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Zoom sur la mondialisation : des pistes de réflexion

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Quand on fait une dissertation, il faut toujours se poser certaines questions pour bien traiter le sujet : qui ? quoi ? quand ? comment… cela permet de cadrer votre réflexion et de pouvoir problématiser le sujet. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas qu’une seule manière de bien traiter un sujet et donc pas qu’un seul plan possible. Je vous propose aujourd’hui de faire un zoom sur la mondialisation car elle est au centre de nos économies contemporaines et elle soulève plusieurs problématiques autour de la concurrence ou de l’emploi par exemple. Cet article vous donnera des pistes de réflexion pour lier certaines notions vues en cours à la mondialisation.

 

La mondialisation a-t-elle toujours été désirée ?

Dans un premier temps, oui car elle a permis aux différentes économies de trouver leur place dans le processus de mondialisation grâce à la spécialisation soit par avantage absolu (A. Smith) avantage comparatif (D. Ricardo) ou encore grâce à leur dotation en facteur de production (théorème HOS). De plus, l’ouverture commerciale permet de trouver de nouveaux débouchés ce qui par conséquent permet de toucher un marché plus profond et créer la possibilité d’économie d’échelle.

Mais cela est-il vrai pour toutes les économies ? John Stuart Mill a d’abord montré que les PED devraient être gagnants du libre-échange car l’élasticité de la demande est faible pour les matières premières. Néanmoins, l’histoire nous a montré qu’en raison de leur spécialisation, ils ont dû faire face à une « croissance appauvrissante » selon les termes de J. Bhagwati.

Dans un second temps, voyons certaines limites de la mondialisation. On peut mentionner la théorie de F. Liste du protectionnisme éducateur qui vise à protéger des entreprises temporairement le temps qu’elles deviennent compétitives car la mondialisation peut être un frein pour les jeunes entreprises. Notons également qu’en temps de crise, les pays ont eu recours à plusieurs reprises à des tarifs douaniers pour ralentir la concurrence étrangère. Enfin, on peut aussi souligner la présence des institutions qui ont accéléré l’introduction au libre-échange comme ce fut le cas du Mexique en 1980. Elle a notamment été poussée par le traité de Washington. P. Krugman qui met en avant différents dysfonctionnements de la mondialisation y compris celui-ci car d’après lui une ouverture commerciale n’est optimale qu’à condition qu’elle soit graduelle.

 

La mondialisation et la concurrence

D’abord partons d’un exemple bien connu des étudiants de classe préparatoire, la fameuse guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine qui éclata en 2018. Ce conflit concernait notamment les importations américaines d’aluminium et d’acier chinoises. L’ancien président américain Donald Trump avait justifié sa réticence face aux importations chinoises pour protéger les emplois de la Rust Belt qui ne pouvaient pas faire face aux prix concurrentielx de la production chinoise.

On peut aussi penser à la concurrence sur les marchés monétaires où les économies utilisent le principe de dévaluation compétitive pour accroître leur gain du libre-échange. Attention, rappel important concernant la Courbe en J : l’efficacité de la dévaluation dépend de la nature des importations. Cela veut dire que les produits doivent être substituables. Elle dépend de l’élasticité des importations et des exportations à leur prix respectif d’après la condition de M. Lerner soit sous forme mathématique : ­|eX/P(X)|+ |eM/P(M)| > 1

On constate également une concurrence fiscale entre les Etats. En effet, certaines entreprises se délocalisent pour bénéficier d’un avantage fiscal, par exemple, pour payer des impôts moins chers. C’est notamment le cas en Europe où certaines entreprises ouvrent des filiales en Europe de l’Est, non seulement parce que la main d’œuvre est moins chère mais aussi parce que la fiscalité est plus avantageuse. Cela permet de réduire les coûts de production et donc permet à l’entreprise d’être plus compétitive sur le marché.

 

La mondialisation et l’emploi

En lien direct avec l’exemple de la Rust Belt mentionné au paragraphe précédent, on peut illustrer ce lien de causalité entre mondialisation et le marché de l’emploi à l’aide de l’effet Bela Balassa : l’économiste hongrois met en avant 2 secteurs sur les marchés nationaux, un qui est exposé à la concurrence et l’autre non. Celui qui est exposé à la concurrence va tendre à diminuer le salaire des travailleurs pour rendre la production plus compétitive sur les marchés internationaux. Cette baisse des salaires entraîne un déplacement des travailleurs vers le secteur non exposé à la concurrence internationale. Par mécanisme de marché (de l’offre et la demande sur le marché de l’emploi national) les salaires vont tendre à s’égaliser dans les deux secteurs ce qui peut se traduire par une baisse des salaires.

 

De plus, n’oublions pas que la mondialisation a aussi contribué à la spécialisation des économies, de ce fait l’emploi est aussi menacé par la désindustrialisation. Pierre Noël Giraud souligne que l’emploi industriel en France est en diminution en raison de son manque de compétitivité. Selon lui 23% des emplois français seraient touchés par ce phénomène (ces emplois sont qualifiés d’emplois nomades) ou délocalisés, ce qui engendre une hausse du chômage.   

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Image de Rayan Benguezzou
Rayan Benguezzou
Après trois années de classe préparatoire au lycée la Folie Saint-James, j'aspire à aider les étudiants pour qu'ils puissent obtenir l'école de leur rêve.