Les théories du chômage
Mettons nous déjà d’accord sur la définition du chômage selon le Bureau International du Travail. Pour être considéré en tant que chômeur, il faut :
• être sans emploi rémunéré
• être en recherche d’emploi
• être immédiatement disponible
RQ : des situations intermédiaires peuvent être assimilées à du quasi-chômage, il s’agit d’un «résidu» de personnes (ex : les personnes en formation ou en mauvaise santé sont considérées comme indisponibles pour travailler) n’étant pas comptabilisées dans les mesures du chômage
→ notion d’«halo» du chômage (de Jacques Freysinnet)
Comme vous le savez sûrement déjà, deux théories majeures s’opposent quant aux hypothèses sur les causes du chômage :
- Keynes évoque un chômage involontaire dû à l’anticipation, par les entreprises, d’une insuffisance de la demande qui ne se traduit pas par une baisse des prix des produits vendus sur le marché mais plutôt par une réduction des quantités offertes. Keynes parle alors d’un « équilibre de sous-emploi » car les besoins en main d’œuvre s’amoindrissent ce qui conduit à l’accroissement du chômage.
- Les classiques parlent d’un chômage volontaire causé par des salaires inflexibles et trop élevés qui réduisent la rentabilité des entreprises et ne les incitent donc pas à produire davantage (et à embaucher en conséquence). Cela engendre alors une insuffisance de l’offre de biens et services sur le marché à laquelle il faudrait remédier par le biais d’un ajustement par les prix afin de pouvoir retrouver l’équilibre.
Pour aller plus loin, il peut aussi être intéressant de développer les deux arguments suivants :
- Harvey Leibenstein a développé la théorie du salaire d’efficience. Selon lui, les employeurs ont intérêt à verser un salaire plus élevé que le salaire d’équilibre car une politique de « bas salaires » favorise le turn-over et fragilise par conséquent la productivité de l’entreprise alors que proposer un haut niveau de salaire permet potentiellement d’attirer des candidats déjà formés et productifs qui refusent, dans tous les cas, d’être payés au niveau du salaire d’équilibre sur le marché du travail.
- Costas Azariadis a mis au point la théorie des contrats implicites qui explique que les fluctuations d’activité des entreprises conduisent à des phénomènes de «sous-salaires» en phase d’expansion (c-à-d que les salaires stagnent malgré une augmentation du chiffre d’affaires) et de «sur-salaires» en phase de récession du fait de la fixité de la rémunération. Cette situation crée du chômage volontaire car pendant une crise les salaires seraient supposés baisser ; ce qui n’est pas le cas.
Voyons maintenant trois autres théories faciles à retenir, qui sont un peu moins connues mais qui vous seront utiles pour émettre des hypothèses plus « originales » :
NOM | CONCEPT |
La loi d’Okun | Cette théorie met en relation le chômage et la croissance en démontrant que la variation du chômage cyclique s’explique par l’output gap (= écart entre production effective et production potentielle). En dessous d’un certain seuil de croissance, le chômage augmente et au-dessus de ce seuil, le chômage diminue. RQ : pour estimer le seuil de croissance permettant de réduire le chômage, il faut additionner les gains de productivité (en France : 0,8) et les variations de la population active (en France : 0,4) donc il nous faudrait 1,2 point de croissance pour créer des emplois |
Le modèle Diamond Mortensen Pissarides | Ces trois économistes ont cherché à expliquer la persistance du chômage.
Ils affirment que le marché du travail a trois imperfections principales :
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La courbe de Beveridge | William Beveridge a constaté que, malgré un grand nombre d’emplois vacants, le taux de chômage restait élevé. Cette théorie montre que les compétences professionnelles des chômeurs ne correspondent pas aux attentes des entreprises qui recrutent ; ce qui crée un déséquilibre dans le processus d’appariement entre les chômeurs et les entreprises. |
Est-ce possible de cumuler portage salarial et chômage ?
Aborder la question du cumul entre le portage salarial et le chômage requiert une compréhension approfondie du paysage socio-économique français. Il est tout à fait envisageable de concilier ces deux statuts au sein de notre système, à condition de bien en comprendre le fonctionnement !
Le portage salarial, concept innovant qui oscille entre le statut de salarié et celui d’entrepreneur indépendant, offre une grande souplesse à l’individu. Une personne sous le régime du portage salarial peut ainsi exercer une activité en toute autonomie, tout en bénéficiant des avantages sociaux inhérents au statut de salarié. L’intérêt est indéniable pour ceux qui souhaitent entreprendre sans pour autant renoncer à une certaine sécurité.
Parallèlement, le chômage, en tant que dispositif de soutien en cas de perte involontaire d’emploi, offre une aide financière pour faciliter la transition professionnelle.
Quant à la possibilité de cumul, elle est bel et bien permise en façade, mais pas sans intrications subtiles. Pour ce faire, il faut en effet que l’activité en portage salarial soit initiée après le début de la période de chômage, et que les allocations chômage aient été accordées en conséquence. Néanmoins, le cumul n’est pas une voie royale vers l’enrichissement : l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi) sera réduite en fonction des revenus issus du portage salarial.
Naviguer dans les méandres des régimes socio-professionnels n’est pas aisé. Bien que le cumul entre portage salarial et chômage soit possible, il est essentiel de bien se renseigner et de consulter un expert si nécessaire. Souvenons-nous : chaque situation est unique et mérite d’être étudiée de façon personnalisée.