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L’Oeuvre de Zola, fiche de lecture

Sommaire

L’Oeuvre, publié en 1886, est une œuvre naturaliste dans laquelle on suit le destin d’une peintre, confronté à une insatisfaction constante face à son travail.

 

Emile Zola, un auteur engagé 

Avant de commenter cette œuvre, il est essentiel d’avoir un aperçu de la biographie d’Emile Zola. Né en 1840 et décédé en 1902, il a été l’un des auteurs les plus influents du XIXe siècle. Il a entre autres fondé le naturalisme, mouvement littéraire qui vise à décrire la réalité de manière objective et détaillée. La série des Rougons-Macquart, qui comporte 20 romans, est son œuvre principale. Elle aborde des thématiques comme l’influence que peuvent avoir l’hérédité et l’environnement sur les individus. 

 

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Résumé de L’Oeuvre 

Dans ce roman, on suit l’histoire de Claude Lantier, fils de Gervaise Macquart et d’Auguste Lantier.  C’est un peintre qui a pour ambition d’imposer une nouvelle forme de peinture. Il est soutenu par ses amis d’enfance, notamment Sandoz, un romancier. Le jeune homme fait également la rencontre de Christine, qui devient sa femme. Ils partent s’installer à la campagne. Claude se sent alors apaisé dans cet endroit idyllique. Cette paix intérieure est renforcée par la naissance de son fils. Après quelques années, la famille déménage de nouveau à Paris. Ceci marque le début de la descente aux enfers pour le couple. Les événements tragiques vont s’enchaîner, en commençant par la mort de leur fils, qui n’avait que 12 ans.

À force de vouloir aller à contre-courant de l’art néo-classique, Claude finit par se perdre dans des créations qui ont de moins en moins de sens. Il se sent incompris par ses proches et un sentiment d’échec dur à supporter pèse sur lui. Il finit par s’éloigner de sa femme et passe la majorité de son temps dans un hangar qui lui sert d’atelier. Il y a entamé la création de son œuvre la plus ambitieuse. Il s’agit du portrait gigantesque d’une femme. Cependant, il ne réussit jamais à être satisfait du résultat final, trouvant toujours quelque chose à modifier. Désespérée et profondément affecté par ses échecs, il finit par se pendre devant sa toile, qu’il laisse donc à tout jamais inachevée.

Claude Lantier, un personnage qui incarne le passage de l’impressionnisme vers le symbolisme

Le personnage de Claude a été inspiré par différents artistes que Zola a connus. Les premiers auxquels on pense sont Paul Cézanne, mais aussi Édouard Manet ou encore Claude Monet. Le protagoniste de L’Oeuvre est donc un représentant d’un mouvement proche de l’impressionnisme et d’une volonté de s’opposer à l’art académique. Tout comme pour les impressionnistes, les premières toiles de Claude sont critiquées et moquées. Lors de l’exposition de son tableau Plein Air dans un salon au début du roman, les spectateurs rient en passant devant.

Néanmoins, le style de peinture de Claude évolue au fur et à mesure du récit. Lorsqu’il commence à être atteint par la folie, la dernière toile qu’il tente de peindre semble plus influencée par le symbolisme. La femme nue qu’il représente sur son tableau apparaît comme une allégorie du désir insatiable. Il abandonne sa technique initiale, qui consistait à dépeindre ce qu’il voit, les formes et couleurs de manière réaliste.

Vivre à travers ses peintures

Il est obsédé par son travail et y consacre tout son temps, sans que ceci ne produise de résultat satisfaisant. Ses proches sont donc dans l’incompréhension face à ce comportement irrationnel. C’est Christine, sa femme, qui en souffre le plus. Elle se sent complètement délaissée par son mari. De plus, elle développe une jalousie à l’égard de la femme représentée sur la dernière toile de Claude. En effet, cette allégorie de la femme parfaite fait concurrence à Christine. Claude n’a d’yeux que pour son idéal. Prêter attention à Christine semble de moins en moins intéressant. Il tient des propos blessants envers elle, comme “je ne veux pas m’en aller avec toi, je ne veux pas être heureux, je veux peindre“.

À travers cette citation, Claude exprime sa préférence pour les œuvres d’art par rapport à la réalité. Ceci est illustré lors de la scène de la mort de Jaques, son fils. Au lieu de pleurer ou de se révolter contre cette mort prématurée, Claude se munit d’une toile et peint le cadavre de son fils. Cette œuvre devient donc un intermédiaire pour l’artiste. Au lieu de se confronter directement à la dure réalité des choses, il les réinterprète à sa manière. Cela lui permet aussi de canaliser ses émotions, l’art agit de manière cathartique sur lui.

Mais, au fur et à mesure, son obsession devient telle qu’il se met à confondre représentation et réalité. Par exemple, il croit entendre la femme qu’il a peint l’appeler, lui parler. Christine essaye de secouer son mari, de le sortir de cette transe dans laquelle il sombre. “Réveille-toi, ouvre les yeux” lui dit-elle pour le faire revenir à la réalité. 

Une œuvre qui illustre le sentiment d’échec et d’impuissance

Claude est décrit comme un artiste impuissant à réaliser l’œuvre dont il rêve. Si son activité de peintre l’apaise au début du roman, elle finit vite par devenir anxiogène et étouffante pour lui. En effet, il n’arrive jamais à obtenir le résultat qu’il veut. Il échoue, non pas par manque de talent, mais par perfectionnisme maladif. Toutes ses toiles se transforment assez vite en ébauches, abandonnées dans un coin de son atelier. Il a beau travailler avec acharnement, il ne parvient pas à obtenir le résultat qu’il veut. Il préfère s’ôter la vie plutôt que de continuer à être éternellement insatisfait de ses créations.

 

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Estelle Guyot
Après deux années de prépa ECG, j’intègre l’ESCP. J’ai à cœur d’aider un maximum d’étudiants à progresser et à atteindre leurs objectifs !