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Est-ce la fin du commerce international ?

Sommaire

Les échanges internationaux existent depuis des siècles. Or, la révolution industrielle, le développement d’avantages comparatifs, la mondialisation et les accords commerciaux ont donné une impulsion sans précédent au commerce international : voyons ensemble l’ampleur du phénomène et déterminons si la fin du commerce international va sonner.

 

La nature des échanges internationaux

Tout d’abord, les échanges internationaux concernent les échanges de biens et de services d’une part, et les mouvements de facteurs & de production d’autre part.

A. Les échanges de biens & services

On distingue 3 catégories de biens échangés qui sont les productions de base (produits agricoles, pétrole), les produits semi-ouvrés et les produits manufacturés (biens de consommation, automobile).

B. Les échanges de facteurs et de production

On distingue les mouvements de capitaux, les mouvements de personnes et les flux d’informations.

Les mouvements de capitaux, c’est l’ensemble des flux essentiels dans les échanges internationaux comme :

  • Les investissements directs à l’étranger (IDE) : c’est l’achat, la création, le contrôle d’entreprises dans un pays étranger. Les IDE s’inscrivent dans une démarche d’implantation des firmes multinationales à l’étranger.
  • Les mouvements de portefeuille = opérations d’achats ou de ventes de valeurs mobilières (actions/obligations) entre résidents et non-résidents.
  • Les placements à court terme.

 

Les IDE entrants et sortants 

Les IDE posent des problèmes économiques spécifiques. Les entrées/sorties d’IDE présentent des avantages et des inconvénients que l’on peut résumer sous forme de tableau.

Effets positifs

IDE entrants

IDE sortants

a) Effet d’innovation = transfert de tech qui permet productivité et compétitivité.

b) Effet de revenu = les entreprises distribuent des revenus qui soutiennent la consommation.

c) Effet de financement = ce sont les capitaux étrangers qui financent l’investissement.

d) Effet de compétitivité prix = les entreprises peuvent importer des fournitures à un prix plus bas.

e) Effet de revenu = les produits réalisés à l’étranger seront importés à un moindre coût, ce qui profite aux consommateurs (pouvoir d’achat qui ne baisse pas).

Effets négatifs

IDE entrants

IDE sortants

f) Effet d’aubaine = les etp s’installent pour bénéficier des avantages proposés et se retirent par la suite. (par exemple les entrepreneurs français qui s’installent en Chine, se développent, puis reviennent en France).

g) Effet de puissance = le pouvoir des entreprises (GAFAM notamment) sur les Etats, qui peuvent contraindre ces derniers à libéraliser leur économie.

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  • Les personnes peuvent également circuler, avec des flux migratoires par exemple. Ils occasionnent des transferts de revenus, des rapatriements de profits. Pour le pays receveur, c’est un avantage.
  • Les flux d’informations font également l’objet d’échanges internationaux. Cela peut être sous forme de voyage d’études, de programmes de com, de transfert de technologie, etc.

 

L’évolution des échanges internationaux

A. La mesure des échanges internationaux

Les échanges se mesurent grâce à la balance des paiements, qui est un document comptable qui retranscrit dans l’ordre toutes les transactions, monétaires et financières, entre les agents résidents sur le territoire et le reste du monde. Elle permet d’évaluer un excédent ou un déficit potentiel.

B/ L’analyse de la balance des paiements

L’analyse de l’insertion internationale d’une nation peut s’effectuer de plusieurs manières.

  • Par le solde de la balance commerciale: ce solde est la différence entre les exportations et les importations (excédent commercial ou déficit commercial). Celui-ci permet de calculer le taux de couverture (qui vise à ramener le solde en %). Une analyse de la structure par pays et par produit des imports/exports permet de montrer les forces et les faiblesses de l’économie.
  • Par le solde des transactions courantes: ce solde est le seul retenu par le FMI, son montant permet de déterminer la capacité ou le besoin de financement du pays par rapport au reste du monde.
  • Par le solde global: lorsqu’il est négatif, il traduit une détérioration de la position monétaire extérieure du pays, qui se comble par des flux financiers du secteur bancaire et/ou de la Banque Centrale.

 

Les théories de l’échange international

A/ Les théories traditionnelles de l’échange international

  • La théorie des avantages absolus d’Adam Smith. Pour Adam Smith, un pays qui ne détient aucun avantage absolu n’a pas intérêt à commercer.
  • Ricardo fonde l’origine de l’échange international sur des différences relative de productivités. Contrairement à Smith, Ricardo pense que tous les pays ont intérêt à se spécialiser et à commercer.
  • Le modèle HOS fonde l’échange international sur des différences dans les dotations de facteurs. Ils expliquent l’origine de la spécialisation, qui selon eux, s’effectue dans la production de biens incorporant des facteurs de productions abondants.

B/ Les théories modernes de l’échange international

Deux familles de thèses renouvellent les théories de l’échange international.

  • La première prend en compte des variables telles que la demande et l’innovation (l’innovation inégale entre les pays crée forcément un échange inégal selon Posner). Pour Linder, le commerce international s’explique par la demande puisque la production nationale vise d’abord à subvenir aux besoins du pays lui-même dans un premier temps. Selon Lassudrie-Duchene, le CI s’explique par un besoin de diversité des consommateurs.
  • La seconde est « dirigée » par les nouvelles approches de P. Krugman.

C/ Les théories protectionnistes

Plusieurs approches importantes prônant le protectionnisme existent, comme la théorie du protectionnisme éducateur de List (un pays qui n’a pas atteint le dernier stade de son développement (et qui n’a donc aucun avantage comparatif au sens de Ricardo) sera perdant s’il s’ouvre au CI puisque son industrie sera trop faible). Les pays dans ce cas se doivent d’être protectionnistes selon lui.

Avantage comparatif : il s’agit d’un atout sur un bien qu’une nation ou un secteur peut valoriser dans l’échange international lorsque, comparativement aux biens des autres pays, il détient une productivité supérieure (ou des désavantages moindres).

 

Conclusion sur la fin du commerce international 

Finalement, le commerce international n’est pas près de s’arrêter. Cependant, il est la cause d’une interdépendance croissante entre les pays, une chose que nous avons d’ailleurs tous constaté lors de la crise liée à la pandémie de COVID-19 (avec le manque de matériel sanitaire notamment).

Cette perte de souveraineté industrielle relance par conséquent l’attrait des États pour les accords régionaux (et non plus internationaux). En Afrique par exemple, plusieurs pays ont convenu de l’accord ZLECAF, censé alléger les taxations interne au continent et favoriser le développement de ses signataires.

En ce sens, face à l’explosion des coûts du transport maritime et face aux impacts environnementaux de ce dernier, le commerce régional est-il le commerce international de demain ?

Vous avez quatre heures !

 

Pour approfondir

Les dates clés du commerce international

Comprendre la ZLECAF (Zone de libre-échange continentale Africaine)

Les IDE entrants en Afrique [Vidéo]

La dépendance de l’Europe envers l’Ukraine

La dépendance de l’Union Européenne envers le gaz russe

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Giovanni Tahon