Cet article a pour objectif de vous donner des éléments, des exemples qui illustrent le développement de l’Afrique aussi bien d’un point de vue économique que d’un point de vue politique et géopolitique.
Le continent africain dans une dynamique positive
Récemment, Deloitte a publié un Baromètre de l’industrie financière en Afrique et s’est montré plutôt optimiste. En effet, en plus d’une hausse de confiance des acteurs économiques en Afrique avec notamment une croissance des levées de fonds réalisées par les start-up, plus de 7 milliards de dollars en 2022 contre 560 millions de dollars en 2016, de nombreux projets voient le jour.
Premier Projet : AELP (African Exchanges Linkage Project)
Afin de faciliter les flux de capitaux, une plateforme de négociation, autour du projet de liaison des bourses africaines, a été inaugurée le 7 décembre 2022. Ce projet a pour but l’interconnexion des 7 places boursières africaines qui couvrent 14 pays. A terme il devrait faciliter les investissements transfrontaliers et connecter les marchés financiers africains aux marchés internationaux.
Second projet : Introduction du système panafricain de paiement et de réglement (PAPSS) au sein de la ZLECAF (Zone de libre-échange continentale africaine).
La ZLECAF, qui regroupe 54 des 55 pays Africains (seul l’Érythrée reste en dehors), est une zone de libre échange qui a été mise en place le 1er Janvier 2021. Elle a pour but de dynamiser et faciliter l’échange des marchandises entre les pays signataires. Elle induit notamment une suppression des droits de douanes pour 90% des produits, vise également à réduire les délais douaniers ou encore au développement d’une coopération en matières d’investissement. Mais cette zone de libre échangé aurait été vouée à l’échec si aucun projet visant à faciliter les paiements entre les pays n’avait été mis en place. C’est pourquoi dès Juillet 2019 lors du Sommet de l’Union Africaine à Niamey, certaines banques ont lancé le projet PAPSS. Ce système a été officiellement lancé le 13 Janvier 2022. Ce système permet d’effectuer des paiements transfrontaliers instantanés en monnaies locales entre les pays africains. Il sera également utile pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ce nouveau système permettra au continent d’économiser plus de 5 milliards de dollars en coûts de transactions et de paiements. Cette baisse des coûts de transactions pourrait à terme provoquer une augmentation des échanges de biens et services entre les pays africains.
Le secteur privé : véritable pilier de la croissance économique africaine
Alors que l’Afrique a connu sa pire période de récession économique à la suite de la pandémie avec un recul du PIB réel de 3% en 2020, la résilience du secteur privé à cette crise a vite permis de revenir sur des bases d’avant pandémie. Le secteur privé est aujourd’hui en pleine expansion, les PME et ETI représente 90% du tissu entrepreneurial et 60% des emplois du continent. L’initiative n’est donc plus réservée au secteur public, le secteur privé innove également. Pour autant la question du financement se pose toujours. En effet, le continent africain reste le continent qui est le moins financé de l’économie mondiale. C’est pourquoi en juin 2021 lors du sommet du G7, les institutions financières ont annoncé un investissement de près de 80 milliards de dollars dans le secteur privé africain. D’autres alternatives existent également pour développer le financement du secteur privé. Notamment le développement des partenariats public-privé (PPP) ou encore le ciblage de certains secteurs d’activités clés très rentables et prometteuses qui bénéficieront à l’ensemble du secteur privé par la suite. Dans ce cas, le secteur du numérique semble être à privilégier. En effet selon la Société Financière Internationale, l’expansion du secteur numérique pourrait créer près de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne d’ici 2030.
Quelques projets intéressants à mobiliser illustrant le développement du secteur privé en Afrique
Le projet de BRT à Dakar
Le projet a pour but de développer des voies de bus rapide afin de faciliter le transport, dynamiser le marché du travail et réduire l’impact écologique. En effet, Dakar est aujourd’hui peuplée de près de 3,7 millions d’habitants et son parc automobile représente 50% du parc automobile total du pays. Il est donc difficile de circuler au sein de cette ville. Ce projet s’inscrit donc dans une volonté de la part de l’état de faciliter la mobilité urbaine. Ce projet illustre parfaitement le développement de PPP. En effet, ce projet implique à la fois des acteurs publics notamment le président du Sénégal Macky SALL et des entreprises privées qui se chargeront des travaux (AGEROUTE) et de l’exploitation du réseau (Meridiam, le groupe Keolis et Fonsis). Au moment de sa mise en exploitation ce nouveau réseau de transport en commun devrait créer 1000 emplois et donc dynamiser un marché du travail très jeune.
Le projet TOLLCAM
Ce projet, résultat également d’un PPP entre l’Etat Camerounais et de TOLLCAM (Fayat et Egis), a pour but l’installation de 14 péages modernes. Il permettra ainsi au gouvernement Camerounais de bénéficier d’un réseau routier de qualité et sécurisé et ainsi de dynamiser la mobilité urbaine.
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