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Réussir ses khôlles et oraux de Culture Générale

Sommaire

Lorsque l’on est étudiant en classe préparatoire filière EC, force est de constater le poids considérable de la CG dans l’enseignement qui est dispensé et par conséquent dans les coefficients des écrits aux concours également.

Certaines écoles vont même jusqu’à inclure un oral de culture générale dans leurs épreuves d’admission orales. Que vous soyez intéressés ou non par ces écoles, vous avez plutôt tout intérêt à prendre au sérieux les oraux de culture générale. Certaines classes préparatoires les préparent d’ailleurs explicitement, d’autres un peu moins.

Quoi qu’il en soit, il est fortement conseillé d’en connaître la méthode et de s’y exercer, ne serait-ce que pour progresser en dissertation, car l’exposé de CG n’est rien d’autre qu’une dissertation orale. Et de manière générale, travailler ce type d’épreuve sérieusement vous fera gagner, comme tous les oraux, en aisance à l’oral, en plus de mobiliser des connaissances culturelles et de vous en faire gagner de nouvelles.

1) Le travail préliminaire au brouillon

Le travail de préparation du sujet au brouillon est une phase capitale de l’oral de CG. Néanmoins, la marche à suivre est un peu différente selon le type de sujet que l’on vous donne.

Une partie de la démarche est commune à tous les types de sujet. D’abord, on commence par définir les termes-clé de la manière la plus précise possible afin de pouvoir envisager le plus d’enjeux liés au sujet. Si on connaît de plus l’étymologie grecque ou latine du terme considéré, cela peut être très utile et très apprécié, mais il n’y a pas d’obligation. Trouver des synonymes des termes-clés du sujet et leurs antonymes peut également beaucoup servir car cela permet de bien délimiter le sujet mais aussi de pouvoir élargir au maximum la perception de ses tenants et aboutissants.

On réfléchit également à tous les titres d’œuvres contenant la notion-clé du sujet ou des termes s’en rapprochant afin de trouver les premières références que l’on va utiliser et de pouvoir puiser des idées/arguments dans ces œuvres.

Ex : « L’argent » ==> L’Argent de Zola, L’Avare de Molière

En tout cas, on jette au brouillon toutes les idées qui nous viennent, en allant de la plus évidente à la plus subtile. Mieux vaut d’ailleurs privilégier la qualité à la quantité : on explique chaque exemple de manière étayée en reliant bien l’exemple à l’argument énoncé. Un exemple n’a pas valeur d’argument, il peut vous aider à trouver une idée de réflexion sur le sujet. Réciproquement, un argument ne tient pas seul s’il n’est pas illustré. Attention aussi à la qualité des exemples, on ne peut pas citer n’importe quoi ! L’oral se fait devant un professeur de lettres ou de philosophie (et plusieurs lors des épreuves orales officielles) donc il faut évidemment citer des œuvres qui s’y rattachent et pas la dernière série Netflix que vous avez regardée. Le risque, de fait, c’est de parler d’œuvres que vous ne connaissez pas ou seulement très vaguement. Essayez au maximum de miser sur des valeurs sûres parce que dites-vous bien que tout ce que vous dites durant l’exposé est susceptible d’être relevé par l’examinateur et abordé au cours de l’entretien !

Voyons maintenant les spécificités de chaque sujet et la marche à suivre propre à chacun :

  • Sujet en un mot

Ex : « La prison »

Pas de difficulté particulière pour ce type de sujet si ce n’est de trouver ce qui fait problème. Cela signifie que les sujets en un mot vous laissent assez libres dans votre réflexion.

  • Sujet en deux mots

Ex : « Le clair et l’obscur »

Ici, la clé est de jouer sur la relation et les interactions qui se jouent entre les deux notions : Comment se distinguent-elles ? S’opposent-elles ? Sont-elles complémentaires ? Dans quelle mesure ?

  • Une citation ou une expression qui s’en rapproche

Ex : « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux » (A. de Musset)

En théorie, on ne vous donnera pas l’auteur de la citation, ce sera à vous de le trouver si vous le pouvez, car cela est bien vu et cela vous sera d’autant plus utile pour amorcer la réflexion en comprenant d’où vient la citation et de qui elle est.

Pour une citation ou une expression, on cherche à discuter le libellé, à l’approuver sous un certain angle ou à l’infirmer sous un autre, à voir quelle contradiction est glissée dedans, à trouver ce qui se joue derrière, à en deviner un autre sens, plus subtil. Bref, on procède comme pour une analyse classique de sujet.

Lire plus : Comment réussir l’analyse de sujet en culture générale ? 

  • Une question 

Ex : « Dans quelle mesure le lecteur est-il libre ? »

La démarche est à peu près similaire, sauf que vous savez précisément à quelle question votre problématique doit elle-même répondre.

ATTENTION :

Lorsque l’on vous donne un sujet, quel qu’il soit, on ne le déforme pas ou on ne cherche pas à le contourner en le comprenant comme on le veut.

Même si le sujet vous déplait ou qu’il ne vous inspire pas, vous traitez ce sujet et uniquement celui-ci. Par exemple, si on vous donne « Le mien et le tien », le sujet n’est pas « Toi et moi ». Cela peut être un élément de réponse, un aboutissement de la réflexion ou autre, mais pas le sujet d’ensemble, sinon vous faites du hors-sujet !

2) La mise en forme du travail au brouillon

Une fois que la réflexion préliminaire au brouillon est terminée, ou du moins qu’il est temps de passer à l’étape suivante, il faut chercher à structurer toutes les idées, références qui nous sont venues à l’esprit. Le plan en trois parties est incontournable. Même si vous n’avez pas d’idée pour une troisième partie, efforcez-vous réellement de prolonger le sujet en trouvant une troisième piste de réflexion un peu plus subtile car un plan en deux parties donne vite l’impression d’une pensée binaire et de la facilité qui conduiront irrémédiablement votre examinateur à avoir une vision très réductrice de votre travail. Le plan doit par ailleurs refléter un vrai cheminement intellectuel, il ne doit en aucun cas constituer une accumulation quelconque de références culturelles que l’on aurait accolées bout à bout, sans grande inspiration. On cherchera à tout prix à éviter à recourir à des plans bateau (sauf en dernière extrémité évidemment) comme : Causes/Effets/Conséquences ; Aspects positifs/Aspects négatifs/Synthèse des deux

Le plan est de plus une façon de répondre à un problème ou au moins d’orienter la réponse à celui-ci. Le problème doit évidemment être reformulé, avant ou après la détermination du plan selon votre manière de fonctionner, sous forme d’une phrase qui mêle deux propositions plus ou moins antithétiques mais qui s’entendent raisonnablement toutes deux, qui sont toutes les deux envisageables si vous préférez. Il faut qu’il y ait une tension dans cette problématique, que l’on comprenne d’emblée l’enjeu du sujet, pourquoi celui-ci est posé, à la lecture de votre problématique.

3) L’exposé oral

Le passage à l’oral est tout autant important et déterminant dans la notation que sa préparation. Votre attitude, votre diction, votre posture donneront immédiatement une certaine image de votre personne à l’examinateur et une mauvaise impression est bien vite arrivée !

Alors pour éviter de se discréditer auprès de notre interlocuteur, que l’on s’apprête à présenter un exposé particulièrement intéressant ou une tentative de réponse plus que bancale voire hors-sujet, on doit apprendre à se maîtriser en tous points. Cela signifie qu’il faut s’exprimer clairement, d’une voix parfaitement intelligible et de manière dynamique pour ne pas perdre d’une manière ou d’une autre l’examinateur. De plus, la personne que vous avez en face de vous a reçu une formation littéraire et/ou philosophique, ce qui veut dire qu’elle attend de vous une bonne maîtrise de la langue et que vous devez être capables de tenir un discours dont le registre est courant, voire soutenu, mais jamais familier. Il faut également essayer de neutraliser les tics de langage que vous pouvez constater en vous enregistrant lors d’une prise de parole en continu à un moment ou un autre. Le ton de votre voix doit être neutre mais amener l’examinateur à s’intéresser à ce que vous dites. Il est bienvenu aussi de parler d’une voix assurée pour éviter de faire germer la méfiance dans son esprit. Plus vous serez hésitant, plus celui-ci percevra les imperfections et inexactitudes de votre travail. Soyez sûrs de ce que vous énoncez. En revanche, n’adoptez jamais un ton ou une attitude arrogants. De même, votre posture assise doit être bien étudiée et ne surtout pas refléter une certaine désinvolture.

Enfin, on essaie de bien surveiller le temps que l’on passe en prise de parole et de ne pas parler pendant plus de dix minutes. Néanmoins, si l’on a peu de matière en guise d’exposé, on essaie de faire en sorte qu’il dure le plus longtemps possible en explicitant bien ce que l’on a. Pas question de faire un exposé de cinq minutes !

4) L’entretien

La phase interrogatoire de l’oral est probablement la partie de l’épreuve que redoutent le plus les étudiants. S’ils peuvent exposer ce qu’ils souhaitent sans crainte d’être interrompus durant la phase de prise de parole, ils doivent désormais faire face à un examinateur qui va pouvoir les confronter et revenir à sa guise sur ce qui a été dit, voire orienter la discussion vers un sujet annexe et ainsi provoquer une bonne dose d’appréhension chez l’étudiant qui ne peut pas tout simplement pas se préparer à des questions qu’il ne connait pas à l’avance.

La situation idéale est évidemment celle durant laquelle un vrai échange se déroule l’examinateur et l’étudiant, ce qui suppose souvent que l’exposé a été pertinent et intéressant ou bien que l’étudiant a des connaissances culturelles lui permettant de mener une discussion épargnée de blancs gênants.

Dans la majorité des cas, un tel entretien est un scénario complètement utopique. Premièrement, l’examinateur cherchera à revenir sur des propos que vous avez eus et qui lui auront semblé inexacts ou incomplets. Alors on ne se braque surtout pas parce que cela est très mal vu et on répond en reconsidérant bien ce qui avait été déclaré précédemment tout en cherchant à envisager une autre perception du sujet.

De même, on vous posera des questions de connaissances plus larges, auxquelles il vous faudra tenter de répondre de la manière la plus structurée possible. Bien entendu, vous avez le droit de ne pas tout savoir, alors vous êtes en droit de répondre : « Je ne sais pas ». On évite évidemment d’y recourir à chaque question, mais il n’y a pas de honte à ne pas savoir, sauf s’il s’agit d’une question enfantine. Et quand on le fait, on peut éventuellement ensuite essayer de rediriger la question vers un sujet très voisin sur lequel vous pouvez montrer que vous avez pour le coup des connaissances.

Enfin, durant l’entretien, on continue à surveiller son langage. Il ne doit pas y avoir de rupture ou de relâchement dans le registre entre celui que vous employez durant l’exposé et celui de la phase interrogatoire, même s’il est forcément plus dur de conserver un niveau de langue élevé lorsque vous avez un discours spontané, que vous ne menez pas.

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Camille Bros-Lacan
Etudiante à l'EDHEC après deux années de classe préparatoire ECS au Lycée Hoche (Versailles), je suis ravie de partager mon expérience, et suis motivée à faire tout mon possible pour vous venir en aide durant votre parcours de préparationnaire.