Le changement climatique peut se définir comme une modification du climat qui s’accompagne d’une hausse généralisée des températures moyennes au niveau mondial. Ceci suppose donc que les Etats, organisations internationales ou encore acteurs de la société civile coopèrent afin de trouver des solutions pour lutter contre ce phénomène. Il est ainsi devenu un des enjeux majeurs de la géopolitique mondiale. Dans cet article, nous te présentons 5 références qui traitent de ce thème !
Prendre conscience du changement climatique
Stern Review on the Economics of Climate Change, Nicholas Stern, 2006
Nicholas Stern est l’auteur de ce rapport commandé par le gouvernement britannique sur le coût que peut avoir l’inaction face au changement climatique. Sa particularité est qu’il s’agit du premier rapport sur la question climatique financé par un gouvernement. La conclusion à laquelle arrive Stern est que si 1 % du PIB était investi dans la lutte contre le changement climatique, cela aurait suffi à atténuer les effets de ce dernier.
Géopolitique du changement climatique, François Gemenne, 2009
Dans cet essai, François Gemenne analyse la manière dont le changement climatique affecte les sociétés, mais aussi les relations entre Etats. Il y aurait, selon l’auteur, un refroidissement géopolitique qui accompagnerait les enjeux liés à ces problématiques. En effet, les Etats les plus touchés sont aussi ceux qui sont les moins responsables de la dégradation de l’environnement. De plus, il s’agit en grande partie de pays en développement, qui ont donc plus de mal à adapter leurs économies à ce changement.
Néanmoins, certains Etats arrivent à s’entendre pour mettre en place des mécanismes de coopération internationale afin de répondre au problème. François Gemenne souligne l’importance de ces initiatives. De fait, si les efforts d’atténuation de nos émissions de gaz à effets de serre sont conséquents, les efforts d’adaptation deviendront moins nécessaires.
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S’adapter au changement climatique
La géopolitique des énergies renouvelables, Emmanuel Hache, 2016
Cet article retrace l’histoire derrière l’essor des énergies renouvelables. Dès la Première Guerre mondiale, les Etats ont compris le caractère stratégique de l’approvisionnement énergétique. C’est la construction européenne qui a institutionnalisé des rapports entre Etats centrés autour de l’énergie. En effet, la création de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) en 1951 se faisait dans un but d’échange et partage des ressources énergétiques entre pays d’une même zone géographique.
L’auteur analyse ensuite les potentielles conséquences d’une hausse de la consommation d’énergies renouvelables. D’un côté, ceci signifierait qu’il y aurait moins de conflits pour l’accès à ses ressources. En effet, la concurrence serait moins exacerbée dans le cas des énergies renouvelables, entre autres puisqu’elles ne s’épuisent pas, contrairement aux énergies fossiles.
Cependant, les défis pour l’approvisionnement seraient plus complexes. Les énergies renouvelables présentent plusieurs défauts, comme l’inconstance ou le déphasage. Par exemple, le vent ne souffle pas toujours à la même intensité, tandis que le soleil est moins présent en hiver, alors que c’est la période durant laquelle le besoin en énergie est le plus important. Il faudrait donc davantage accentuer les relations locales et interconnecter les réseaux d’approvisionnement.
De plus, bien que la transition énergétique réduise les dépendances des Etats aux énergies fossiles, ce changement pourrait créer d’autres dépendances. L’essayiste évoque entre autres les métaux stratégiques ou les brevets. Ces éléments sont essentiels. Ils peuvent servir tant pour la construction de systèmes capables de récupérer les énergies renouvelables que pour la diffusion de technologies de décarbonation dans les pays en développement.
Critiquer les politiques inadéquates de lutte contre le changement climatique
A qui profite le développement durable ?, Sylvie Brunel, 2008
Sylvie Brunel s’intéresse dans cet essai à la notion de développement durable. Il a été utilisé pour la première fois dans le rapport Brundtland en 1987. Il y est caractérisé comme “un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs”. L’autrice critique son usage qui, selon elle, est détourné pour servir à des fins contestables. En effet, le concept de développement durable insiste en premier lieu sur l’importance de préserver la nature. Or, ceci introduit une forme de “religion de la nature”, dans laquelle l’homme serait perçu comme un élément dangereux.
De plus, les politiques qui en découlent sont à l’origine d’une “nouvelle guerre froide” entre les pays du Sud et du Nord. De fait, de nombreux pays en développement reçoivent des aides afin de mener à bien leur transition écologique. On peut ici faire un parallèle avec les programmes de développement durant la Guerre froide, tel le plan Marshall. Ces derniers étaient en majorité mis en place par le bloc Ouest et à destination des pays du Sud Global. Ils avaient pour objectif d’empêcher la propagation du communisme dans cette zone.
Néanmoins, avec la fin de la guerre froide, ces APD (aides publiques au développement) ont fini par être grandement réduits. Les programmes d’aide liés au développement durable viennent les remplacer. Avec eux s’installent des logiques de dépendance des pays du Sud aux aides des pays du Nord, ce qui entraîne des conflits et rivalités entre ces deux espaces.
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L’aide fatale, Dambisa Moyo, 2009
Dans cet ouvrage, Dambisa Moyo critique l’aide octroyée aux pays en développement afin d’adapter leurs économies aux effets du changement climatique. Tout d’abord, cette aide peut être néfaste dans le cas où elle viendrait concurrencer la production locale. De plus, les fonds envoyés ne sont pas toujours bien réceptionnés. Une grande partie d’entre eux partent dans des réseaux de corruption.
L’autrice définit ensuite les critères que doit remplir une bonne aide. Cette dernière doit permettre, à terme, de se passer d’aide. Ainsi, elle doit pousser à l’investissement, pour que l’Etat bénéficiaire puisse se développer par la suite de manière autonome, sans être dépendant d’un organisme tiers.
Cependant, il s’agit de nuancer le discours de Dambisa Moyo. En effet, la solution avancée est celle d’un “dictateur bienveillant qui impose des réformes pour donner une impulsion à l’économie”. Ainsi, les bases de ce nouveau modèle s’appuieraient sur des procédés allant à l’encontre d’un régime démocratique.