Découvrez notre analyse du sujet de Géopolitique ESSEC 2025, un élément clé pour les étudiants en prépa ECG. Cette épreuve exigeante confronte les candidats à des problématiques contemporaines de géopolitique et d’économie. Pour la réussir, il est essentiel de suivre l’actualité géopolitique et d’approfondir sa maîtrise des théories économiques et politiques.
C’est une épreuve qu’il ne faut pas négliger puisque les coefficients sont importants. Ils se situent entre 5 et 7 pour les préparationnaires ayant choisi la spécialisation Mathématiques Approfondies et entre 5 et 8 pour ceux étant en Mathématiques Appliquées. Découvrez ci-dessous les coefficients de Géopolitique par école et par filière.
Pour les étudiants étant en Mathématiques Approfondies :
- Coefficients de 5 pour la Géopolitique : Audencia, Institut Mines-Télécom Business School, ISC Paris Grande École, SCBS.
- Coefficients de 6 pour la Géopolitique : Brest Business School, BSB, emlyon business school, ESCP Business School, ESSEC Business School, HEC Paris, ICN Business School, INSEEC Grande École, SKEMA Business School, TBS Education.
- Coefficients de 7 pour la Géopolitique : Clermont School of Business, EDHEC Business School, Excelia Business SChool, Grenoble École de Management.
Pour les étudiants étant Mathématiques Appliquées :
- Coefficients de 5 pour la Géopolitique : ISC Paris Grande École, SCBS.
- Coefficients de 6 pour la Géopolitique : Audencia, Brest Business School, BSB, ICN Business School, INSEEC Grande École, Institut Mines-Télécom Business School, SKEMA Business School.
- Coefficients de 7 pour la Géopolitique : ESSEC Business School, Excelia Business School, HEC Paris, TBS Education.
- Coefficients de 8 pour la Géopolitique : Clermont School of Business, EDHEC Business School, emlyon business school, ESCP Business SChool, Grenoble École de Management.
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L’analyse du sujet de géopolitique ESSEC 2025
“Les arcs de crise dans le monde depuis le début de la guerre froide”
Analyse des documents
Document n°1 : La vision du monde selon Spkyman (1893-1943)
Présente les différentes parties du monde avant la guerre froide, présente les principaux blocs de populations. Il distingue le Heartland (Eurasie) et le Rimland, zone périphérique stratégique. Il faut contrôler le Rimland pour dominer le monde. Cela a une influence durant la guerre froide car ce sont dans ces zones instables que constitue le Rimland que les tensions entre les USA et l’URSS sont les plus intenses.
Document n°2 : Brzezinski, Le Grand Echiquier
Analyse les différents points de tensions entre les USA et l’URSS : Corée, Vietnam ou encore Afghanistan qui constituent donc l’arc de crise.
Document n°3 : définition de l’arc de crise dans la politique étrangère française dans le Livre blanc de la Défense en 2008. L’arc de crise va du Sahel à l’Asie du Sud en passant par le Moyen-Orient. Il soulève notamment les enjeux de tensions religieuses et politiques dans ces régions. Importance de la maîtrise de cet arc de crise pour la sécurité mondiale.
Document n°4 : carte qui représente le « croissant de crises » de Pierre Biarnès au début des années 2000. Cet arc de crise recouvre l’Europe de l’Est, toute l’Asie jusqu’à la Corée et entoure la Russie. Il souligne notamment les points de conflictualités de ces dernières années mais ne mentionne pas l’Afrique car peu de conflits avec implication occidentale dans les années 2000. C’est une vision occidentale de l’arc de crises car il encercle la Russie, zones à contrôler pour limiter l’influence russe.
Document n°5 : Michel Foucher, arc de crise désigne foyer de crises et de tensions par rapport à l’Europe dont les instabilités ont des impacts sur nos intérêts. Mobilisation politique et stratégique de l’arc de crise pour justifier intervention militaire (exemple de la Libye)
Document n°6 : Alain El-Mouchan, « L’arc de crise : entre fantasme géopolitique et politiquement correct ». Actualisation du concept à la lumière des printemps arabes. Nouvelles zones de conflictualité avec des nouveaux enjeux comme le terrorisme et les conflits religieux
Analyse du sujet
Le sujet invite à réfléchir sur les dynamiques géopolitiques dans le monde depuis la guerre froide mais aussi les différentes zones de conflits et acteurs qui s’affrontent. Le sujet repose sur le sujet de la conflictualité dans le monde mais surtout de l’évolution et de l’émergence de nouveaux conflits et acteurs dans un monde où les types de conflictualité évoluent.
La guerre froide qui oppose le bloc de l’Ouest au bloc de l’est entre 1947 et 1991 a été marquée par des tensions idéologiques et militaires sans aboutir à des affrontements directs entre les deux superpuissances (USA et URSS) mais des conflits interposés dans les pays du Tiers-Monde notamment.
Le concept « d’arc de crise » a été utilisé par Brzezinski en 1978 pour décrire la zone géographique sui part du Maghreb à l’Asie du Sud. C’est une zone marquée par les conflits violents mais aussi des instabilités politiques régulières. Cependant, le concept a été créé par Bernard Lewis.
Ce concept a notamment été utilisé par les Etats-Unis pour justifier leurs interventions militaires dans le monde entier. Cependant, chaque pays définit son propre arc de crise pour définir sa politique étrangère et justifier ses interventions. Ainsi, la France a donc défini son propre arc de crise du Sahel à la Somalie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en Afrique
Proposition de plan de dissertation
Comment les arcs de crise ont-ils évolué depuis le début de la guerre froide et concentrent les tensions et enjeux géopolitiques ?
I. L’émergence des arcs de crise au moment de la guerre froide
A. Clé de lecture de la rivalité Est-Ouest
Doc 1 et 2 : Stratégie du Rimland et containment (idéologie de la Guerre froide)
Ex : blocus de Berlin, guerre de Corée, Vietnam ou Afghanistan
B. Une utilisation et surtout instrumentalisation par les deux blocs
Guerre par procuration : intervention indirecte => volonté de contrôle de ces espaces pour étendre son influence
Ex : crise de Cuba en 1962
C. Etablissement du concept pour établir une politique étrangère dans les pays musulmans
Les partisans de la théorie de l’arc de crise, à savoir les puissances occidentales pour lesquelles Brzezinski et Lewis ont développé cette théorie, voient en elle la possibilité de créer des mini-États pétroliers plus faciles à contrôler que les états souverains à forte identité, comme l’Iran et l’Irak. Le moyen utilisé est la « balkanisation » du Moyen-Orient
Georges Mutin, « Du Maghreb au Moyen-Orient, un arc de crises » 2002
II. Evolution et nouveaux arcs de crise après la guerre froide : entrée dans un monde multipolaire et recomposition des puissances
A. Concept post-guerre froide : institutionnalisation du concept dans les politiques étrangères de nouveaux pays comme la France par exemple.
Sortie de la logique bipolaire, indépendance des politiques extérieures et fin de la logique de blocs
Livre blanc 2008 de la France (Doc 3)
Intégration du concept dans la stratégie de la France à l’international marquée par les enjeux et intérêts économiques, religieux et militaires
Interventions françaises au Sahel
B. Nouvelles menaces : terrorisme, conflits identitaires (religieux, ethnies), instabilité politique => nouvelle définition et zones qui concentrent instabilités : Asie et Moyen-Orient
Vide laissé par l’URSS dans de nombreuses régions comme l’Asie centrale : Afghanistan par exemple. Intensification des conflits dans la région suite au désengagement de l’URSS => de nouveaux acteurs souhaitent s’imposer
Doc 4 et Pierre Biarnès
C. Monde multipolaire : nouvelles aires d’influence et de tensions. Un concept moins adapté qu’auparavant = outil géopolitique mais surtout politique
Emergence de nouvelles puissances (Chine, Inde et retour de la Russie depuis 2008) => nouvelles aires d’influences sur les arcs de crises. Multiplicité des acteurs dans les conflits mais aussi ingérence. La Chine par ses investissements massifs dans les pays africains ou d’Asie du Sud-Est, s’assure ainsi des alliés dans le cadre des décisions de l’ONU (reconnaissance de Taïwan, sanction de la Russie pour la guerre en Ukraine).
Michel Foucher : « outil mental français » = permet la justification des intervention militaire extérieure : Libye => outil politique des gouvernements. Ajd, remise en question de la présence française dans les pays du Sahel : désengagement des troupes
III. Depuis les années 2010, persistance des arcs de crise et de l’implication des grandes puissances dans la géopolitique mondiale malgré les mutations géopolitiques
A. Persistances des arcs de crise et des foyers de tensions
Les crises se situent dans les mêmes zones principalement : Moyen-Orient, Afrique du Nord, Asie du Sud et même accentuation avec printemps arabes par exemple en 2011
Sylvie Brunel sur l’arc de crise sahélien + « décennie du chaos » => permanence aujourd’hui de ces tensions
B. Les grandes puissances toujours au cœur de la gouvernance mondiale, difficile intégration des nouvelles puissances (BRICS ou BRICS +) malgré recomposition de la hiérarchie des puissances
Etats-Unis, France, Russie toujours très impliquées => exemple de la Syrie qui est au cœur de l’ingérence de ces trois pays en plus de la guerre civile
Les acteurs historiques de la gouvernance mondiale sont toujours au cœur de la prise de décisions mondiales malgré que d’autres pays soient désormais plus puissants mais écartés (exemple de la Chine, Brésil, Inde).
C. Quel avenir pour ces arcs de crise : le concept est-il toujours adapté ?
Charles Thépaut sur les différents scénarios d’évolution des arcs de crises => importance des crises sur les rives sud de l’Europe et Maghreb => difficile politique de voisinage + cristallisation des tensions
Montée en puissance de la Chine et de l’Inde, mais aussi fragmentation de l’Occident avec l’arrivée de Donald Trump complexifient ces arcs de crises et la gestion des conflits par les grandes puissances.