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Caucase : espace de conflits

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Un cessez-le-feu est entré en vigueur ce samedi 10 octobre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour mettre fin à deux semaines de combats intenses dans la région du Haut-Karabagh. C’est l’occasion pour nous d’étudier ce véritable casse-tête géopolitique qu’est la région du Caucase.  Du fait de son histoire riche en brassage culturel et de sa géographie montagneuse, le Caucase est un véritable patchwork de peuples et de cultures. Cette histoire et cette géographie donnent aussi lieu à une géopolitique complexe.

 

Description des cultures dans la région

Le Caucase se trouve au carrefour des influences turcs, perses et russes. Il s’agit d’un couloir pour le passage des routes de la soie et du chemin qu’emprunte la Russie pour accéder aux mers chaudes. Cette région a été successivement occupée par les arabes, les byzantins, les mongols, les perses, les ottomans, les russes pour finalement se retrouver sous domination soviétique à partir de 1920. Les religions dominantes dans la région sont l’islam et le christianisme orthodoxe et les chaines de montagnes ont permis la préservation des particularismes locaux.

 

Le Caucase : Un espace de conflits

Il serait impossible de créer un découpage politique de la région du Caucase qui puisse satisfaire l’intégralité des peuples de la région. C’est Joseph Staline qui décida des contours administratifs des régions du Caucase, il y a 100 ans cela n’avait pas réellement de grande importance puisque tous ces territoires était sous le joug du communisme, mais la chute de l’URSS en 1991 et le début des revendications nationalistes ne pouvait que déstabiliser durablement la région.

·       Pour affaiblir la volonté d’indépendance de la Géorgie, Staline fera déporter l’élite du pays pendant les purges staliniennes et créera deux républiques autonomes sur le territoire géorgien : l’Abkhazie et l’Ossétie du sud. Après le déclin de l’URSS en 1991, la Géorgie proclamera son indépendance, chose que Moscow accepte difficilement. Néanmoins l’Abkhazie et L’Ossétie du sud déclarent leur indépendance unilatéralement à leur tour. L’Ossétie du sud souhaite le rattachement de son territoire à l’Ossétie du nord (qui fait partie des républiques autonomes Russes comme on peut le voir sur la carte ci-dessous). Moscow reconnait l’indépendance de ces deux territoires et les appuie militairement.

·       Si le Caucase du Sud est composé d’États indépendants : la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le Caucase du Nord est, lui, sous souveraineté russe. On s’intéressera principalement au Daguestan et à la Tchétchénie, deux régions du Caucase russe. En 1991, la Tchétchénie proclame unilatéralement son indépendance. Deux guerres sanglantes opposant la Russie aux combattants indépendantistes qui ont causées d’importantes pertes chez les civils ont vu le jour. Mais le combat indépendantiste s’est transformé en lutte islamiste car le Daguestan et la Tchétchénie sont des régions à majorité musulmane alors que le pouvoir russe est plutôt proche de l’Église orthodoxe. L’un des commandant de l’État Islamique que l’on surnomme Omar le tchétchène vient de cette région. Pour contrer l’islamisme radical dans la région, Moscow a placé des hommes politiques pro-russe à la tête de ces deux régions : Ramzan Kadrov en Tchétchénie et Ramazan Abdoulatipov au Daguestan. Mais la Russie de Poutine essaie aussi de créer une infrastructure touristique pour lutter contre le chômage des jeunes.

·       Du fait d’une histoire douloureuse, Les relations entre l’Arménie et les peuples turcs voisins demeurent difficiles. Le génocide arménien de 1915 qui a causé la mort de plus 1,2 million d’arméniens n’a pas été reconnu par la Turquie. Il est présenté comme une cruelle conséquence de la guerre, appelée tragédie de 1915, et non comme un acte volontaire et formalisé. Au-delà d’un simple acte moral, la reconnaissance ouvrirait la voie à des demandes de réparation, chose que la Turquie refuse.

 

Que se passe-t-il au Haut-Karabagh ?

En 1992, Le Haut-Karabagh, région peuplée principalement d’Arméniens mais sous la souveraineté de l’Azerbaïdjan déclare son indépendance et souhaite être rattaché à l’Arménie voisine. Cette indépendance de fait appuyée par l’Arménie a retiré à l’Azerbaïdjan 20% de son territoire et mené au déplacement de plus d’un million de personnes. Depuis, ce conflit est gelé. On assiste là à la confrontation de deux principes : du côté de l’Arménie, il s’agit du droit des peuples à disposer de leur destin alors que de celui de l’Azerbaïdjan on insiste sur l’intégrité territoriale des États. Renforcé, par la découverte de gisement de pétrole à l’Ouest du pays et l’acquisition de nouveau matériel militaire, l’Azerbaïdjan a décidé cette année de reconquérir par le sang ce territoire. La Russie soutient l’Arménie et la Turquie ainsi qu’Israël soutiennent l’Azerbaïdjan. Par ailleurs, la Turquie a envoyé des combattants syriens au Haut-Karabagh. Les Arméniens estiment que la Turquie et l’Azerbaïdjan sont la même nation divisée en deux États, ils appellent les azéris « les turcs ». Dans les faits, il est très peu probable que le Haut-Karabagh repasse sous souveraineté azéri car la région est sous contrôle arménien depuis presque 30 ans.

Sources : Arte – le dessous des cartes

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Khalil Lbadaoui
Je m'appelle Khalil, passé par une prépa ECS et aujourd'hui étudiant à NEOMA BS campus de Reims. Passionné de géopolitique, j'ai à coeur de vous donner une approche synthétique des grands enjeux de cette matière et de vous aider à bétonner votre méthode.