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Cicéron : le gouvernement idéal

Sommaire
Cicéron : le gouverment idéal

Cicéron est un homme d’État romain et brillant orateur, né le 3 janvier 106 av. J.-C. en Italie et mort en 43 av. J.-C. Il est à la fois avocat, philosophe, rhéteur et écrivain latin.

Cicéron est considéré comme le plus grand auteur latin classique, tant par son style que par la hauteur morale de ses vues. Il est à l’origine de discours juridiques et politiques, traités de rhétorique et traités philosophiques. Ses textes représentent une contribution prépondérante pour la connaissance de la République romaine.

Son objectif était de multiplier son action politique et exécuter, en particulier pour la jeunesse, des modèles d’éloquence, les discours illustrant les leçons de ses traités de rhétorique.

 

Lire plus : le monde selon Sextus Empiricus

 

Les Académiques

Cicéron va répartir ses traités en trois domaines majeurs :

  • La philosophie morale, guide de l’action humaine
  • La logique
  • La philosophie naturelle ou physique

 

Pour chaque domaine, Cicéron présente les doctrines des principales écoles philosophiques, leurs évolutions et leurs critiques. Ces traités sont avec ceux de Plutarque et Sextus Empiricus, les ouvrages qui donnent une vue d’ensemble des débats philosophiques entre le IIIe et le Iᵉʳ siècle av. J.-C.

 

Lire plus : le monde selon Plutarque

 

Philosophie morale : comment bien vivre

Cicéron examine les réponses des différentes écoles philosophiques grecques à la question du bonheur. Ce traité présente les doctrines de l’épicurisme, du stoïcisme et de la Nouvelle Académie. Chaque école propose une définition du bonheur : l’épicurisme met en avant le plaisir, le stoïcisme prône la conformité à la nature et la Nouvelle Académie se positionne sur des bases plus sceptiques et critiques.

Cicéron rejette complètement l’épicurisme et critique sévèrement cette doctrine. Il trouve le stoïcisme plus respectable, mais encore insuffisamment convaincant. En ce qui concerne la Nouvelle Académie, les enseignements sceptiques lui semblent les plus équilibrés.

 

Philosophie logique : la détermination du vrai

Dans la philosophie antique, la logique est la voie qui permet de distinguer le vrai du faux. La question est d’établir ce que l’être humain peut appréhender comme vrai, au moyen de ses perceptions et de sa raison. Cicéron présente les diverses positions soutenues par les successeurs de Platon. Ces derniers réfutent les conclusions des stoïciens sur la possibilité des certitudes.

Toutefois, Cicéron refuse de s’aligner sur la doctrine d’une école particulière et rejette les conclusions trop dogmatiques. Selon lui, la vérité absolue est hors de portée, chaque thèse a sa part de probabilité.

 

Philosophie naturelle : le refus du fatalisme

Cicéron y analyse avec scepticisme les différentes formes de la divination comme les oracles et l’haruspicine étrusque. Il critique les théories des stoïciens qui la défendent. Par ailleurs, il refuse d’admettre que le principe d’après lequel tout événement dépend d’une cause, implique que les événements futurs puissent être prédéterminés.

Cicéron récuse tout déterminisme et refuse la conception stoïcienne qui rendrait l’acte individuel librement choisi, soit irréalisable, soit totalement déterminé en dehors de la volonté humaine.

De République

Cet ouvrage est un traité sur la politique, discutant de la meilleure forme d’État et de la manière de bien conduire un État. Cette question avait déjà été abordée par les Grecs avec La Politique d’Aristote et La République de Platon. Cicéron applique leurs analyses aux institutions de la République romaine, pour établir que la République du IIe siècle av. J.-C. était la cité la plus proche de l’équilibre idéal formulé par ces théories.

 

Lire plus : la République de Platon

 

Livre 1 : quel gouvernement choisir ?

Cicéron définit le peuple comme une communauté d’individus associés par un consentement sur les droits et les intérêts communs.

La communauté ainsi formée a besoin pour se maintenir d’être gouvernée par une autorité. Gouverné soit par un homme seul, le roi, ou par un petit nombre d’hommes choisis, les aristocrates, ou encore par la multitude.

Chacun de ces régimes, la royauté, l’aristocratie, la démocratie, sans être parfait, est acceptable tant que les liens sociaux et l’intérêt commun sont maintenus. Le gouvernement par le peuple, quoique le moins favorable, reste tolérable tant que ne s’introduisent pas des injustices ou des convoitises pour des avantages personnels.

Ces régimes ont des défauts intrinsèques :

  • La monarchie prive les citoyens de toute participation aux choix politiques
  • L’aristocratie réduit le peuple à la passivité
  • La démocratie ne respecte plus les hiérarchies

 

Dans chaque cas, des frustrations se développent. Ces régimes peuvent connaître des dérives :

  • La monarchie se change alors en tyrannie
  • L’aristocratie donne lieu aux luttes de factions
  • La démocratie tourne à l’absence de toute règle

 

Ces mauvais régimes entrainent un cycle de révolutions qui peut être fatal pour la cité. Cet affaiblissement causé par la discorde intérieure l’expose à ses ennemis.

Chaque régime est ensuite évalué pour ses avantages :

  • La monarchie offre la nécessaire unité du commandement
  • L’aristocratie donne à la cité des personnages compétents possédant richesse et sagesse
  • La démocratie accorde au peuple le pouvoir de décider les lois et la paix, de contrôler les tribunaux. C’est le régime le plus stable, car chacun a le sentiment d’être libre et de ne dépendre que de lui-même.

 

Tant que l’intérêt de tous coïncide avec l’intérêt de chacun, la concorde est établie et durable. Cicéron conclut que la meilleure forme de gouvernement est une combinaison de ces trois régimes.

 

Livre II : Rome, le gouvernement exemplaire

Cicéron montre que Rome s’est dotée d’un tel régime, avec un équilibre entre les trois types de gouvernement. Cela rend moins facile les dérives qui se produisent lorsqu’on s’affranchit des contraintes des lois.

L’État romain s’est constitué progressivement au fil des siècles, avec à chaque étape l’intervention d’un législateur exceptionnel.

Romulus sut choisir pour fonder Rome un emplacement judicieux, hors de l’influence maritime corruptrice. Il instaura le Sénat et les premières institutions religieuses.

Puis Numa Pompilius établit une période idéale de paix, de respect du divin et de douceur. Il développa les valeurs morales, dont la justice et la fidélité aux engagements.

Servius Tullius achève la mise en place d’un régime mixte en organisant l’expression du peuple par sa répartition des citoyens en centuries selon leur richesse. Cicéron note l’avantage de cette répartition inégalitaire qui ne prive personne du droit de vote, mais privilégie l’expression des plus riches, ceux qui sont le plus intéressés à la prospérité de la cité.

Cicéron souligne que Carthage et Sparte ont eu ce type d’organisation mixte, sans pour cela connaître le succès de Rome. En effet, Rome a su combiner les trois pouvoirs de façon « tempérée ».

 

Livre III : la justice

La justice consiste à se conformer aux lois et à rendre à chacun ce qui lui est dû. La justice se définit comme un comportement vis-à-vis des autres, sans fondement naturel. Cicéron ne voit dans les lois qu’un caractère conventionnel. Il souligne que nous constatons leur variabilité d’une communauté à l’autre : « si le droit était naturel, le juste et l’injuste seraient le même pour tous ».

 

Livre IV et V : l’homme d’État idéal

Cicéron y aborde la formation des jeunes citoyens pour gouverner, combinant tradition familiale et apprentissages spécifiques tels que le droit et l’éloquence.

Pour Cicéron, un homme d’État doit avoir pour but le bonheur de ses concitoyens. Il travaille constamment à donner à l’État puissance, richesse, attitude glorieuse, sans s’écarter des voies de l’honneur et de la vertu.

 

Lire plus : Sigmund Freud : pouvons-nous nous contrôler ?

 

Je vous donne ci-dessous plusieurs sources que je consultais en prépa pour me cultiver en philosophie :

Les Bons Profs (chaîne YouTube)

Digischool (site Internet / chaîne YouTube)

Cyrus North (chaîne YouTube)

Le Précepteur (chaîne YouTube)

 

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Stéphane Westermann
Après deux années de prépa ECG au Lycée Georges de la Tour à Metz, j'ai pu intégrer Neoma avec pour objectif d'assister les étudiants dans l'excellence de leur Culture Générale et de leur langue allemande !