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Comment avoir plus de 17 en entretien de personnalité quand on vient de A/L ?

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Salut les filles, pouvez-vous rapidement vous présenter ? Quels sont les oraux que vous aviez passés et quelles étaient vos notes ?

Manon : Bonjour ! Je suis actuellement à Gem, que j’ai intégrée en 2019. J’ai passé les oraux de Gem, Kedge, Skema, Neoma, RBS et MBS. J’ai eu à chaque entretien de personnalité entre 16,5 et 19.

Iris : Coucou, moi je suis actuellement à l’ESSEC, que j’ai intégrée en 2020 après ma khûbe. J’avais passé l’année précédente l’oral de Skema, où j’avais eu 20 en entretien de personnalité.

Amandine : Salut, je suis à Neoma depuis 2019. J’avais passé sept entretiens, ce qui est beaucoup puisqu’en général on nous conseille de ne pas en passer plus de six. Je conseillerais d’ailleurs de passer en premier deux écoles qu’on ne veut pas trop pour s’échauffer, puis les deux qu’on veut le plus car on est bien préparée, pour finir par les deux qu’on veut le moins car on est vite fatiguée, et on commence à répéter des phrases mécaniquement. J’ai eu partout entre 15 et 19, sauf à Audencia où j’ai eu 11. Cela s’explique par le fait que c’était la toute première école que je passais, et j’étais vraiment très stressée et mal préparée.

Quelles sont vos personnalités ? À quel point vous sentiez-vous à l’aise à l’oral en prépa ?

Manon : Je me suis toujours sentie à l’aise à l’oral, mais j’avais bien préparé les oraux. Il faut réfléchir à comment orienter la conversation avec le jury et à ce qu’on va dire. Mais une grande partie de l’entretien, c’est aussi de l’improvisation, et j’aimais beaucoup cela en kholle.

Iris : Personnellement, les oraux ont tout bouleversé car mes notes de l’écrit étaient mauvaises mais mes oraux ont été très bons. J’ai toujours été très à l’aise à l’oral et j’ai finalement adoré les entretiens de personnalité. C’est un peu comme un jeu de rôle, une sorte de représentation théâtrale où tu essayes de te mettre en avant. C’est très intéressant.

Amandine : Moi, je suis moyennement à l’aise à l’oral car très vite stressée. Cela dépend beaucoup de la faculté de l’interlocuteur à me mettre à l’aise ou non.

Comment préparer les épreuves d’oral une fois les concours écrits passés ?

Manon : Dans un premier temps, c’est important de prendre quelques jours pour bien se reposer, car les écrits puis les oraux sont physiquement épuisants. Et puis il y a eu toute l’année pour se préparer, c’est bien aussi de souffler.

Iris : J’avais fait des fiches sur ma personnalité où j’avais écrit tout ce que j’aimais et les activités que je pratiquais. Je m’étais également très bien renseignée sur l’actualité, pour connaître un peu tous les sujets du moment et ne pas pouvoir me faire déstabiliser. Enfin, ma sœur m’avait fait passer plusieurs oraux blancs pour que je sois à l’aise le jour J.

Amandine : D’abord, il faut mettre les écrits derrière soi, même si on pense avoir raté :  il y a nécessité à passer à autre chose. Pour se préparer, je dirais de très bien maitriser son pitch. Il se consiste à se présenter en deux ou trois minutes, en donnant les informations essentielles sur soi : certes notre parcours, mais aussi nos envies, nos motivations, nos expériences et les qualités qu’on en a tiré, notre projet pro, le master qu’on envisage et les associations qui nous intéressent. C’est l’occasion rêvée de mettre ses atouts et ses passions particulières en avant. Enfin, je m’étais minutieusement renseignée sur chaque épreuve et école.

Quel était votre état d’esprit ?

Manon : Les écrits de la BCE étaient un mauvais moment pour moi, je l’ai assez mal vécu car j’étais épuisée. Mais les oraux se sont bien mieux déroulés ; cette période est moins longue et on est plus fraîche et reposée. Je conseille de prendre le temps de découvrir l’école et la ville, en arrivant la veille et en repartant le lendemain.  

Iris : J’étais vraiment moins stressée à l’oral qu’à l’écrit, très focus sur mon objectif. Et puis je savais que je voulais khûber, ce qui m’enlevait une certaine pression.  

Amandine : J’étais très mal à l’aise à l’idée d’être jugée sur ma personnalité. Je craignais de ne pas savoir me vendre. Mais en réalité, l’ambiance aide beaucoup sur place. Les admisseurs aident à se détendre, et il ne faut pas hésiter à discuter avec eux et les autres élèves, pour arriver le plus détendue possible. Et puis au fur et à mesure on est de moins en moins stressé, c’est pour cela qu’il faut vraiment ne pas commencer par l’école qu’on veut le plus.

Comment étiez-vous habillés pour les oraux ?

Manon : En tenue très classique : tailleur pantalon car je suis plus à l’aise ainsi, avec un chemisier. Mais tant qu’on est propre sur soi, il n’y a aucun souci à se faire pour la tenue.

Iris : Tout le monde était en tailleur et très bien habillé. Comme c’était la canicule, je m’étais changée juste avant, et m’étais remise en short juste après. J’étais en costume et petits talons pendant l’oral.

Amandine : Le tailleur est assez obligatoire et je portais donc un ensemble noir avec pantalon et des derbies. Pour les chaussures, je conseille en effet des derbies, des mocassins ou des talons. La tenue doit être très confortable pour nous. Je déconseille les motifs, mais les couleurs ne gênent pas, tant qu’elles ne sont pas trop flashy ou dépareillées. Pour le haut, j’avais prévu des chemisiers unis ; et mon astuce était d’en avoir à manches courte. Comme il faisait très chaud, ça ne se voyait pas sous le blazer. Quant au sac, il doit être sobre afin d’y ranger quelques feuilles, je déconseille les sacs à dos ou sacs à main

Voir aussi : Comment s’habiller pour les oraux.

Comment le fait d’avoir fait une prépa A/L vous a mis en valeur pendant l’entretien ?

Manon : C’est un vrai avantage, car ça change et le profil est très apprécié. Je me souviens qu’à Neoma j’avais parlé de littérature avec le jury, un des examinateurs était passionné par cela et j’avais donc pu me mettre en valeur en faisant preuve d’ouverture d’esprit et de curiosité. Je conseille donc d’insister dessus dès le pitch, et de bien mettre en relation la prépa A/L avec tout ce qu’elle a pu apporter à nos personnalités et à notre parcours.

Iris : Puisque c’est une prépa atypique pour les écoles de commerce, elle interpelle et frappe les esprits. Il faut se préparer à répondre à une question sur la légitimité de notre parcours cependant : pourquoi faire une école de commerce alors qu’on a étudié la littérature ? Il suffit de retourner la question en montrant la force de cette formation. De plus, j’ai justifié mon choix en expliquant que mon projet professionnel était lié à la culture, et qu’il y avait donc une réelle continuité entre les deux.

Amandine : Notre manière de raisonner est différente des autres types de prépa. Nous sommes mieux formés à la dissertation, à établir un plan et à organiser notre raisonnement pour maintenir un discours cohérent. Cela aide pendant les oraux.

Quels sont justement vos conseils pour mettre cette expérience en avant ?

Manon : Notre pitch doit avoir un fil conducteur, tout doit être lié pour montrer qu’on sait où on va. Personnellement, j’ai pris le fil conducteur suivant : j’apprécie l’international  et suis attirée par le travail à l’étranger, j’ai expliqué vouloir telle association aussi liée à cela. Et j’avais appris les différents échanges que proposaient les écoles. Il suffit de lier la khâgne à ce fil choisi.

Iris : Nous avons une capacité d’adaptation qu’il faut mettre en avant. On peut changer de milieu, passer de la littérature à l’économie et aux mathématiques sans problème. Je pense qu’on peut donc insister sur ce point, en montrant qu’on est aussi un gros bosseur.

Amandine : Je dirais de ne pas hésiter à en parler très fortement, les écoles de commerce sont à la recherche de ces profils-là. On peut aussi insister sur le fait qu’on a une bonne culture générale. Cela ne doit pas arriver comme un cheveu sur la soupe, on le fait en l’articulant avec notre projet professionnel et les matières qui seront abordées en école.

Quelles étaient vos craintes et comment les avez-vous gérées ?

Manon : Malgré ma confiance, j’avais peur de tomber sur un jury qui aurait essayé de me descendre. Mais cela n’est jamais arrivé dans les écoles que j’ai passées. Tous étaient très bienveillants et j’ai finalement toujours passé un bon moment. Je n’étais pas figée et je me suis efforcée de rester ouverte à la discussion, ce qui m’a permis d’avoir un bon contact avec eux. 

Iris : J’avais peur de tomber sur des questions pièges mais il n’y en a pas eu. Je craignais également d’avoir les joues toutes rouges et d’avoir les mains moites, donc j’avais bien bu  de l’eau avant. J’avais aussi pris des petites gouttes d’homéopathie qui m’aidaient à combattre le stress et, être bien en forme. Je pense que si on se sent bien physiquement, alors on sera bien intellectuellement. Et comme les filles, je n’ai pas eu de jury déstabilisant, les seules petites questions piquantes qu’on m’a posées étaient là pour me faire approfondir mon raisonnement. Je conseille ainsi de bien se préparer au pire pendant les oraux blancs !

Amandine : J’avais peur d’être surprise par des questions et m’étais donc blindée. J’avais réfléchi à l’avance à plusieurs défauts et qualités, et les avaient associés à des expériences qui les illustraient ou montraient comment je les avais dépassés. Je me souviens de l’exemple que j’avais pris : j’ai effacé ma timidité grâce au théâtre. Ça peut sembler bateau mais ça plait souvent au jury. Pour vraiment être prêts pour tous les types de questions, je conseille d’aller voir sur Internet des listes de questions déjà tombées aux oraux précédents.

Quelles sont les erreurs à éviter ?

Manon : Certes, c’est un entretien de personnalité mais il ne faut pas trop parler que de soi : on doit rester à l’écoute du jury, montrer qu’on s’intéresse à eux et rebondir sur ce qu’ils disent. De plus, pas d’auto-censure ! Aucun sujet n’est à bannir : tout ce qui met en valeur une expérience ou une compétence peut être raconté. Bien sûr, il ne faut pas tomber dans l’excès en voulant tout caser à tout prix. Par exemple, si tel stage de troisième n’a aucun lien avec notre projet, inutile d’en parler.

Iris : Je dirais de ne pas être trop dur avec soi-même pour ne pas se dévaloriser.  Et il faut ainsi trouver le juste milieu : se mettre en valeur sans en faire des tonnes.

Amandine : Je crois qu’il faut être serein mais ne pas avoir l’air trop sûr de soi non plus. Il ne faut jamais mentir ou inventer sa vie, ni se faire passer pour quelqu’un que l’on n’est pas, afin d’éviter de se mettre nous-mêmes dans une situation délicate. Je déconseille ainsi de parler d’une actualité qu’on ne maitriserait en fait pas trop, ou d’un domaine qu’on connait assez mal.

Enfin, quels conseils pourriez-vous donner à des étudiants A/L en pleine préparation de cette épreuve actuellement ?

Manon : Bon courage ! Pensez bien à tout préparer à l’avance pour ne pas paniquer le jour J : les tenues, fiche sur chaque école avec des renseignements précis, afin de se démarquer à l’entretien.  Vous pouvez y aller confiants, vous partez avec un gros avantage grâce à la khâgne !

Iris : Idem, faîtes-vous confiance car vous allez intriguer le jury qui vous verra arriver après 10 ECE et 10 ECS.

Amandine : Ne vous découragez surtout pas. Dès que vous sortez de l’entretien, passez directement à autre chose. Moi, j’ai cru avoir tout raté et étais persuadée que le jury m’avait détestée, et j’ai finalement eu 17 à un entretien ! Même si l’épreuve s’est très mal passée, et bien on l’oubli et on tourne la page. Et je pense aussi qu’il ne faut pas se laisser déstabiliser si un jury ne nous demande pas de nous présenter au début. Cela arrive, il suffit de placer ensemble tous les points clés qu’on voulait mentionner dans notre pitch. Réussir les entretiens, c’est s’approprier les questions du jury en plaçant de façon plus ou moins subtile les choses qu’on a envie qu’ils sachent de nous. 

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Marie Chamalot