CUBER OR NOT CUBER ?
En cette période SIGEM, une grande partie d’entre vous se posent la question de cuber ou non. Délicate question, en effet. Une année supplémentaire peut effectivement vous permettre de décrocher enfin l’école de vos rêves si vous en avez encore sous le pied, si vous êtes motivés à bloc et si vous établissez dès le début une stratégie de progression bien définie. Nous avons échangé avec Matthieu et Emma, deux cubes aujourd’hui étudiants à Emlyon et à l’ESSEC.
Bonjour à vous deux, quelles écoles avez vous eues en carré et pourquoi avoir choisi de cuber ?
Matthias : Bonjour ! J’étais admissible à Kedge et Neoma. Même si j’ai finalement été admis aux deux écoles, je n’étais pas pleinement satisfait de mes résultats lors des épreuves écrites. En plus, j’ai personnellement très bien vécu ma prépa, donc un an supplémentaire ne me faisait pas peur.
Emma : J’ai eu l’EDHEC l’année dernière (aussi GEM et Audencia). Je souhaitais intégrer une parisienne ou l’emlyon. L’EDHEC était l’école qui me faisait hésiter. J’ai finalement décidé de cuber car j’ai eu des mauvaises notes en HGG (je suis en ECS) et je me suis dit que je ne pouvais que progresser, je ne voulais pas regretter de ne pas avoir essayé et j’étais motivée pour refaire une année.
Qu’as-tu fait l’été précédent ton année de cube ?
Matthias : Je me suis surtout reposé, car je savais que la troisième année était la plus intense, surtout mentalement. J’ai un peu travaillé les maths et les langues de façon peu intense : l’essentiel pour moi était d’être en forme pour cette nouvelle année !
Emma : L’été précédent mon année de cube je n’ai pas travaillé, je me suis reposée pour être d’aplomb à la rentrée ! J’étais très fatiguée des concours et des oraux, et j’ai pensé que c’était mieux d’arriver reposée pour attaquer une troisième année (c’est long et on a un an de fatigue en plus que les carrés…)
Année de carré/année de cube : quelles différences ?
Matthias : Puisque vous avez de l’avance face aux carrés, il est très facile de ne pas se mettre directement au travail. Grosse erreur : il faut justement mettre cet avantage à profit, et travailler de façon plus intense ses lacunes.
L’autre aspect essentiel est celui du mental. Vous avez déjà fait deux années intenses, passé de nombreuses nuits à travailler… Ce n’est pas le moment de craquer ! Il convient de vous préserver au maximum, et de ne pas arriver fatigué au concours. Je conseille d’ailleurs à chacun d’avoir une discipline bien plus forte sur votre sommeil. Personnellement, je m’obligeais à avoir minimum 7h30 de repos par nuit. Ce temps dépend de chacun. De même, il est essentiel de garder un temps pour faire du sport, et ce encore plus qu’en carré. J’essayais de sacraliser ces temps autant que possible.
Emma : En carré, j’habitais assez loin de ma prepa. J’étais à Carnot (Paris 17) et j’avais 45 min de transport pour y aller. C’est pourquoi j’ai décidé de cuber dans une prepa à côté de chez moi, pour ne plus perdre de temps dans les transports et gagner en sommeil. J’étais donc beaucoup plus en forme cette année, avec un rythme de vie régulier. J’ai eu la chance d’être dans une classe de cubes, ce qui m’a permis de me concentrer sur la méthodologie en HGG et en Culture Générale, car en carré j’apprenais mes cours sans vraiment comprendre comment les ressortir en dissertation. J’ai rapidement progressé, et j’ai pu travailler toutes les matières (et ne pas faire que des maths….).
En quoi votre année de cube vous a-t-elle été particulièrement bénéfique ?
Matthias : Hormis la synthèse, tout mes notes ont augmenté entre ma carré et mon cube. J’ai pu consolider mon niveau en maths, pour passer de 12,9 à 19,9 en maths EDHEC. J’ai eu des notes en CG et en ESH qui reflétaient mieux mon niveau de l’année (double 16 en ESH HEC et ESCP, 16 et 15 en CG HEC et EDHEC/ESSEC).
Mon niveau très faible en langues a pu être corrigé grâce à mon cube. Même si mes notes ne sont pas flamboyantes (8,6 et 10,55 en anglais et espagnol ELVI), elles sont bien meilleurs que celles obtenues durant mon année de carré (5 et 5,5).
Toutes ces notes m’ont finalement permis d’être admissible à l’EMLyon et à l’EDHEC. Je voulais au moins avoir ces écoles, l’objectif est donc rempli !
Emma : Mon année de cube m’a été particulièrement bénéfique car j’ai progressé dans toutes les matières, sauf en anglais. J’ai gagné des points partout, et surtout en HGG (cette matière m’a fait stresser toute l’année…) : je suis passée de 7,5 et 8 a 16 et 17. Je suis aujourd’hui admissible à l’ESSEC et bien classée.
Comment as-tu choisi l’établissement où tu comptais cuber ?
Matthias : J’ai fait le choix de rester dans ma prépa, car le projet qui m’a été proposé me semblait cohérent. Je suis originaire d’une petite prépa de la région grenobloise (Philippine Duschene), et le fait d’être en petit effectif (nous étions 12 en ECE) a permis aux professeurs d’être extrêmement flexibles avec moi. Par exemple, en ESH et durant mon année de cube, j’ai passé bon nombre de mes cours à faire des sujets. Ce qui fait que le jour des concours, des automatismes étaient déjà en place. En plus, le cadre de travail et l’ambiance m’ont permis de relacher le cas échéant, et de ne pas craquer. Je ne regrette en aucun cas cette décision.
Emma : J’ai choisi de cuber à Prepa Commercia (Paris 16). Cette prepa me convenait pour sa position géographique (je n’avais plus de transport à prendre) et car j’intégrais une classe de cubes, donc je n’allais pas refaire tous les cours et j’allais me concentrer sur la méthodologie dans les matières plus littéraires.
Quels conseils donnerais-tu aux cubes pour rentabiliser leur année supplémentaire ?
Matthias : Gardez bien en tête pourquoi avoir décidé de cuber. C’est un choix qui ne se prend pas à la légère : il faut que vous sachiez si vous pourrez tenir une nouvelle année, si ce choix est justifié, etc. Enfin, n’oubliez jamais que le jeu en vaut la chandelle : restez réguliers, faites votre maximum le jour du concours, et vous réussirez
Emma : Je conseille aux futurs cubes d’avoir un rythme régulier, de réussir à gérer leur fatigue. Je pense que c’est très important d’avoir un bon sommeil en prepa, surtout en classe de cube : c’est risqué d’arriver aux concours fin avril épuisé… Pendant chaque période de vacances, il faut se forcer à prendre quelques jours de pause (je sais que c’est dur, mais il faut prendre des journées entières !). Je conseille aussi de travailler toutes les matières, il y a des points à gagner partout !
Un grand merci à Matthias et à Emma pour leur retour !
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