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Le mythe de la croissance verte

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Dans son ouvrage Les défis du Capitalisme, Arnaud PAUTET présente différents aspects du capitalisme, ainsi que ses défis et futurs envisageables, à la suite de la crise du Covid-19.

Dans cet article, nous présentons le zoom effectué par Arnaud PAUTET sur le mythe de la croissance verte. La totalité du texte ci-dessous provient de l’ouvrage Les défis du Capitalisme. Toute phrase ou partie de phrase peut donc être utilisée comme citation dans vos dissertations !

 

Lire plus : Croissance, puissance et développement durable : quelles corrélations et implications pour les Etats ?

 

Les défis du Capitalisme d’Arnaud PAUTET – Focus sur la croissance verte

Philippe Bihouix décortique toutes les impasses que pose le développement de l’économie verte et montre les limites du retraitement des déchets dans le cadre de ce que l’on appelle l’économie circulaire. Les énergies renouvelables font appel à des ressources métalliques rares, comme le néodyme ou le dysprosium dans les aimants permanents pour les génératrices d’éoliennes, le sélénium ou le cadmium pour les panneaux photovoltaïques à fort rendement. Le nucléaire n’est pas une solution durable, puisque nous manquerons pour la robinetterie nucléaire de tantale, de zirconium pour emballer les crayons de combustible, de plomb pour protéger des radiations, de sélénium pour absorber les neutrons dans les barres de commande et de contrôle. L’économie circulaire rencontre ses propres limites : le polyuréthane (polymère durcissable) ne peut pas être refondu. Les emballages alimentaires et médicaux, souillés, ne sont pas réutilisables. La complexité des produits nous empêche de séparer et de récupérer les composants (dizaines de métaux dans un ordinateur). En trois cycles d’utilisation, on perd 80% de la ressource. Par exemple le nickel n’est recyclé correctement qu’à 55%.

Ainsi, « le cercle vertueux du recyclage est percé de partout ». Pour les petits métaux, le pourcentage de récupération ne dépasse pas 25%. Certains métaux sont utilisés dans des produits où ils sont dispersibles donc non recyclables : peintures, fertilisants, additifs dans les verres et les peintures, … et même argent sous forme nanométrique dans les chaussettes comme technologie anti-odeurs ! Les technologies vertes salvatrices ne font qu’accroître nos difficultés : « généralement basées sur des nouvelles technologies, des métaux moins répandus (elles) contribuent à la complexité des produits, donc à la difficulté du recyclage ». Pour alléger le poids des moteurs de voiture, on utilise les métaux complexes non ferreux, comme le manganèse, le titane, le niobium ; ils peuvent être partiellement recyclés dans des aciers pour armatures de béton à bâtiment. Les bâtiments à basse consommation sont bourrés de ressources rares, composant électroniques (micromoteurs des stores électriques automatiques, capteurs, …). Les smart grids (réseaux) nécessaires pour ajuster et coordonner la production énergétique propre des éoliennes et panneaux solaires sont et seront bourrés d’électronique impossible à retraiter (les D3E recyclés en Inde ou dans des échoppes sénégalaises, pour contourner nos propres réglementations environnementales).

Et les données générées par cet internet des objets imposeront une capacité informatique de traitement et de stockage incomparable avec ce qui existe : combien de data centers faudra-t-il construire ? Avec quel bilan carbone, sachant que le numérique est déjà responsable de 3% des émissions de GES dans le monde ?

 

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Elise Casado
Etudiante en école après 2 ans de prépa ECS, j'ai à coeur de partager avec vous mon expérience "prépa" afin de vous aider à profiter à 100% de ces deux ou trois années inégalables de votre vie !