Le 8 septembre 2022, la reine Elisabeth II est décédée à l’âge de 96 ans, lançant immédiatement l’Opération London Bridge. Quelques minutes plus tard, tous les pays du Commonwealth puis les médias du monde étaient informés de la nouvelle et son fils devenait roi prenant alors le titre de Charles III. Elisabeth II était au pouvoir depuis 1952 et la plupart des britanniques n’ont connu qu’elle en tant que monarque. L’accession au trône de son fils affaiblira certainement la monarchie britannique, mais jusqu’où ?
La couronne britannique : une influence considérable
La monarchie britannique, bien ancrée dans l’histoire et les mœurs depuis plusieurs siècles maintenant constitue un atout de taille pour le Royaume-Uni.
Ce système fournit une certaine stabilité politique et consolide la société en donnant un sentiment de fierté à la population. Même si la reine d’Angleterre ne possédait qu’un rôle symbolique en politique, elle était une véritable figure de l’histoire britannique. Elle incarnait une nation et sa renommée traversait le monde avec le Commonwealth, regroupant 56 Etats soit plus de 2,5 milliards d’habitants !
Début juin, la reine Elisabeth II fêtait ses 70 ans de règne. Elle était ainsi devenue le monarque le plus ancien de l’histoire britannique. Pour ces quatre jours de festivités, plus de 200 000 événements locaux étaient organisés et la grande parade de clôture du jubilé rassemblant 10 000 artistes aurait été suivi par 1 milliard de téléspectateurs, d’après les estimations. L’annonce de la mort de la reine et les événements prévus pour ses funérailles ne feront qu’illustrer l’influence planétaire d’Elisabeth II, laissant derrière elle de nombreux pays endeuillés.
Par ailleurs, la famille royale est un réel avantage pour la vie économique du pays. Par exemple, rien qu’avec les quatre jours de célébration du jubilé de la reine, les recettes se sont élevées à 1,2 milliard de livres selon Visit Britain, l’agence de promotion du tourisme britannique. Les événements de la famille royale attisent l’attention de nombreux spectateurs et touristes comme le mariage de Megan Markle et du Prince Harry ou encore les naissances des royal babies qui rapportent gros notamment grâce aux produits dérivés.
Pour découvrir en détail ce qu’il s’est passé à l’instant de la mort de la reine, je t’invite à regarder cette vidéo sur l’Operation London Bridge.
Une monarchie contestée
Cependant, l’avenir de la monarchie britannique pose question, d’autant plus au cours de ces dernières années notamment avec la victoire des indépendantistes écossais aux élections législatives en 2021 ou encore la récente proclamation de la république de Barbade.
Malgré un soutien de 60% des Britanniques à la monarchie, des disparités entre les catégories d’âge révèlent une moindre popularité auprès des jeunes. Près de 40% préféreraient une république. Ce déclin pourrait s’expliquer par les scandales qui éclaboussent les Windsor : les accusations d’agressions sexuelles contre le Prince Andrew, de racisme contre certains membres de la famille royale, suite à une interview donnée par le Prince Harry et Meghan Markle. Ces faits interviennent en effet, dans un contexte de mouvements sociaux comme Black Lives Matter mais aussi MeToo. Et le débat sur le maintien de la monarchie pourrait bien s’accélérer avec la mort de la reine d’Angleterre. Elle pourrait, en effet renforcer l’envie de certains pays de se détacher de la monarchie constitutionnelle.
L’exemple de l’Australie
Le sujet de l’indépendantisme de l’Ecosse étant déjà été traité dans un précédent article, intéressons-nous ici à l’Australie. Ce pays n’est pas très étudié en cours mais pourrait être un exemple pertinent pour tes futurs essais ou colles.
Malgré une certaine popularité de la reine chez les Australiens, un vent de contestation souffle dans le pays et ce, depuis plusieurs décennies. En 1999, un référendum « pour ou contre la transformation du pays en République » avait récolté une majorité de « non » à 54,9%. Le taux de participation de 95% à l’époque, montre que ce sujet était déjà au cœur des débats.
L’année 2022 montre d’ailleurs que le débat est plus que jamais d’actualité, surtout avec l’événement du jubilé de platine.
- En mai 2022, un nouveau Premier ministre est nommé : Anthony Albanese, succédant à Scott Morrison. Cet homme politique de centre gauche a notamment nommé un « ministre délégué à la République ». Pour rappel, l’Australie fait partie des pays du Commonwealth, gouvernés par la reine d’Angleterre.
- Début août 2022, nouveau coup d’éclat. Alors qu’elle prêtait serment devant le parlement australien, Lidia Thorpe, sénatrice écologiste issue d’une communauté aborigène avait qualifié la reine Elisabeth II de « colonisatrice ». Provoquant l’indignation autour d’elle, la présidente du Sénat l’a immédiatement reprise.
Pour conclure, même si la monarchie britannique semble bien en place, le débat sur son maintien ne laisse personne indifférent et pourrait pousser au changement, surtout après le décès de la reine.
Vocabulaire
- Un monarque : a monarch
- Un souverain : a soreign
- La famille royale : the royals
- Accéder au trône : to ascend the throne
- Succéder à quelqu’un : to succeed somebody
- Incarner l’histoire britannique : to embody British history
- Accéder à l’indépendance : to achieve independence
- Couper les liens / ponts avec quelqu’un : to cut loose from/with
- Un référendum : a referendum (pl : referenda)
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