L’unification européenne était autre chose qu’une simple vision : c’était une vision pragmatique et téméraire d’un état de paix sur un continent dévasté par les guerres, rendu possible par une coopération économique sans précédent. Mais derrière cette vision, il y avait des gens, l’un desquels était Jean Monnet, qui a articulé certaines des principes théoriques de l’intégration, qui ne pouvaient pas être principalement nationaux.
Il a politiquement dépeint l’économie comme un outil pour établir une paix durable. La question doit être posée : pourquoi et comment le modèle d’intégration par la coopération des secteurs nécessaires s’est imposé ? Jean Monnet revendiqué réponse : c’était la supranationalité progressiste, une intégration des secteurs vitaux pour forger un solide cadre de solidarité. Son but était de réduire les menaces de conflits en rendant chaque nation dépendante l’une de l’autre dans ce qui était vital pour eux.
La coopération économique comme fondement d’une paix durable
Pour Monnet, la coopération économique n’est pas une fin en soi, mais un outil permettant d’atteindre un objectif plus grand : la paix. L’auteur part du principe que les États souverains, naturellement voués à des conflits en raison de leurs intérêts nationaux divergents, sont encore plus susceptibles de se livrer à des hostilités lors de la distribution de ressources stratégiques. Cependant, si ces ressources – à savoir le charbon et l’acier, éléments moteurs de la production industrielle et de l’armement – sont régulées conjointement, cela crée une situation d’interdépendance dans laquelle les frais de guerre deviennent trop élevés d’un point de vue économique. D’un point de vue théorique, ce point de vue repose sur la perspective d’interdépendance mutuelle : les avantages de coopération l’emportent sur les avantages de l’autonomie économique.
L’un des principes fondamentaux de la théorie est le choix de ressources, ce qui est réalisé en termes de ressources critiques. Il est évident que l’auteur centralise le charbon et l’acier en raison de leur importance stratégique dans un conflit armé. En mettant diverses ressources vitales sous la domination d’une autorité supranationale, l’auteur crée une situation où les décisions doivent être passées avec d’autres membres du syndicat, transformant toutes les actions unilatérales en inefficaces. D’un point de vue économique, le modèle repose sur l’efficacité de l’économie grâce à la gestion commune, ce qui permet de minimiser le risque de pénurie facilement exploitable ou de conflit d’intérêt économique à grande échelle.
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Comment : le mécanisme de la supranationalité progressive
Le mécanisme d’intégration doit être progressif : les nations et les gouvernements restent réticents à abandonner une part de leur souveraineté. La supranationalité progressive évite les chocs institutionnels : le niveau supérieur d’intégration est introduit progressivement. D’une part, l’accord commence par une union sectorielle – telle que la CECA -, où un organe supranational de décision est créé. Ici, chaque pays membre transfère une partie de sa souveraineté à la production de charbon et d’acier. Ce transfert est à la fois le modus operandi du processus : il crée une structure de gouvernance commune qui a l’autorité de composer avec ces ressources au-delà de ceux d’un seul État aussi longtemps qu’elle respecte la volonté majoritaire. D’un autre côté, il s’agit d’établir une méthode de décision basée sur le consensus et la majorité.
L’approche garantit la stabilité de la gouvernance en excluant le veto national ; la supranationalité garantit que les décisions sont prises au nom de toutes les membres, et pas seulement d’un. C’est une avancée théorique : elle s’appuie sur un équilibre entre souveraineté et gouvernance partagée pour affirmer que l’efficacité économique et la stabilité politique sont plus importantes que la priorité nationale++.
La CECA : exemple concret de la supranationalité économique
Cette organisation supranationale a uni six pays, la France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, sous une seule autorité pour gérer leurs industries du charbon et de l’acier. Cette forme de coopération a permis de réduire la compétition et d’atteindre des résultats économiques mesurables. En effet, en cinq ans, la production d’acier des pays membres de la CECA a augmenté de 50 %, et le coût de l’énergie des industries membres a pu être réduit de 10 % grâce à la liberté de circulation du charbon.
Ces chiffres ne sont pas une fiction économique, mais une démonstration claire de l’effet de la coopération d’un point de vue économique. La CECA a réduit la rivalité et a créé un environnement équitable pour tous les membres, renforçant la confiance et la stabilité de l’Europe. Cet exemple de coopération a jeté les bases stables de la gouvernance supranationale, en transformant progressivement la CEE et, plus tard, l’UE. Il a également montré sous une forme pratique les avantages de l’intégration volontaire : si les pays se consultent, ils peuvent tous en tirer profit. Ces chiffres parlent en faveur de Monnet : son idée de supranationalité progressive est possible et soutient la construction de l’Europe.
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