L’une des figures centrales de la construction d’une Europe unie dans les années 1980 et 1990 était bien sûr Jacques Delors. Il a impulsé la relance de la CEE qui est devenue plus tard l’UE. La vision fondamentale de Delors est assez simple : l’échelle continentale européenne est une taille critique pour être accrochée aux géants, les États-Unis et la Chine, créant une alternative plus stable et durable à la mondialisation sans entrave de la planète. En outre, pour Delors, tout le problème est que cette mondialisation n’opère au final pas moins, mais plus d’inter-dépendances et de risques globaux que les États-nations ne pourraient mieux gérer aujourd’hui. Mais, comment l’Europe peut-elle se positionner comme une alternative forte et cohérente face aux dérives de la mondialisation, tout en évitant le piège du repli nationaliste ?
Lire plus : un exemple atypique : l’aspect militaire européen
Pourquoi pas une Europe intégrée comme rempart contre la mondialisation
Le mécanisme central développé par Delors est le suivant : coopérer et intégrer les économies européennes. Il est opposé à la mondialisation, car la mondialisation signifie la déréglementation et l’ouverture totale des marchés. Par l’intermédiaire de ses politiques économiques communes, ses règles sociales harmonisées et son marché unique, l’Europe protège ses citoyens contre les excès de la globalisation sans compromettre la compétitivité des entreprises européennes.
Le mécanisme est d’abord basé sur un esprit de solidarité, que l’unité fait la force : le peuple européen unifié peut combiner les ressources, établir les normes communes et négocier en tant que bloc avec le reste du monde. Delors salue l’unification de la politique industrielle qui protège les industries de l’UE contre les menaces extérieures sans compromettre leur taux élevé d’innovation-hyper-compétition, comme en cas de mondialisation voir delors rapport. Pour simplifier : la mondialisation fait perdre la souveraineté de l’état aux petits États-nations. En même temps, l’Europe intégrée la redéfinit pour un niveau où la taille compte, mais reste gérable.
Mathématiquement, la relation peut être approximativement intégrée par une fonction de production agrégée de l’UE :
QE = f(KE, LE, TE)
où QE est la production européenne, KE le capital, LE le travail, et TE les technologies partagées. En mutualisant ces ressources à travers l’Europe entière, on obtient un rendement supérieur à celui de chaque nation prise isolément. En revanche, dans un contexte mondialisé où chaque pays est en compétition, la fonction de production individuelle de chaque État (QN) serait plus faible à cause des contraintes commerciales et de la concurrence internationale.
Citation punchy
“L’Europe n’est pas une fin en soi ; elle est un moyen de permettre à ses citoyens de maîtriser leur destin dans une économie mondiale devenue incontrôlable.” J. Delors, Discours sur l’avenir de l’Europe (1993)
L’exemple de l’Euro et des chiffres économiques
Un exemple de la thèse de Delors pourrait être l’émission de l’euro en 1999. En 2020, Eurozone était la deuxième plus grande économie au monde, environ 20% du PIB mondial. Cela montre que lorsque les États européens s’unissent sous une seule monnaie et dirigent aussi leurs politiques économiques, ils représentent un pouvoir économique dans le monde financière.
Avant l’euro, toutes les régions européennes avaient des devises propres, ce qui rendait impossible une coopération politique. Après le lancement de l’euro, les économies des régions Eurozone devenaient de plus en plus stables malgré la crise. En parlant de négociation, ils avaient également la possibilité de le faire en tant que combinaison, donc ils avaient le plus de pouvoir parmi les nations les plus riches. En 2008, lors de la crise économique mondiale, l’Europe, grâce à l’euro et en profitant de l’aide équitable entre les pays de l’UE, ils ont émergé des crises au lieu de tous ses 27 pays vivaient l’économie déshabille. C’était en fait un bouclier contre une mondialisation trop importante.
Lire plus : trop de concurrence intra-européenne, et un manque de solidarité ?
Sujets en lien
Le rôle de l’Union européenne dans la régulation de la mondialisation
Peut-on encore croire à la souveraineté des États dans un monde globalisé ?
L’intégration régionale est-elle une alternative à la mondialisation ?