Grâce à ses nombreux DROM-COM, la France possède une zone économique exclusive (ZEE) qui s’étend sur plus de 10 millions de km2, lui permettant de disposer de la 2e plus grande ZEE du monde, après celle des États-Unis.
L’outre-mer français, composé de collectivités dispersées à travers le globe, telles que la Nouvelle Calédonie, Mayotte, la Réunion ou encore les Antilles, occupe une place singulière dans la géopolitique et l’économie de la France. Ces territoires, hérités d’une histoire coloniale complexe, offrent à la France une présence stratégique dans plusieurs océans et contribuent de manière significative à sa diversité culturelle, à sa richesse naturelle et à son rayonnement diplomatique et politique international. Mais récemment, une crise importante a éclaté en Nouvelle Calédonie, remettant en cause le rôle de la métropole française dans ses territoires d’outre-mer.
L’outre-mer français représente alors un atout stratégique et économique pour la France, tout en posant des défis spécifiques nécessitant des politiques adaptées.
L’importance géostratégique des territoires ultramarins français
En hébergeant des bases militaires stratégiques, les territoires d’outre-mer permettent à la France de projeter sa puissance à l’échelle du globe et de participer à la sécurité internationale. Dès lors, la Réunion et Mayotte permettent à la France de participer à la lutte contre la piraterie dans l’Océan Indien ; les bases localisées en Nouvelle Calédonie ou en Polynésie française sont cruciales pour la stabilité et les relations avec l’Asie Pacifique.
Les territoires d’outre-mer, situés à des « nœuds géostratégiques » (Thomas Gomart, L’accélération de l’histoire, 2024) le long des principales routes maritimes mondiales, permettent également à la France de contrôler et de surveiller des passages clés tels que le canal de Mozambique, les routes de l’Atlantique sud et nord.
Aussi, les territoires ultramarins sont des atouts diplomatiques essentiels pour la France : la présence française dans les territoires d’outre-mer renforce ses relations avec d’autres pays et organisations régionales. Par exemple, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française sont membres associés du Forum des îles du Pacifique, permettant à la France d’exercer une influence directe dans les affaires du Pacifique ; la Martinique et la Guadeloupe participent à l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale (OECO), renforçant les liens de la France avec les nations caribéennes.
Les atouts économiques de l’outre-mer français
Les territoires d’outre-mer sont riches en biodiversité et en ressources naturelles, vitales pour l’économie française et le développement des technologies vertes.
- Ressources minières
La Nouvelle-Calédonie détient environ 25 % des réserves mondiales de nickel, une ressource cruciale pour les industries de l’acier inoxydable et des batteries électriques ; Wallis et Futuna regorge de nodules polymétalliques…
- Ressources halieutiques
La pêche et l’aquaculture sont des secteurs clés dans les territoires ultramarins, notamment en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et en Guyane.
- Produits agricoles exotiques
La Guadeloupe et la Réunion sont réputées pour la production de bananes, de canne à sucre et de rhum. La Réunion cultive également la canne à sucre, la vanille, le café et le géranium pour la production d’huiles essentielles. Les produits agricoles et agroalimentaires des territoires ultramarins sont exportés, renforçant ainsi leur contribution à l’économie nationale.
Les défis socio-économiques auxquels sont confrontés ces territoires d’outre-mer
Malgré leurs atouts, les territoires ultramarins connaissent d’importantes inégalités économiques par rapport à la métropole. Les taux de chômage y sont souvent plus élevés (18% à la Réunion face à 8% en métropole).
Aussi, les écarts de revenus entre les territoires d’outre-mer et la métropole sont significatifs et le coût de la vie est souvent plus élevé en raison de l’éloignement et des coûts de transport, ce qui aggrave les disparités économiques.
Les infrastructures de transport (routes, ports, aéroports) sont souvent insuffisantes ou mal entretenues, ce qui entrave le développement économique et l’intégration des territoires d’outre-mer.
L’accès aux services publics de qualité (santé, éducation, eau, électricité) est parfois restreint, en particulier dans les zones rurales et isolées, limitant les opportunités pour les résidents et représentant une entrave au développement de ces territoires.
Les terres d’outre-mer sont également confrontées à des enjeux éducatifs importants et enregistrent souvent des taux de réussite scolaire inférieurs à ceux de la métropole. Le décrochage scolaire y est plus élevé, limitant les perspectives d’avenir pour de nombreux jeunes.
La politique de la métropole face à ces territoires ultramarins
La politique de la métropole envers les territoires ultramarins français vise à réduire les inégalités et à stimuler leur développement économique et social. Par exemple, le Plan d’Investissement pour l’Avenir (PIA) finance des projets innovants en santé et en éducation, tandis que le Pacte de Progrès pour l’Outre-Mer soutient les entreprises locales et les infrastructures.
En matière environnementale, des plans-climat régionaux et des projets d’énergies renouvelables, tels que l’énergie géothermique en Guadeloupe, renforcent la résilience face au changement climatique. La métropole finance aussi la modernisation des infrastructures de transport, améliorant la connectivité, comme les rénovations d’aéroports en Polynésie française par exemple.
Ces initiatives prises par la métropole française visent ainsi à garantir un développement équitable et durable des territoires ultramarins tout en intégrant leurs spécificités locales.