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Une première approche du thème « la violence »

Sommaire

Le thème de culture générale pour les classes préparatoires ECG et ECT est désormais connu. Cet article se propose d’en offrir une première approche, de surface. Son objectif premier étant de « débroussailler » un peu le sujet et de vous aiguiller vers quelques pistes de réflexions. Il tentera, dans un premier temps, de définir la violence et de brosser un portrait de ce qui la caractérise. D’où vient la violence ? Chez qui se manifeste-t-elle et pourquoi ? Quelles en sont les conséquences les plus notables ? Loin de présenter des thèses d’auteurs et de plonger dans de profondes réflexions (ce que nous ferons dans le futur au travers d’autres articles) il s’agira plutôt de décrire ce qu’il est immédiatement possible de dire au sujet de la violence.

 

Premier point : la violence, un phénomène caractéristique du monde vivant

Nombre de fouilles archéologiques ont sorti de terre, aux côtés d’outils et autres objets, de petites pierres taillées à bout pointues. Vielles de trois cent cinquante mille ans, ces têtes de lance sont les plus vielles armes au monde. Dès ces balbutiements, l’Humanité a donc eu recours à la violence. Pour chasser et se nourrir en l’occurrence, mais aussi pour se préserver des prédateurs, et peut-être d’autres humains. Il serait cependant naïf de croire que l’homme a le monopole de la violence, et encore plus naïf de croire qu’il en est l’inventeur.

Car le monde animal témoigne lui aussi d’une extraordinaire violence, et celle-ci ne s’observe pas uniquement entre un prédateur et sa proie. La violence est interne a de nombreuses espèces. On pense par exemple aux affrontements qui ont lieu entre deux animaux se disputant une femelle à qui s’accoupler. Ou encore lorsqu’un jeune animal provoque un mâle dominant en duel pour prendre sa place à la tête du troupeau.

De ces observations nous pouvons tirer plusieurs enseignements. En premier lieu, la violence (entendu dans son sens le basique et primitif) est un phénomène caractéristique du monde vivant. Elle y est omniprésente et universelle. De plus, elle semble « innée », dans le sens où elle est une réaction naturelle, instinctive, d’un sujet vivant se trouvant dans une certaine situation.

 

Second point : définir la violence, motivations et conséquences

Après avoir situé le phénomène et lui avoir attribué un auteur (tous les sujets vivants), voyons maintenant comment la définir. En sons sens le plus large, elle peut être décrite comme l’action d’un sujet vivant contre un autre sujet vivant dans le but de le soumettre, le blesser, le détruire ou le tuer. Dans le monde animal, elle se limite dans l’immense majorité des cas à une forme purement physique. Chez les humains, en revanche, elle peut aller bien au-delà et s’exercer par d’autres voies que le purement sensible.

La conséquence de la violence est le traumatisme, la blessure. Parfois, celui-ci est fatal et l’organisme qui le subit ne peut pas en supporter les dégâts, il meurt. Comme tous les sujets vivants sont mortels, tous peuvent être amenés (et seront sans doute) à un moment de leur existence à être confrontés à une forme de violence. On retrouve par-là le caractère universel dont nous parlions précédemment. En ce sens, la violence et ses conséquences démontrent que chaque être vivant est avant tout une unité organisée sensible aux forces extérieures. Lorsque la puissance de ces forces menace ou met en danger l’organisation interne d’un organisme, on parle alors de violence.

 

Lire plus : la violence sociale dans « Les Bonnes » de Jean Genet.

 

Dernier point : typologie générale

Le paragraphe précédent a brièvement survolé un point très important à propos de la thématique étudiée. Il existe une pluralité de formes de violence distinctes. Car en effet, cette dernière ne se limite pas à son volet physique, celui qui nous vient immédiatement à l’esprit lorsque l’on y pense. Cette dernière partie ébauche une typologie des formes de violence et leur définition associée. (La liste proposée est loin d’être exhaustive).

La violence physique. Elle est issue de l’exercice de la force physique dans le but d’infliger des dommages corporels, de blesser ou de tuer. C’est la forme la plus basique et primitive de violence. Elle ne nécessite pas de conscience de soi et s’observe très largement dans le monde animal.

La violence psychologique. Elle résulte de l’utilisation d’un pouvoir ou d’une ascendance symbolique ou de statut d’un individu sur un autre. Généralement son but n’est pas de tuer mais de contraindre, d’amoindrir ou de blesser psychologiquement. Elle nécessite une conscience de soi et est donc exclusive aux humains.

Si on va au-delà de la simple interaction entre individus (un sujet A fait preuve de violence envers un sujet B) d’autres types de violence apparaissent. Les frontières se brouillent car ces autres catégories ont recourt à la fois à la violence physique et psychologique. Ainsi, on distingue par exemple :

La violence institutionnelle. Au sein d’une société, des normes culturelles ou institutionnelles discriminent, oppressent ou excluent des individus en raison de leur appartenance à un groupe social. Ici, l’action violente est le produit d’un groupe sur un autre groupe et est donc prévue et organisée.

La violence structurelle ou politique. Toujours au sein d’une société, c’est cette fois le système politique lui-même qui se montre violent à l’égard d’un groupe particulier. Celle-ci peut revêtir des formes très distinctes et parfois subtiles. L’exemple par excellente étant les régimes totalitaires des années 30. (Allemagne Nazie, URSS Stalinienne, Italie Mussolinienne).

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Victor Passe
Après 3 ans en classes préparatoires ECE je serai étudiant à Skema BS à la rentrée 2022. Comme je sais qu'en prépa un peu d'aide n'est jamais de refus, c'est avec plaisir que je vous propose la mienne ;)