Un thème qui est revenu à plusieurs reprises durant les oraux mais qui n’est pas tombé aux écrits… Le marché de l’emploi en Italie. Je te propose dans cet article de faire le tour de la question pour être armé le jour des concours !
Quelques notions d’italien pour adapter son vocabulaire sur l’emploi
- Le chômage (la disoccupazione) : désigne l’ensemble des individus actifs (15 ans ou plus) qui ne disposent pas d’emploi, qui sont disponibles et qui cherchent un emploi. Les personnes en emploi ainsi que les chômeurs forment la population active.
- Les inactifs (inattivi) désignent les personnes âgées de 15 ans ou plus qui ne sont ni en emploi ni au chômage (INSEE).
Dès lors, nous sommes capables de définir un taux de chômage (tasso di disoccupazione) (rapport des personnes au chômage sur l’ensemble des actifs), un taux d’activité (tasso di attività) (rapport des personnes actives sur l’ensemble de la population) et un taux d’emploi ( tasso di occupazione) (rapport des personnes en emploi à la population totale). Ce sera un vocabulaire utile pour la suite !
Quelques chiffres pour cerner la situation du marché de l’emploi en Italie
Selon les dernières données de l’INSEE, en 2023, le taux d’emploi dans l’Union Européenne des 27 est en moyenne de 70,4 %. En ce qui concerne l’Italie, le taux d’emploi est de 61,5 %, contre 68,4 % pour la France et 77,4 % pour l’Allemagne, soit une différence notable de 16 points de pourcentage avec l’Allemagne. Toutefois (tuttavia), il convient de constater que l’Italie reste dans une dynamique positive puisqu’elle enregistre des taux d’emploi croissants (57,2 % en 2010 contre 61,5 % en 2023). Dès lors, comment pouvons-nous expliquer une telle différence de niveau d’emploi avec des pays pourtant aux caractéristiques similaires dans la zone UE ?
L’Italie, un pays qui semble avoir un marché de l’emploi dynamique
L’Italie possède des secteurs en expansion qui créent une demande forte en facteur travail. C’est notamment le cas pour le secteur du tourisme, qui contribue de manière considérable à l’accroissement du PIB italien et, par la même occasion, à une demande croissante de main-d’œuvre. Selon les estimations d’EURES en 2023, il s’agirait d’une demande de 750 000 postes dans la filière commerce et tourisme.
Également, l’Italie parvient à fournir sur le marché du travail une main-d’œuvre qualifiée grâce à son système éducatif (sistema educativo) de très haute qualité. En effet, l’Italie possède de nombreuses universités au rang mondial, dont 4 dans le top 100. Or, avoir une main-d’œuvre qualifiée est gage d’une insertion plus simple sur le marché de l’emploi. En effet, selon une étude de l’Istat en 2022, le taux d’emploi des diplômés (laureati) est de 83,4 % contre 53,3 % pour les diplômés seulement de la maturità. Une différence notable qui se nomme la « prime » d’emploi à l’éducation (premio occupazionale dell’istruzione).
Par ailleurs, il convient de remarquer que la baisse démographique enregistrée par l’Italie joue un rôle favorable pour l’obtention d’un taux d’emploi important. En effet, pour une offre d’emploi croissante, le nombre d’actifs diminue.
Lire plus : La démographie en Italie, un problème de natalité
Cependant, l’Italie est loin de faire partie des meilleurs élèves en matière d’emploi et semble donc se heurter à des difficultés.
Le marché de l’emploi italien s’avère bouché
Les différences de taux de chômage se font principalement sentir entre les différentes régions d’Italie (nous retrouvons notre problématique du Mezzogiorno). En effet, selon une étude de l’ISTAT en 2022, le taux de chômage dans le sud de l’Italie a atteint 14,6 % contre 7,1 % en Italie centrale et 4,8 % en Italie du Nord. Cela s’explique en partie par une moindre présence des grandes universités dans le sud de l’Italie.
Lire plus: Les disparités entre le Nord et le Sud de l’Italie
Faire des études accroît la probabilité de décrocher un emploi à hauteur de ses compétences mais ne le garantit pas ! De nombreux diplômés ne trouvent pas d’emplois qui correspondent à leurs qualifications, on parle de mismatch (il mismatch). Dès lors, les étudiants sont tentés de partir à l’étranger pour travailler, ce qui est une perte considérable en capital humain pour l’Italie. (Nous retrouvons ici notre problématique sur la fuite des cerveaux (la fuga dei cervelli)). Ce mismatch s’explique en grande partie par deux facteurs. D’une part, une adaptation lente du système éducatif et de formation aux attentes du marché du travail et d’autre part, une mauvaise absorption des ressources humaines qualifiées de la part des entreprises et des institutions.
Dès lors, il semble nécessaire d’implémenter de nouvelles mesures pour faire face à ces enjeux et les dépasser.
L’Italie doit s’armer de mesures pour rayonner au sein de l’Union Européenne en matière d’emploi
Un bon moyen d’accroître le taux d’emploi est l’insertion des actifs chômeurs ou inactifs en actifs occupés par l’utilisation de formation continue. Toutefois, l’ISTAT souligne en 2023 que la part des personnes en formation continue en Italie est seulement à la moitié de la moyenne européenne (6,7 % contre 13,2 %). Il parait donc essentiel de mettre un point d’honneur sur ces formations pour permettre à ces actifs ou inactifs d’avoir les compétences recherchées par les employeurs.
De la même façon, le PNRR (Piano Nazionale di Ripresa e Resilienza) semble être une aubaine pour la Penisola italiana, qui pourrait l’utiliser afin d’améliorer le système éducatif. Ce PNRR pour l’enseignement prend le nom de « Futura La scuola per l’Italia di domani » et vise à un renouvellement du système éducatif italien. Cela passe entre autres par une amélioration des infrastructures, la numérisation de l’enseignement et le développement des compétences. Dès lors, une porte de sortie s’ouvre pour le Sud de l’Italie qui peut à présent espérer rattraper son retard en obtenant la construction de nouvelles écoles qui délivreraient des cours actualisés.
Lire plus : Le plan italien de 191 milliards: tout savoir du PNRR
Quant à la fuite des cerveaux, il faut se tourner vers la hausse des salaires. En effet, la hausse des salaires permet de rendre les emplois italiens plus attractifs et renforce le coût d’opportunité à quitter le pays.
Te voila armé pour affronter un sujet sur le marché du travail (mercato del lavoro) en Italie. N’hésite pas à approfondir tes connaissances à l’aide d’autres articles sur la plateforme Mister Prépa.
In bocca al lupo!