Il y a un peu plus de deux mois à présent sortait sur Disney + Hawkeye, dernière-née du Marvel Cinematic Universe. En découvrant les six épisodes composant cette série, on découvrait un inhabituel traitement de diverses problématiques liées aux handicaps qui bien que partielles, n’en restaient pas moins des plus bienvenues tant ce type d’éléments est rare de nos jours que ce soit à la télé ou au cinéma. Si le handicap est de plus en plus pris en compte dans la société d’aujourd’hui, il n’en reste pas moins que cette situation est symbolique du long chemin restant à parcourir. Avis à ceux voulant être parés en cas de khôlle ou d’oraux d’anglais ou simplement désireux d’approfondir leur connaissance sur le sujet, voici quelques éléments qui vous permettront de ne pas être pris au dépourvu en cas de besoin.
La série Hawkeye, un éclairage bienvenu sur le handicap…
Plantons le décor et rappelons les faits. Dans Hawkeye, plusieurs références ont été faites et c’est très rare au handicap qui semble être un des thèmes sur lesquels ont voulu insister les créateurs de la série. Après s’être récemment penchés sur les problématiques liées aux minorités afro-américaines aux États-Unis ou encore au sort réservé aux réfugiés, les studios Marvel tentent de sensibiliser le public à la situation des personnes en situation de handicap. Clint Barton joué par Jeremy Renner, personnage principal de la série, est malentendant et doit porter un appareil auditif. Loin d’être un simple accessoire dénué d’intérêt dans l’intrigue, la relation du personnage à celui-ci est étudiée et développée tout au long des six épisodes. On montre ainsi lorsque l’appareil est endommagé et que Hawkeye doit faire sans pendant une journée comment la plus simple des tâches telle que conduire devient tout de suite beaucoup plus compliquée. Les réalisateurs de la série se fendent même d’une saine extrêmement touchante où le héros ne peut répondre à un appel de son fils et se retrouve obligé de recourir à une amie qui lui note au fur et à mesure ce que lui dit celui-ci. Par un jeu sur l’atténuation des sons, il est de nombreuses fois rappelé la situation dans laquelle se trouve le personnage au quotidien.
Mais la série ne s’arrête pas là, présentant une seconde personne en situation de handicap en la personne de Maya Lopez qui est née sourde et avec une seule jambe et vit donc avec une prothèse. Là encore, ce handicap n’est pas juste présenté mais bien développé : on s’intéresse notamment à l’enfance du personnage, de la difficulté d’obtenir une place dans une école spécialisée pour personne sourde ou malentendante, la différence avec les valides notamment en travers l’opposition dans des sports de combat… Bref, à défaut de le faire parfaitement ou de se centrer sur ce sujet majeur dans notre société, la série Hawkeye apporte un regard nouveau et bienvenue sur le sujet.
… Finalement arbre qui cache une forêt de désintérêt voire même de dédain à l’égard du handicap
Si on en est à se dire que les studios Marvel (donc à travers eux Disney), aux films standardisés par excellence et limitant toute prise de risque au strict minimum, réussissent à faire avancer la cause des personnes en situation de handicap au cinéma, on est en droit de s’inquiéter sur ce que cela peut signifier pour la place de ceux-ci dans l’industrie cinématographique…
Alors certes, il faut avouer que le grand écran a pu voir passer quelques excellents films mettant en scène des personnes handicapées. Citons notamment à ce titre Hollywood Ending réalisé par Woody Allen sorti en 2002 montrant un réalisateur américain devenant aveugle ou encore Ray, biopic retraçant la vie du musicien Ray Charles de Taylor Hackford arrivé dans les salles en 2004. Néanmoins, il convient de remarquer que la plupart du temps, Hollywood ne fait pas autant d’efforts pour mettre en valeur ce type de problématique. Quelqu’un a-t-il déjà vu un réel développement du professeur Xavier qui a pourtant passé 13 films X-Men en fauteuil roulant entre 2000 et 2020 ? La plupart du temps, les aveugles ont des dons autres (intelligence, connaissances avancées, renforcement des autres sens…) qui les font passer comme quasiment supérieurs aux personnes voyantes si bien qu’on oublie leur handicap. Pareil pour l’autisme ou même la surdité. Comble de l’horreur, certains films se plaisent à dédaigner les personnes atteintes de handicap. Mention spéciale à ce titre à Annabelle 2 : La création du mal de David F. Sandberg sorti en 2017, dont le réalisateur non content de sortir un film déjà dénué de presque toute qualité, a en plus eu la bonne idée de se dire qu’il serait encore plus amusant de maltraiter, de faire voler et d’envoyer au fond d’un puits une petite fille en fauteuil roulant plutôt qu’une personne valide. Comme quoi, malgré quelques initiatives intéressantes, Hollywood reste désespérément à la traine en termes de traitement et de mise en valeur du handicap.