Misterprepa

Brexit : les news depuis le 1er janvier 2021 (Partie #1)

Sommaire

Le 31 décembre 2020 s’est achevée la période de transition du Brexit, laissant place à l’accord de commerce et de coopération régissant désormais les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE).

On aurait pu croire que le Royaume-Uni aurait effectué sa sortie relativement facilement puisqu’il était l’un des pays les plus riches de l’UE, et qu’il n’était ni membre de la zone euro ni de l’espace Schengen ; or, déjà lors des négociations du Brexit, on a vu que ce n’était pas si simple… . Qu’en est-il aujourd’hui ?

 

Des échanges avec l’Union européenne perturbés 

1°. Des inconvénients administratifs

Pour l’instant, au quotidien, il semble que ce sont plutôt des inconvénients que voient les Britanniques vis-à-vis du Brexit. En effet, alors que le gouvernement promettait d’alléger les contraintes en sortant de la « bureaucratie européenne », on constate surtout nombre de formulaires à remplir ou des contrôles accrus aux frontières pour les entreprises. La Fédération britannique de l’alimentation et de la boisson a informé que l’attente pouvait durer aussi bien trois heures que cinq jours avant de recevoir l’autorisation administrative de transporter des produits du Royaume-Uni vers l’Union européenne, ou vice versa. Des camions, par exemple, ont ainsi pu être bloqués de longues heures. Comme conséquence, un nombre considérable d’entreprises européennes ne veulent plus exporter vers le Royaume-Uni, ce qui laisse prévoir une baisse des importations (et même des exportations) plus ou moins importante – baisse notamment accrue par la pandémie du covid-19.

 

2°. Trouver d’autres partenaires pour contrebalancer le retrait de l’UE ?

Même sorti de l’UE, le Royaume-Uni devra continuer de composer avec celle-ci, car elle reste son plus grand partenaire économique, avant tout pour des raisons de proximité géographique. Ainsi les Britanniques continueront leurs échanges avec l’UE mais sans pouvoir vraiment peser sur les décisions européennes. Boris Johnson espère alors compenser la perte du marché européen en étant plus ouvert sur le reste du monde, comme il l’a rappelé lors de la présentation de sa vision du Royaume-Uni pour 2030. Londres conclue ou espère conclure des « accords de continuité » avec certains partenaires de l’Union (dont la Suisse, le Chili ou la Corée du Sud), ou des accords de libre-échange avec le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore les Etats-Unis.

 

Lire plus : Le premier accord commercial post-Brexit du Royaume-Uni avec l’Australie

 

3°. Des mesures qui contrarient le quotidien de certains Britanniques et d’autres

De plus, il n’y aura pas de retour des quotas ni de droits de douane systématiques sur les échanges des deux côtés de la Manche. Néanmoins, l’accord de coopération, adopté définitivement le 1er mai 2021 par le Parlement européen, impose un certain nombre de barrières au commerce, en comparaison avec les avantages acquis grâce au marché unique. Par exemple, un exportateur britannique doit établir l’origine de ses biens, produire des certificats pour vérifier que les produits sont conformes aux règles de l’UE, etc.

L’accord remet également en cause la liberté de circulation puisque des femmes et des hommes qui circulaient librement entre le Royaume-Uni et le reste de l’UE vont désormais devoir obtenir des visas pour résider dans un Etat membre ou au Royaume-Uni, au-delà de six mois de séjour. Comme autres changements, on peut citer la fin de la réciprocité en matière de droit de vote pour les élections locales, pour les résidents ; ou la sortie du Royaume-Uni du programme Erasmus.

 

Des difficultés rencontrées pour les autres nations qui composent le Royaume-Uni : dans un premier temps, l’Irlande du Nord

1°. « La guerre de la saucisse » au cœur du G7

« La guerre de la saucisse » (expression de la presse britannique) a notamment pris le dessus sur les autres sujets prévus dans les discussions du G7 (qui a eu lieu le 13 juin 2021 au Royaume-Uni) et vient perturber les accords signés fin décembre sur les relations commerciales post-Brexit. La dispute débute avec la volonté britannique de repousser l’entrée en vigueur des nouvelles règles autour de l’envoi de viande réfrigérée en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne.

 

2°. Une remise en cause du protocole nord-irlandais

Le protocole nord-irlandais devait concilier deux choses : instaurer des contrôles douaniers sur les marchandises qui voyagent entre l’Irlande du Nord (britannique) et la République d’Irlande (membre de l’UE) sans installer de frontières physiques entre les deux, de façon à respecter l’Accord du Vendredi saint signé en 1998 qui mettait fin aux violences dans la région. Finalement, ce protocole – qui fait partie intégrante de l’accord de retrait– prévoit des contrôles douaniers dans les ports de la mer d’Irlande, plaçant l’Irlande du Nord à moitié dans le marché unique et à moitié dans l’union douanière britannique. Pour permettre ces changements, le Royaume-Uni a bénéficié d’une période de grâce, fixant au 1er juillet la date à laquelle il faudra impérativement contrôler certaines marchandises au niveau de cette nouvelle frontière en mer d’Irlande, dont la saucisse anglaise. Or, ces mesures perturbent les approvisionnements, sèment la colère au sein de la communauté unioniste, attachée au maintien au sein du Royaume-Uni, et sont devenues un enjeu politique brûlant pour Boris Johnson qui veut désormais reporter l’entrée en vigueur de ces nouvelles mesures. Et évidemment, l’UE s’y oppose, au nom du respect des accords commerciaux négociés pendant longtemps en 2020. 

Pour éviter d’envenimer les choses, Londres et Bruxelles ont conclu cet été un accord provisoire réglant la « guerre de la saucisse », en permettant à la Grande-Bretagne de continuer encore pour trois mois, jusqu’au 30 septembre, d’expédier de la viande réfrigérée vers l’Irlande du Nord. Mais cette solution provisoire ne règle pas le problème de fond.

 

Lire plus : Les conséquences du Brexit en Écosse

Newsletter
Image de Clara Delozière
Clara Delozière
Etudiante à l'ESCP et à jamais reconnaissante de tout ce que la prépa m'a apporté, j'ai à coeur de vous accompagner à mon tour vers la réussite. Soyez fier de vous après vos années de prépa !