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Analyse de sujet : Ingérences et influences étrangères au Proche et Moyen-Orient

Sommaire

Ce sujet est tombé il y a quelques années au concours BCE. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il avait tout pour piéger un bond nombre de candidats: des termes à définir précisément dès les premières lignes de la copie sous peine de dérives éliminatoires, une zone géographique, le Proche et Moyen-Orient qui brille par sa complexité, et le sujet de l’influence occidentale face auquel il est toujours compliqué de se placer. Voici mes conseils pour surmonter ces embûches.

 

Analyse des termes du sujet

Un premier danger évident qui doit être à tout pris évité dans ce sujet est la confusion voir même l’assimilation d’« influences » avec « ingérences ». En effet ces deux mots sont différents et ne doivent pas être mélangés.

  • Influences : Action d’une entité sous quelque forme que ce soit sur une autre entité avec l’accord implicite ou explicite de celle-ci.
  • Ingérences : Action d’une entité sur une autre sans l’accord de celle-ci.

On voit donc clairement à présent la différence existante entre ces deux termes. Il conviendra d’en penser toutes les nuances : influences et ingérences politiques, économiques, culturelles, humanitaires, environnementales…

 

  • Étrangères : suppose que les deux actions « ingérences » et « influences » sont effectuées par des puissances étrangères à la zone du Proche et Moyen-Orient. Il faut ici dès lors réfléchir à quelles sont les entités concernées : il ne faut pas seulement penser aux états, mais aussi aux autres acteurs possibles : les entreprises (FTN), les OIG, les ONG également…
  • Le Proche et Moyen-Orient : zone de 15 millions de km2 pour environ 400 millions d’habitants qui comporte une quinzaine d’états. Ici, il faudra voir cette zone dans la multiplicité de ces cas (Failed States, monarchies pétrolières…)
  • Cadre historique du sujet : ici le sujet nous invite à penser une temporalité longue pour en revenir aux racines de la présence étrangère au Proche et Moyen-Orient. Dès lors, incorporer les accords Sykes-Picot (1916) semble indispensable. Dès lors partir du début du XXème siècle pour arriver à nos jours semble le choix le plus judicieux face à cet énoncé.

 

 

Problématisation

Plusieurs questions viennent rapidement à l’esprit après avoir développé ces définitions des termes du sujets : les ingérences et influences étrangères sont-elles responsables de l’instabilité économique et géopolitique moyen-orientales ? Ont-elles évolué au cours du XXème siècle ? Sont-elles en voie de s’arrêter, de s’apaiser, de s’assagir ? Si oui, comment ? Les puissances moyen-orientales sont-elles aujourd’hui aptes à faire front face aux puissances occidentales aujourd’hui, pour faire cesser ces influences et ingérences néfastes ? Mais peuvent-elles réellement se passer de cette présence étrangère ? D’ailleurs, cette présence étrangère est-elle toujours due aux mêmes états ou des nouveaux venus arrivent-ils aujourd’hui ?

 

Une problématique possible était la suivante : « Après des siècles à subir les ingérences et influences étrangères de toutes sortes, le Proche et Moyen-Orient est-il aujourd’hui capable de s’affranchir de celles-ci ou au moins de les raisonner ? »

 

Plan détaillé

1- Un PMO formé par des ingérences des étrangères multiples qui l’ont longtemps dominé

  • Des frontières moyen orientales issues majoritairement de la période de domination étrangère sur la zone, encore contestées et déséquilibrantes aujourd’hui
  • Les puissances étrangères ont inscrit le PMO dans la rente pétrolière qui aujourd’hui est responsable de beaucoup de problèmes de l’économie moyen-orientales ainsi que de l’instabilité de la zone
  • Les tensions et les rapports religieux de la zone, ont souvent été accentués par des décisions étrangères

 

2- Même après la fin de la domination étrangère, des ingérences multiples ont continué de déstabiliser le PMO

  • Des ingérences géopolitiques et une puissance et assise militaire fréquentes au Moyen-Orient
  • Des ingérences économiques et un clair maintien de l’économie moyen-orientale dans la DTE
  • Une influence culturelle souvent dénoncée par les puissances orientales

 

3- Des influences étrangères donc dénoncées, mais dont les effets négatifs sur la zone doivent être relativisés

  • Une dénonciation de plus en plus systématique des ingérences et influences étrangères sur la zone par les locaux, qui sont toutefois souvent instrumentalisées pour cacher les raisons endogènes des déséquilibres moyen-orientaux
  • Des influences et ingérences parfois positives voire même nécessaire des puissances étrangères que la zone
  • Sans les puissances des étrangères, qui pourrait assurer la stabilité de la zone ?
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Julien Vacherot
Étudiant à HEC Paris en Stratégie fiscale et juridique internationale et responsable géopolitique, j'ai pour but de vous faire partager ma passion et de vous aider dans cette matière et partout où c'est possible