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L’élection d’A.Albanese en Australie : un tournant vert ?

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Le 21 mai 2022, Anthony Albanese, issu du parti travailliste, a été élu premier ministre en Australie alors que le pays était gouverné depuis 2019 par le parti conservateur de Scott Morrisson. Alors que son élection semblait inaugurer un nouveau départ en Australie, notamment vis-à-vis de la transition écologique, la politique australienne a-t-elle vraiment pris un tournant vert ?

 

Le climato-scepticisme de Scott Morrisson (2019-2022)

Durant son mandat, Scott Morrisson, surnommé ScoMo, a été violemment critiqué par la classe politique australienne. Désigné d’“hypocrite”, et de “menteur” par Barnaby Joyce, d’“autocrate” et de “tyran sans morale” par Concetta Fierraventi-Wells, tous les surnoms étaient employés pour dénoncer son inaction face à l’urgence climatique. C’est notamment lorsque de violents incendies se sont déclenchés en 2019 qu’il a choqué le pays et a montré son désintérêt en s’envolant vers Hawaï pour passer ses vacances.

Climato-sceptique, fervent défenseur de l’utilisation du charbon et adepte du techno-solutionnisme, il avait pourtant essayé de s’attaquer au problème en réalisant un investissement de 12 milliards de dollars dans les technologies propres (notamment l’hydrogène), pour viser le net zero d’ici 2050 en Australie. Néanmoins, beaucoup d’experts lui reprochaient de seulement se contenter de belles paroles sans jamais vraiment mettre de plan pertinent à l’action.

 

L’élection d’A.Albanese et ses promesses

Peinés de voir que la planète se meurt et que le gouvernement australien s’engage partiellement à y remédier, les Australiens ont décidé d’élire en mai le parti travailliste et de marquer une rupture avec les conservateurs. Ce changement de cap politique a été motivé par les incidents climatiques dévastateurs ayant eu lieu en Australie comme les incendies de 2019 ou encore les inondations extrêmes de mars 2022.

De plus, les électeurs australiens ont placé les Verts en troisième position lors des élections, ce qui permet aux travaillistes d’avoir la majorité au Parlement, établie à 76 sièges.

Alors, que compte entreprendre A.Albanese ? Suivant son souhait de prendre le train de l’écologie en marche, il compte par exemple fournir des aides pour l’achat de voitures électriques et transformer l’Australie en “superpuissance” des énergies renouvelables. Il veut racheter l’image de l’Australie et a même déclaré qu’il promettait de mettre fin aux guerres climatiques. En effet, avant son arrivée, l’Australie était connue pour être une terre hostile concernant la transition écologique : le pays était visiblement divisé et les conflits d’intérêt se multipliaient. Il semble que l’élection du nouveau premier ministre soit un premier pas vers la paix climatique.

 

Où en est-on aujourd’hui ? 

Les premiers mois d’A.Albanese au poste de premier ministre ont-ils été fructueux ? Est-il parvenu à prendre des mesures significatives et tient-il ses promesses jusqu’ici ?

Seulement soixante-quinze jours après son arrivée au pouvoir, A.Albanese avait déjà soumis un projet de loi concernant l’environnement au Parlement. Le 5 septembre, le Sénat commençait à examiner son projet de loi visant à réduire de 43% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Seulement, ce chiffre ne satisfait pas vraiment les Verts, qui forment pourtant une majorité avec les travaillistes au Parlement. Cet objectif est trop peu ambitieux selon eux et certains critiquent même la lente mise au vert du gouvernement travailliste. Pourtant, c’est bien le temps qui manque : pour faire face au changement climatique, il faut agir vite.

De plus, il ne faut pas oublier que le parti travailliste n’a jamais souhaité en finir avec le charbon. Rappelons que l’Australie est la première puissance exportatrice de charbon et qu’il est un des moteurs de l’économie du pays. Pour l’instant il semble qu’A.Albanese reste sourd face aux revendications des écologistes souhaitant diminuer l’utilisation du charbon, et même l’abandonner.

Ainsi, l’élection d’Anthony Albanese est certes un tournant, mais qui n’est pas encore totalement vert pour le moment. Le gouvernement travailliste devra réparer les erreurs du passé et se questionner sur l’enjeu principal qui est celui du charbon pour gagner en crédibilité et en rapidité concernant la transition écologique qu’il veut opérer.

 

vocabulaire

climato-sceptique : climate-denier

se contenter de belles paroles : to only pay lip service

prendre le train de l’écologie en marche : to jump on the environmental bandwagon

tenir ses promesses : to deliver on one’s pledges

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Nina Si Ali