Vous aimeriez briller à l’exercice de l’essai d’espagnol ? En complément de vos savoirs sur l’actualité et l’histoire des pays hispanophones, il faudra utiliser d’autres références pour exceller. Vous n’avez pas le temps de lire ou de trouver les œuvres d’art adéquates ? Pas de panique, Mister Prépa lance une nouvelle série : voici trois œuvres, ici deux ouvrages et un dessin, à mobiliser en essai d’espagnol le jour du concours.
1. Almudena Grandes – Inés y la alegría
Almudena Grandes, décédée récemment, était une grande écrivaine espagnole. Elle est connue pour ses prises de position radicales vis-à-vis des gouvernements espagnol changeant au fil des décennies. Le franquisme (1939-1977) est la période qu’elle a le plus blâmé. A travers ses ouvrages, elle espérait à la fois redonner espoir aux espagnols, et leur permettre de se sentir enfin libres.
Inés y la alegría : symbole de la résistance antifranquiste
Le franquisme est un thème incontournable du programme de civilisation en classe préparatoire. Cet ouvrage t’aidera à avoir une approche originale sur le sujet.
Dans Inés y la alegría (2010), premier ouvrage d’un cycle de six livres portant sur la résistance antifranquiste, Almudena Grandes raconte l’histoire d’Inés, jeune fille restée seule à Madrid pendant la guerre civile, et soeur d’un délégué de la bien connue Phalange. C’est lorsque le personnage d’Inés est séduit par le lancement de l’Opération Reconquête, ou la dite invasion du Val D’Aran, invasion réalisée en 1944 par des guérilleros espagnols exilés en France pour reconquérir l’Espagne alors franquiste, que l’on reconnaît l’engagement d’Almudena Grandes dans la cause antifranquiste. Les problèmes politiques de l’époque et l’Espagne divisée prévalent sur l’histoire d’amour idyllique entre Inés et Galan. Les deux personnages sont suivis par les lecteurs jusqu’en 1977, la mort de Franco. Ils seront marqués à vie par cette période souvent reconnue aujourd’hui comme dégradante pour l’histoire de l’Espagne.
2. Simón Bolívar – Manifiesto de Cartagena
Figure incontournable en Amérique Latine, Simón Bolívar s’est imposé comme l’inspiration de nombreux régimes latino-américains au long du XXe siècle. Non seulement ancien président du Venezuela (1813-1814/1819), de la Colombie (1819-1830), du Pérou (1824-1827), et de la Bolivie (1825), il est aussi et surtout “El Libertador”, celui qui a permis l’indépendance des pays cités précédemment.
Quelle est son influence ?
Le bolivarisme est aujourd’hui le nom qui désigne le courant de pensée inspiré par les idées de Simón Bolívar. Il consiste à repousser toute forme de domination étrangère et à exprimer une forme de patriotisme radical. C’est notamment Hugo Chávez qui en sera fièrement inspiré lors de son mandat en tant que président de la République bolivarienne du Venezuela de 1999 à 2013.
Le manifeste de Carthagène
Ce document politique a été rédigé par Simón Bolívar en 1812 à Carthagène en Colombie, durant la période des guerres d’indépendance vénézuéliennes et colombiennes. Dans ce manifeste, Bolívar dénonce la médiocrité de la première République vénézuélienne et les causes de son échec. Il accuse le système fédéral, l’armée ou encore l’Église d’en être responsables. En l’écrivant, Bolívar rend alors possible l’existence de républiques bolivariennes.
En décembre 2021, Nicolas Maduro commémorait le 209e anniversaire de ce document célèbre au Vénézuela, en le désignant comme un “appel du Père Libérateur à l’union des peuples pour consolider l’émancipation définitive de la Patria Grande”.
3. Pedro X.Molina – Los tres monos
Le nicaraguayen Pedro X.Molina défraye souvent la chronique dans le monde entier. En effet, ce caricaturiste et illustrateur né en 1976 a l’habitude de dénoncer les problèmes sociétaux traversant le monde, mais aussi la répression sous la présidence de Daniel Ortega. En 2018, il dût s’exiler du Nicaragua alors que la police nicaraguayenne venait de tuer un journaliste. Vous le savez, la liberté d’expression et la liberté de la presse sont extrêmement limitées et la répression est sanglante depuis l’avènement d’Ortega au pouvoir en 2008. C’est pourquoi il reçoit en 2019 le Maria Moors Cabot Prize, un des plus grands prix dans le milieu du journalisme, pour son courage et son combat pour plus de liberté de la presse.
Un de ses dessins à mobiliser en essai ou à l’oral
Il est notamment impliqué au sein du réseau international Cartooning for Peace, un réseau créé en 2006 composé de dessinateurs engagés agissant pour la paix, le respect des droits de l’homme et la liberté d’expression. Un de ses dessins phare est celui que l’on peut appeler “les trois singes” (2018), réalisé dans le cadre des manifestations meurtrières de 2018 au Nicaragua.
On y aperçoit trois singes représentant quatre des plus grandes institutions au monde : l’ONU, l’UNICEF, l’OPS et l’OMS. Ces trois singes se cachent respectivement les yeux, les oreilles et la bouche, et ne souhaitent définitivement pas reconnaître la situation déplorable au Nicaragua. Ils s’assoient sur les massacres de Daniel Ortega et de Rosario Murillo, sa femme, comme si dénoncer ou reconnaître la situation sociale, sanitaire, économique et politique au Venezuela ne constituait pas une urgence absolue.
Voir plus : Le Nicaragua : un quatrième mandat consécutif pour Daniel Ortega ?
Vocabulaire utile
- un livre : una novela
- le bolivarisme : el bolivarianismo
- un manifeste : un manifiesto
- un dessinateur : un dibujante
- un dessin : un dibujo
- un singe : un mono
- se cacher les yeux/oreilles/bouche : taparse los ojos/oídos/la boca