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Pratiquer sa religion en prépa, mission impossible ?

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En arrivant en classe préparatoire, on doit renoncer à de nombreuses activités. On commence par le sport, les sorties entre amis… Pour certains d’entre vous, la pratique de la religion arrive sur la table. Alors, est-ce vraiment mission impossible que de vouloir continuer à pratiquer sa religion en prépa ?

Dans cet article, Moha, Kassandra, Noémie, Bruno et Arthur témoignent de leur pratique de la religion en classe prépa. Un grand merci à eux d’avoir accepté de parler de leurs différentes religions pour Mister Prépa.

 

Pratiquer sa religion en prépa, une perte de temps ?

La réponse est assez unanime : la pratique de la religion est loin d’être une perte de temps !

Pour Moha, « La religion apporte une certaine discipline au quotidien et permet de gagner du temps ». Il prend l’exemple de la première prière « Al Fajr ». En effet, cette dernière l’aidait à bien commencer sa journée. « Il m’arrive souvent de rester éveillé après cette première prière. Cela me permet d’avancer un maximum sur mon travail les premières heures de la journée avant même le début des cours ». Kassandra renchérit : « la religion nous amène à avoir un équilibre de vie sain ». Arthur complète : « La foi donne une colonne vertébrale. Elle permet de donner du sens à notre vie. »

Par ailleurs, Moha introduit une réflexion sur le temps, un cadeau divin. « C’est une ressource qu’il ne faut pas gaspiller et il est important d’utiliser chaque laps de temps pour œuvrer dans le bien. » Pratiquer sa religion, c’est donc une invitation à faire un bon usage de son temps.

Pour Moha, « il est bon de savoir qu’on peut se tourner vers Dieu pour demander de l’aide afin qu’il nous assiste dans les difficultés mais aussi pour le remercier ». Noémie le rejoint sur ce point : « Le fait de prier régulièrement, que ça soit en allant à la messe le dimanche ou en priant dans sa chambre permet de s’en remettre à Dieu, de lui confier nos soucis et ainsi de s’en décharger. C’est un véritable moyen vivre sereinement sa prépa : savoir que l’on veille sur nous et que l’on peut tout confier, notamment les difficultés ».

Même en plein milieu des épreuves, la pratique de la religion peut s’avérer être libératrice. C’est ainsi que Noémie témoigne : « La prière a d’ailleurs été pour moi un véritable moyen de travailler sur le stress. Se confier en 5 secondes à Dieu avant une colle ou un DS apaise vraiment. Et ça donne une plus grande confiance en soi. »

« A titre personnel, avant chaque DS, une petite prière, une pensée envers Dieu m’aidait énormément à me mettre en confiance » complète Bruno. « De même, souvent, lorsque je bloquais et que je sentais la panique commencer à s’emparer de moi, une petite prière était un moyen efficace de me remobiliser et de me sentir aidé dans mon travail. En effet, on n’est jamais seul face à sa copie. Il y a toujours une présence divine qui nous accompagne dans notre travail. »

Pour Arthur, « la religion est non seulement utile, en ce qu’elle permet de s’éveiller à d’autres problématiques, et de faire jaillir des questionnements, mais elle est surtout une formidable respiration qui permet de garder le cap. ». La pratique de la religion est une façon de se réaliser soi-même, de développer sa personnalité, d’affirmer sa singularité et de se construire en parallèle de sa classe préparatoire. « Parler de sa foi, c’est dire un vécu, c’est exprimer sa personne. »

 

Comment organiser la pratique de sa religion et le travail ?

Dès lors, puisque pratiquer sa religion en prépa est loin de faire pas perdre du temps, il convient de s’interroger sur la façon de s’organiser.

Pour Kassandra, la réponse est assez simple. « C’est d’abord la religion, les pratiques qu’on veut faire si cela constitue un équilibre pour nous, et ensuite le travail autour. » Il y a pour elle un ordre de priorité. Cet ordre ne modifie en rien la qualité du travail puisque « la pratique religieuse permet d’être plus serein et concentré pour travailler ».

D’après l’expérience d’Arthur, « La prépa est l’endroit le plus propice pour fixer et ancrer dans la durée une habitude de prière, qu’elle soit tous les jours, toutes les semaines, ou même tous les mois »

D’autre part, Moha évoque la structure que lui donne la pratique de sa religion. « Les moments de prière sont très important car ils peuvent être le moyen de se rappeler son objectif, de le visualiser et d’être plus motivé au quotidien dans son travail ». Ainsi, les temps de prières permettent de revenir de plus belle au travail. Des pauses stratégiques en quelque sorte.

C’est aussi comme cela que Noémie l’a vécu. En effet, elle ‘exprime selon ces mots : « J’allais à la messe le dimanche soir. C’est un moment où on n’a généralement plus envie de travailler. Surtout après avoir travaillé tout le weekend ». Pour les catholiques, elle recommande aussi de prier Saint Joseph de Cupertino (saint patron des étudiants). C’est une façon de lier sa prière et son travail ! Arthur conclut : « La pratique de sa foi est un voyage hors de la prépa. Elle constitue ainsi la meilleure des respirations. »

Insistant sur l’importance de la religion en prépa, Bruno confie « On pourrait même dire que chaque DS, chaque colle est une forme de prière. De fait, en confiant son travail à Dieu, en sanctifiant ces moments, on entretient sa relation avec lui. ». Ainsi, travailler et pratiquer sa religion deviennent la même chose !

 

Pratiquer sa religion en école ?

« Pour ma part, ça a été plus difficile de pratiquer ma foi en école qu’en prépa » confie Noémie. En effet, « On peut en arriver à oublier l’essentiel ». Pourtant ce n’est pas le temps qui manque nous dit Kassandra. A priori, « il est plus facile de trouver le temps pour la pratique religieuse ». Noémie complète : « l’école est le moment de pratiquer un aspect de la foi parfois oublié : la charité. On a plus de temps disponible, donc pourquoi pas le consacrer à ceux qui en ont besoin. » Ainsi, ce n’est pas le temps qui contraint la pratique religieuse, mais la motivation !

Pour retrouver cette motivation, Noémie conseille « de trouver un groupe avec qui prier régulièrement. Dans de nombreuses écoles, des communautés existent et sont une véritable force pour continuer à vivre sa foi au quotidien ». Arthur rejoint Noémie sur ce point : « S’il est une richesse de l’école, c’est de pouvoir pratiquer et vivre de sa foi à plusieurs, en communauté. » Ainsi, il est possible de rejoindre la communauté chrétienne, musulmane, juive ou autre de votre école après l’intégration. Si elle n’existe pas encore, il ne tient qu’à vous de la créer ! Un bon argument à mettre en avant dans les entretiens de motivation !

Pratiquer sa religion en école est aussi un moyen de se retrouver avec soi-même. C’est ce que déclare Bruno : « Avec la vie en école, on est amené à voir beaucoup de nos repères être chamboulés. On rencontre tout un tas de personnes, on s’engage dans plein d’activités, de projets… La « fast life » ! Continuer de pratiquer sa religion c’est un moyen de retrouver un peu de stabilité au milieu de tout ça. Si tout bouge autour de nous, une présence reste en permanence : celle de Dieu. ». Arthur complète : « De même qu’en prépa, la religion est une respiration nécessaire, une pause gratuite au milieu du bouillonnement décousu de l’école, qui apporte paix, sérénité et joie. »

 

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Martin Durroux
Etudiant à HEC Paris après une prépa ECE au lycée Sainte-Marie à Lyon, j'aide les préparationnaires en ESH et en maths.