Cette année le programme d’Histoire pour le concours de l’ENS voie A/L se concentre sur les mouvements protestataires et luttes populaires en France de 1831 à 1968. Voici les meilleures références cinématographiques qui t’aideront à mieux comprendre ou illustrer tes cours.
Les Temps modernes, Charlie Chaplin, 1936
Ce classique du cinéma, bien que pas français, présente néanmoins de manière parfaite la difficulté de la condition ouvrière dans un satire du monde industrialisé, présentant de manière comique le travail à la chaîne déshumanisant et les conditions de vies difficiles des ouvriers au XXe siècle.
Le Temps des cerises, Jean Paul le Chanois, 1938
Film de propagande communiste, il présente le clivage entre de riches industriels qui fraudent le fisc, et des ouvriers vivant dans la misère, au cours de quatre époques différentes (1895, 1900, 1914, 1937) correspondant aux trois Expositions Universelles.
La vie est à nous, Jean Renoir, 1936
Réalisé en vue des élections législatives, en pleine crise économique, il présente l’espoir que représente le parti communiste pour les ouvriers. Ce film illustre l’action concrète des militants communistes par des saynètes fictionnelles appuyées par des documents filmés : une cellule d’entreprise organisant une grève, l’aide aux chômeurs affamés… La commission de censure, le trouvant subversif, lui interdira néanmoins toute exploitation (il ne sortira qu’en 1969)
Le groupe Medvedkine (1967-1974)
Le groupe Medvedkine est une association d’ouvriers et de réalisateurs qui a permis la production de films réalisés par des ouvriers de Besançon et de Sochaux, qui résonneront grandement dans l’Histoire du cinéma militant. Ces films décrivent les conditions de vie des ouvriers et leurs revendications, détournant le cinéma de son instrumentalisation bourgeoise pour en faire le témoignage de leurs vies. Certains de leurs documentaires sont consultables librement sur YouTube.
A bientôt, j’espère, Chris Marker, 1968
Ayant pour sujet la grève dans l’usine textile Rhodiaceta de Besançon, en mars 1961, le réalisateur Chris Marker présente les témoignages des ouvriers sur leurs conditions de travail et les motivations de cette grève : autant leurs conditions de travail que le mode de vie imposé par la société ont provoqué leur révolte. Mais le film a été jugé trop romantique, n’étant pas réalisé par des ouvriers et donc proposant une vision biaisée.
Une chambre en ville, Jacques Demy, 1982
Ce drame musical se déroule en 1955, dans un Nantes en proie à des grèves. Le héros de l’histoire, un métallurgiste, est le porteur d’une voix populaire qui s’exprime dans des scènes de grève chantées, accompagnées par une réflexion autour de la lutte des classes et la possibilité ou non de réunir pauvres et bourgeois à travers une histoire d’amour tragique.
Germinal, Claude Berry, 1993
Adaptation du roman éponyme de Zola, ce film présente une révolte de mineurs à la fin du XIXe siècle dans le Nord de la France, s’inspirant de la la grève des mineurs d’Anzin débutée le 2 mars 1884 et temps fort de l’histoire du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, où chacun réalise l’injustice de sa condition et mène un combat féroce contre la Compagnie des Mines.
La commune (Paris, 1871), Peter Watkins, 2000
Ce film historique s’intéresse à la Commune de Paris. Nous suivons une commission communarde qui s’attache à relayer ce moment historique, à travers des interviews sur les lieux de naissance de la Commune de plus de 200 participants interprétants des communards, contre une Télévision Versaillaise diffusant des informations tronquées de ce moment historique pour le monde ouvrier.
Louise Michel la rebelle, Solveig Anspach, 2010
Portrait de Louise Michel, figure de la Commune de Paris, de sa prise des armes contre les troupes de Bismarck puis de Versailles jusqu’à sa déportation en Nouvelle-Calédonie.
De mémoires d’ouvriers, Gilles Peret, 2012
Ce documentaire s’intéresse aux ouvriers des montagnes de Savoie de 1904 avec la fusillade de Cluses, où les patrons tirèrent sur les ouvriers grévistes, jusqu’à nos jours. Entre interviews et images d’archives, le réalisateur s’intéresse à leur importance dans les montagnes de Savoie ainsi qu’à l’arrivée du libéralisme qui a provoqué un bouleversement de leur condition, faisant le constat d’un monde ouvrier aujourd’hui menacé par la mondialisation.
Retour à Reims (Fragments), Jean-Gabriel Périot, 2021
Ce documentaire est une reprise de l’essai éponyme par Didier Eribon. Il retrace l’Histoire du monde ouvrier des années 30 jusqu’à nos jours par des images d’archives et des extraits de films de fiction militants entrecoupés de lectures du livre par Adèle Haenel.
