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Coronavirus : La mondialisation des enjeux sanitaires

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Coronavirus : La mondialisation des enjeux sanitaires

Le 19 février 2020, le bilan atteignait les 2 000 morts en Chine. L’épidémie de coronavirus de 2019-2020 a été identifiée pour la première fois chez un habitant de la ville de Wuhan . Selon l’Organisation mondiale de la santé, le taux de létalité ne dépassait pas les 2,3% le 10 février 2020 ce qui reste relativement faible par rapport aux épidémies de coronavirus précédentes.

Il ne faut tout de même pas céder à la vague de panique qui traverse le monde : rappelons que, selon l’OMS, la grippe ordinaire tue plus de 650 000 personnes chaque année et que le bilan total du VIH est de 35 millions de morts

Toutefois, cette maladie a fragilisé le régime de Xi Jinping. Le 25 Janvier, en plein nouvel an chinois, Pékin déclare l’état de guerre sanitaire pour contrer cette épidémie. L’armée est mobilisée et c’est le premier ministre chinois en personne qui se chargera de mener la bataille contre le virus. Le 30 Janvier, l’OMS déclare l’urgence internationale : des cas de coronavirus ont été déclarés en Thaïlande, au Japon, en Iran, en France, en Italie, aux États-Unis pour ne citer que ça.

Comment le coronavirus fragilise-t-il la Chine ?  Les pandémies seront-elles de plus en plus fréquentes du fait de la mondialisation ? Comment s’organise la gouvernance de la santé publique dans le monde ?

 

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Où en est la propagation du virus ?

La propagation du virus dans les villes chinoises a été ralentie du fait des mesures drastiques prises par le gouvernement chinois, même l’épicentre que représente Wuhan a vu le nombre de contaminations baisser. Pourtant, le virus a traversé les frontières.

L’intensification des flux d’hommes, de marchandises et d’informations dans le cadre de la mondialisation fait que les maladies infectieuses se répandent plus facilement dans le monde.  Très récemment, le gouvernement italien a annulé le célèbre festival de Venise car ce genre d’événements mondialisés offre une conjoncture favorable à la propagation de l’épidémie de coronavirus. L’Italie a, en effet, isolé 11 villes à cause du coronavirus et plus de 130 cas ont été déclarés. En France, 12 ont été contaminés par le virus, 4 ont été guéris et une personne est morte.

Pourquoi le coronavirus inquiète la communauté internationale ?

Il faut savoir que le taux de létalité du COVID-19 est de 2,3% (alors que ceux d’Ebola ou de la Grippe aviaire sont respectivement de 50% et de 60%). La contagiosité du coronavirus est estimée à 2 (c’est-à-dire qu’une personne infectée va contaminer 2 personnes en moyenne). Il s’agit du même indice de contagiosité que le rhume. À titre de comparaison, la rougeole reste l’exemple type d’une maladie hautement contagieuse avec un indice de 9. Alors pourquoi le COVID-19 inquiète autant ? La réponse est simple : les mutations aléatoires du virus. Le virus se multiplie à l’intérieur des cellules et certaines mutations hasardeuses, donc imprévisibles, peuvent augmenter sa létalité et contagiosité.

 

En quoi le coronavirus fragilise-t-il le gouvernement de Pékin ?

Pour lutter contre la propagation du virus, Pékin crée la zone de quarantaine la plus grande au monde autour de la ville de Wuhan et de ses alentours, déverse du désinfectant sur des villes entières et fait construire des hôpitaux en moins de deux semaines. Pourtant, des voix se font entendre sur Internet pour dénoncer le manque d’équipements, certains traitements jugés inacceptables et les informations que les autorités Chinoises passent au tamis.

La colère des internautes est ravivée par la mort de Li Wenliang, ophtalmologue de 34 ans qui avait publié sur internet des mises en garde contre une mystérieuse épidémie et qui a été condamné par les autorités chinoises pour avoir publié de « fausses informations ». Son portrait, couplé à un message de deuil, est partagé par les internautes et Li Wenliang devient le symbole de la parole censurée en Chine.

Au niveau économique, la crise du coronavirus affecte l’intégralité des vols vers ou en provenance de la Chine. Les touristes et les hommes d’affaires évitent la Chine. Certaines usines sont fermées et les échanges commerciaux à l’intérieur du pays diminuent. Selon les dernières estimations cela risque de couter entre 1% et 3% de croissance au pays l’an prochain.

 

Une gouvernance mondiale de la santé ?

L’OMS, créée en 1948, travaille en étroite collaboration avec les experts mondiaux, les gouvernements et les partenaires pour élargir rapidement les connaissances scientifiques sur ce nouveau virus, suivre la propagation et la virulence du virus, et donner des conseils aux pays et aux individus sur les mesures et thérapeutiques et prophylactiques à prendre pour protéger la santé et empêcher la propagation de cette flambée. Toutefois, elle n’a aucune autorité sur les États. Mais les gouvernements n’ont aucun intérêt à ne pas collaborer sur les questions de santé publique. Le coronavirus affecte Iraniens et Américains de la même façon et traverse les frontières facilement.  De plus, la mondialisation et l’urbanisation font que les menaces de pandémie seront de plus en plus fréquentes. 

 

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Khalil Lbadaoui
Je m'appelle Khalil, passé par une prépa ECS et aujourd'hui étudiant à NEOMA BS campus de Reims. Passionné de géopolitique, j'ai à coeur de vous donner une approche synthétique des grands enjeux de cette matière et de vous aider à bétonner votre méthode.