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Hannah Arendt : le monde moderne est-il pourri ?

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Hannah Arendt : le monde moderne est-il pourri ?

Hannah Arendt, née le 14 octobre 1906 à Hanovre et morte le 4 décembre 1975 à New York, est une politologue, philosophe et journaliste allemande naturalisée américaine. Elle est connue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme, la modernité et la philosophie de l’histoire.

Ses ouvrages sur le phénomène totalitaire sont étudiés dans le monde entier. Sa pensée politique et philosophique occupe une place importante dans la réflexion contemporaine.

 

La Crise de la culture

Changement de culture

Ce livre explore les implications de la modernité sur la culture et la politique. Il interroge la crise des valeurs et des traditions dans le monde contemporain.

Arendt examine comment les changements sociopolitiques et les bouleversements des structures traditionnelles affectent notre compréhension de concepts fondamentaux comme l’autorité, la liberté et la culture.

Arendt soutient que la modernité a conduit à une crise de la culture et de l’identité humaine. En effet, nous sommes passés de la tradition grecque, marquée par la contemplation, l’action politique et la vie publique, à la tradition moderne, marqué par la science, la technique et la vie privée.

La science et la technique ont déshumanisé la nature et ont conduit à une conception de l’homme comme une machine. L’homme est désormais considéré comme un consommateur plutôt qu’un citoyen.

La politique est la seule activité humaine qui permet de transcender l’individualité et de donner un sens à la vie. La culture est devenue de plus en plus élitiste dans le monde moderne. Elle appartient dorénavant aux spécialistes et aux experts.

 

Le Travail selon Arendt

Le travail est pour Arendt, l’activité qui nous rapproche le plus de l’existence animale, et par conséquent l’activité la moins humaine. À ses yeux, le travail doit rester dans le domaine privé, sous peine que la vie de l’homme devienne une quête d’abondance sans fin. Un homme subordonné à la production et consommation.

Cette critique de la société de consommation et cette invitation à l’auto-limitation du travail préfigure l’écologie politique et la notion de simplicité volontaire.

 

L’œuvre selon Arendt

À la différence du travail, l’œuvre renvoie à la non-naturalité de l’être humain. En effet, en œuvrant, l’humain crée un monde distinct du monde naturel. Monde au sein duquel peut se dérouler la vie humaine comme vie collective.

L’œuvre doit, selon Hannah Arendt, être créée au sein de la sphère privée avant d’être exposée publiquement. Hannah Arendt dénonce la massification de la culture et la transformation de l’art en objet de consommation.

Or, pour Arendt, les œuvres d’art sont fabriqués pour le monde et non pour les hommes. Elles sont destinées à survivre aux générations. Il faut préserver les œuvres d’art, car elles sont les témoins des civilisations passées, mais aussi de notre condition humaine.

 

L’action selon Arendt

Au sommet de la hiérarchie de la tripartition de la vie active, Hannah Arendt situe l’action, caractérisant l’humain comme animal politique (Aristote).

L’action appartient au domaine politique et représente le moyen pour l’humain, en agissant et parlant dans la sphère publique, d’affirmer sa singularité et sa liberté. Par l’action et la parole, l’individu révèle son identité aux autres en interagissant avec eux. Ce que ne permettraient ni le travail ni l’œuvre.

L’espace politique est l’espace où tous sont égaux, mais aussi où chacun se distingue des autres en ayant une perspective sur le monde qui lui soit propre.

 

Lire plus : la faiblesse du monde moderne selon Nietzsche

 

La condition de l’homme moderne

Son analyse de l’espace public repose sur la distinction entre le domaine privé et le domaine public. Chacune des principales activités de l’homme devant être bien localisée, sans quoi ce sont les conditions de possibilité de la liberté humaine qui ne sont pas réalisées.

C’est d’ailleurs sous cet angle qu’elle critique la modernité. En effet, celle-ci serait caractérisée par la disparition d’une véritable sphère publique, par laquelle seulement l’humain peut être libre.

Elle dénonce la disparition de la sphère publique au profit de la sphère privée et de ses valeurs (production, consommation).

L’épanouissement individuel ne peut être atteint qu’à travers la participation à la vie politique. La démocratie est la forme politique la plus adéquate pour permettre l’expression des aspirations individuelles.

Arendt souligne l’importance de la diversité et de la pluralité dans la vie politique. En effet, la diversité des opinions et des points de vue est un atout pour la démocratie.

 

Lire plus : l’angoisse de Kierkegaard face au monde moderne

 

Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal

Le livre porte sur le procès d’Adolf Eichmann. Un haut fonctionnaire nazi qui a joué un rôle clé dans la planification et l’organisation de l’Holocauste.

Le mal n’est pas nécessairement le produit de la perversion individuelle ou de la folie, mais plutôt le résultat de l’absence de pensée et de jugement moral chez les individus.

Arendt introduit le concept de “la banalité du mal”. Le mal peut être commis non seulement par des individus extrêmement cruels et malveillants, mais aussi par des gens ordinaires qui suivent simplement les ordres et ne réfléchissent pas à la moralité de leurs actes.

Les controverses de cette idée :

  • Implique que la culpabilité d’Eichmann et celle des autres fonctionnaires nazis est moins importante que la culpabilité de ceux qui ont donné les ordres.
  • Arendt a critiqué la façon dont la communauté juive a géré la question de la Shoah, en particulier en ce qui concerne l’organisation de la résistance.
  • Elle atteste que certains dirigeants juifs ont joué un rôle dans leur propre oppression.
  • Arendt a critiqué la manière dont le gouvernement israélien a géré le procès d’Eichmann, en utilisant des preuves fondées sur des témoignages plutôt que sur des preuves directes.

 

Les origines du totalitarisme 

Arendt examine l’histoire de l’antisémitisme européen et son rôle dans la montée du nazisme et de l’Holocauste. L’antisémitisme a été utilisée pour rassembler les masses en leur donnant un ennemi commun et a été utilisée comme un outil pour justifier l’extermination des Juifs.

Arendt explore comment les puissances européennes ont mené une politique d’expansion et de colonisation. L’impérialisme a créé des inégalités économiques et politiques qui ont favorisé la montée des régimes totalitaires.

Arendt examine les caractéristiques des régimes totalitaires, comme l’URSS et le régime nazi. Ces régimes ont créé des idéologies imposées à tous en utilisant la terreur pour contrôler la population, ainsi que des structures bureaucratiques massives pour exercer un contrôle total sur la société. Qui plus est, ces régimes ont éliminé toutes les formes d’opposition.

Les mouvements totalitaires peuvent émerger dans n’importe quel pays, quel que soit son niveau de développement économique ou politique.

 

Lire plus : Montesquieu : quel gouvernement choisir ?

 

Je vous donne ci-dessous plusieurs sources que je consultais en prépa pour me cultiver en philosophie :

Les Bons Profs (chaîne YouTube)

Digischool (site Internet / chaîne YouTube)

Cyrus North (chaîne YouTube)

Le Précepteur (chaîne YouTube)

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Stéphane Westermann
Après deux années de prépa ECG au Lycée Georges de la Tour à Metz, j'ai pu intégrer Neoma avec pour objectif d'assister les étudiants dans l'excellence de leur Culture Générale et de leur langue allemande !