Le média ABC Australia a rapporté dimanche 02 octobre 2022 qu’une grande banque d’investissement serait au bord du gouffre et depuis quelques heures une rumeur enfle citant le Crédit Suisse comme parfait candidat de cette faille. Le Crédit Suisse emploie 55.000 personnes et est un pilier du système financier suisse, sa faillite pourrait mettre en danger le système financier mondial.
Le constat
Le nouveau directeur général du Crédit Suisse, Ulrich Körner (Considéré comme un spécialiste des restructurations), s’est vu confier début août la lourde tâche de mener une revue stratégique pour redresser la banque sur laquelle il doit faire le point le 27 octobre. En effet, depuis la faillite du family office (organisme de gestion de patrimoine) Archegos en mars dernier, le Crédit Suisse a été une des banques les plus affectées, son cours ayant dévissé de plus de 55% au cours de l’année 2022. Depuis bientôt trois semaines, le cours de son action enfonce point bas sur point bas alors que les rumeurs fusent à l’approche d’un bilan sur la stratégie du nouveau directeur général. Pire encore, la semaine passée, les contrats d’échange sur risque de crédit ont bondi. Ces produits dérivés servent aux investisseurs à se protéger contre les risques de non-remboursement d’une dette. Concrètement, leur hausse signifie que les investisseurs demandent davantage de garanties pour les obligations liées à Credit Suisse.
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L’article d’ABC Australia
La parution de l’article d’ABC Australia le dimanche 02 octobre a donc mis le feu aux poudres et les spéculations sur les réseaux sociaux n’ont cessé de fuser depuis évoquant un « moment Lehman Brothers » (en référence à la banque américaine qui avait fait faillite en 2008 et marqué le déclenchement de la grande crise financière). Les regards se sont donc naturellement tournés vers le Credit Suisse, banque d’investissement pour laquelle la situation se détériore depuis plusieurs semaines.
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Les scénarios possibles
Cette semaine boursière risque d’être décisive pour l’avenir de l’économie mondiale. Le défaut d’un acteur financier majeur (Crédit Suisse ou autres) pourrait nécessiter une intervention des banques centrales, comme en 2009. La Banque of England est à ce sujet intervenue la semaine dernière pour éviter un effondrement des fonds de pensions britanniques.
«Est-ce possible?», s’est interrogée Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote, dans une note de marché. «Oui, c’est possible, mais hautement improbable», a-t-elle répondu.
Credit Suisse fait partie des banques trop grosses pour faire faillite qui ont dû mettre beaucoup plus de capitaux de côté depuis la faillite de Lehman Brothers afin de pouvoir tenir le choc en cas de crise sans secouer le reste du secteur bancaire. L’analyste envisage donc trois scénarios : soit la banque connaît un «miracle» grâce à son nouveau directeur général qui la renforce «comme promis», ce qui lui permet de survivre et prospérer «jusqu’au prochain scandale», soit elle devient «une jolie cible d’acquisition pour une autre banque», soit elle est «sauvée par le gouvernement suisse».
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Pour conclure, rien n’est encore acté pour la banque d’investissement suisse mais les rumeurs vont bon train et l’importance presque systémique de cette banque pourrait déstabiliser le système financier mondial. Les prochaines heures et prochains jours vont être déterminants pour l’avenir de l’économie mondiale.