Dans Un green New Deal oui, mais lequel 1/2 nous avons vus à quel point la pandémie qui nous frappe est proche du problème climatique, pourtant sur bien des points ces deux derniers diffèrent, c’est ce que nous allons découvrir dans cet article
Montrons maintenant à quel endroit la pandémie et l’urgence climatique se séparent. Tout d’abord le virus est brutal, mais temporaire tandis que le changement climatique est long mais parait irréversible. On ne réagit donc pas de la même manière face à ces deux phénomènes, l’un nécessitant des politiques « choc », c’est à dire conjoncturelle et l’autre structurelle.
Mais ces deux thèmes se retrouvent souvent, on se rappelle encore début avril les animaux revenir dans Paris, les ciels bleus sans petit nuage, comme si la planète respirait pour la première depuis des années grâce à la réduction des émissions de presque tous les pays. On se rend dès lors compte de tous nos besoins superficiels à ce point coûteux pour l’environnement, notamment les voyages intercontinentaux pour des conférences sur le climat, le télétravail qui permettrait à beaucoup de ne plus prendre la voiture… Cependant faisons preuve de prudence, car ce n’est que temporaire et le souvenir de la crise de 2008 nous rappelle à quel point les émissions peuvent très vite revenir et que les périodes de crise ne sont jamais des périodes qui permettent un véritable changement du paradigme.
Sachant tout cela, nous pouvons désormais rentrer dans le vif du sujet, les objectifs d’un Green New Deal Européen. Si la neutralité cartonne est visée, il faut à tout pris un changement du régime de croissance. Il est donc recommandé de restructurer la gouvernance des entreprises autour de quatre thèmes : la gouvernance participative, la stratégie, la gestion du risque et la mise en oeuvre des métriques pour atteindre les cibles. Dans cette optique le Covid peut réellement jouer un rôle puisque les secteurs du transport, du tourisme ou des énergies par exemple sont des secteurs assez polluants et surtout très touchés par la crise, ils vont de fait toucher des fonds de reprise or ces derniers devraient être soumis à des engagements en faveur du climat. Pourtant le Green Deal de l’Europe ne cesse de nous décevoir
Pour ces auteurs les axes d’un véritable green new deal sont :
Au niveau industriel, il faut abolir l’obsolescence programmée et imposer des limites à la publicité et au conditionnement de nouveaux produits dans l’optique d’une Europe verte en 2050. Les nouveaux produits doivent être conçu selon leur capacité à se recycler.
La PAC doit être transformée de sorte à freiner l’agriculture intensive, un véritable fléau et surtout cela permettrait aux communautés rurales de se développer afin de produire elles-mêmes une alimentationplus saine.
Il faut également assumer le fait que cette transition écologique ne pourra se faire sans une avancée au niveau de l’intégration et ainsi retrouver le sens du long terme. En d’autres termes, il faut évidemment réaliser des investissements au niveau local et national mais aussi des investissements qui vont permettre à l’Union Européenne en tant qu’entité de voir sa croissance potentielle augmenter. Or cela implique l’aval du parlement et une dotation en ressources fiscales propres.
Revenons sur les premiers mots de l’introduction avec le retour sur le New Deal de Roosevelt des années 1930. Ce dernier a permis la diffusion d’une forme d’ « American way of life », désormais c’est au tour de l’UE de faire la même chose mais en mettant la conservation des biens communs globaux comme manière de vivre. Là où en 1933 la finance a été mise au service de la société (Glass Steagall Act de 1933 : séparation des banques commerciales des banques d’affaires) il faut que le green New Deal mette la finance également au service de la société en régulant les marchés, contrôlant le pouvoir des géants et en orientant les investissements. Là où en 1933 les entreprises ont connu une mutation dans leur gouvernance avec l’apparition du capitalisme managérial et de la négociation collective il faut que le Green New Deal permette aux entreprises d’instaurer une nouvelle gouvernance basée sur des critères écologiques. Enfin, en 1933 la politique budgétaire a permis de financer la transformation des infrastructures, il faut que le green new deal permette une restructuration bas carbone du système productif.
Pour conclure, le défi à relever est immense car, pour Michel Aglietta et Étienne Espagne, dans le chapitre V, il ne s’agit pas seulement de corriger une défaillance de marché par l’établissement d’un prix du carbone, mais bien de s’inscrire dans un modèle de croissance radicalement différent, comme l’avait fait en son temps Roosevelt, afin de construire les institutions de préservation des biens communs globaux