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François Quesnay et les Physiocrates : l’agriculture comme fondement de la richesse des nations ?

Sommaire

François Quesnay, originaire de la médecine et devenu un économiste majeur du XVIIIe siècle, est le fondateur de l’école des physiocrates. L’émergence du courant philosophique en France des années 1750 se caractérise par la croyance en l’agriculture comme force fondamentale créant la richesse. En tant qu’un des esprits-phares de cette tendance, Quesnay développe un modèle économique original, le Tableau économique, qui démontre les principes de circulation de la richesse dans la société agricole. Ce modèle se distingue pour la perspective unique que seuls les moyens agricoles sont capables d’accumuler le surplus économique alors que les autres tels que l’artisanat et commerce se contentent de distribuer la richesse existante sans le générer. La question qui se pose quel est le degré de dépendance de la nation prospère sur la capacité à exploiter les ressources agricoles. Le présent travail démontre le modèle essentiel du Tableau économique de Quesnay, son application historique et son lien avec la réalité contemporaine.

Le mécanisme du Tableau économique : explication d’un modèle agricole

En ce qui concerne l’outil par lequel Quesnay réalisa son idée du circuit de la richesse, on peut parler du Tableau économique. A première vue, le mécanisme est simple : une vision tripartite de la société en trois classes considérées différemment dans l’économie. Seule la classe de la production, formée par les agriculteurs, crée un produit net, c’est-à-dire un excédent par rapport au coût de production des produits. Les propriétaires, propriétaires fonciers, reçoivent cet excédent comme la Rente alors que la dernière classe, la stérilité, qui comprend les manufactures commerciales, ne fait que de transformer et non doubler.

Imaginons une économie simplifiée. Admettons que la classe productrice ait fabriqué pour 1 000 unités monétaires, UM, de richesses tout le long de l’année. Sur ces 1 000 UM il en faut 600 pour les moyens de production, tels que graines, outils, salaires d’ouvriers. Il reste 400 UM, le produit net, comme implant de la production dans l’économie. Ces 400 unités sont enlevées à la classe productive et données à la propriété sous forme de rente. La propriété les utilise pour les dépenser à nouveau pour acheter des moyens de subsistance de première nécessité, principalement de la nourriture. Ce faisant, elle achète la nourriture de la classe stérile. Cette dernière achète les matières premières de l’agriculteur. Le cercle est fermé. Le circuit se referme ainsi, assurant une continuité de la production et de la circulation monétaire.

 

Modélisation mathématiques de François Quesnay

Si l’on représente ce flux sous forme d’équations, la richesse circulante peut être décrite comme suit :

 

Rt = Pt + Ct + St

où Rt​ représente la richesse totale à un instant donné, Pt​ la production agricole nette, Ct​ la consommation des propriétaires, et St​ la valeur ajoutée par la classe stérile. Le produit net étant la seule source de création de richesse, on obtient :

ΔRt ​= ΔPt​

 

C’est-à-dire que toute variation de la richesse nationale dépend exclusivement de la variation de la production agricole nette. En d’autres termes, selon Quesnay, une augmentation de la prospérité nationale ne peut provenir que d’une hausse de la productivité agricole.

 

Lire plus : D’autres mécanismes intéressant de Quesnay ! 

 

Exemple de citation de François Quesnay

Quesnay résume cette idée dans son œuvre majeure, le Tableau économique : « Les richesses se multiplient par la culture, la terre seule est féconde, et elle seule produit l’abondance. » (Tableau économique, 1758). 

 

Illustration empirique : le miracle agricole de l’Angleterre au XIXe siècle

C’est prouvé par l’histoire économique de l’Angleterre au début du XIXe siècle. À ce moment-là, l’économie agricole de la Grande-Bretagne parvient à procéder par une transformation radicale impliquée par la révolution agricole. De nouvelles pratiques de culture, telles que l’assolement crapuleux et la mécanisation, ont des récoltes considérablement augmentées. En 1830, la céréale a produit 10 millions de quintaux, soit 50% de plus qu’en 1760. En même temps, les prix des produits alimentaires ont chuté, ce qui signifie que beaucoup d’émoluments peuvent être dirigés vers l’industrie au lieu de la nourriture. Même si l’économie est entrée dans le processus d’industrialisation, l’agriculture encore assure la croissance. Donc, l’un des axiomes de la théorie de Quesnay est confirmé.

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Aurele Tranchant