Mi-septembre, une donnée économique a pris de revers les investisseurs mondiaux : l’inflation aux États-Unis culminait à 8,5 % au mois d’août en glissement annuel contre 8% anticipée par les analystes. Concrètement l’augmentation du niveau général des prix ne se modère pas comme prévu. Au-delà de ce chiffre important, ce qui inquiète le plus les investisseurs, c’est la question de l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire l’inflation sans les matières premières et l’énergie, notamment le pétrole. Cette inflation est passé de 5,9 % à 6,3 % au mois d’août. Le coût de la vie quotidien des Américains est donc en train de flamber.
L’économie réelle aux États-Unis
Dans une moindre mesure que l’Europe, les États-Unis font face à une augmentation des prix du fioul. Cela se répercute sur beaucoup de postes de dépense : le chauffage, les déplacements en voiture et en avion (rappelons qu’en 2016, 719 millions de passagers ont embarqué dans des vols internes aux Etats-Unis), les prix alimentaires à domicile… En clair, cela vient impacter le quotidien.
Enfin, un aspect à prendre en compte aux États-Unis, c’est le coût de l’assurance santé qui est en hausse de 20 % par rapport à l’année dernière. Là encore, nous sommes en plein cœur du pouvoir d’achat, nous faisons vraiment face à un coût de la vie qui augmente.
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L’analyse offre et demande
Pour autant, l’inflation du mois d’aôut en glissement annuel peut avant tout s’analyser comme une répercussion de l’inflation du premier semestre. Certains analystes considèrent que nous sommes dans le temps d’après l’inflation car ce qui pousse les chiffres actuels de l’inflation sont les conséquences du premier semestre. Autrement dit ce sont les tensions sur l’offre du début d’année qui commence enfin à se répercuter sur les prix et donc in fine sur la demande des ménages. Dans les prochaines semaines, la baisse de la demande va s’auto-entretenir et c’est donc de très mauvais augure pour la croissance américaine.
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L’avenir
Dans les mois qui viennent, les ménages américains vont véritablement ajuster leur niveau de consommation et donc là on est vraiment dans la deuxième phase de l’inflation, le deuxième plateau. Pour mesurer, ce phénomène, on peut d’ores et déjà regarder les ventes au détail. Et selon les premiers chiffres, la consommation réelle est en train de se retourner mais avec un petit effet retard et donc il faut bien comprendre que l’inflation issue de l’offre, celle du premier plateau est en train de se répercuter.
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Les marchés
Dans la foulée de l’annonce de ces chiffres inflationnistes, la réaction des marchés ne s’est pas fait attendre et le S&P 500 a cédé 4,32% et le Nasdaq 5,16%. En effet, ces dernières semaines, les investisseurs voyant l’inflation glissé sur le deuxième plateau ont fait des prédictions assez encourageantes en estimant notamment que la politique monétaire redeviendrait assez rapidement plus accommandante et donc qu’il était profitable d’investir dès maintenant. Or ces estimations ont été légèrement trop ambitieuses ce qui explique cette correction relativement forte et rapide après l’annonce des chiffres de l’inflation.
En réalité, les taux continuent de monter, notamment le taux d’emprunt des entreprises qui est à 3,4%, ce qui est très important comparé aux taux appliqués il y’a quelques mois. Ensuite c’est le marché de l’immobilier et de la construction qui montre de très graves signes d’essoufflement. Le stock de maison à vendre par rapport au volume de vente est en train d’exploser ces derniers mois car les taux hypothécaires sont passés de 3 à 6%, naturellement le marché de grippe. Pour finir, les premiers signes de retournement du marché de l’emploi commencent à apparaître mais lorsque le chiffre d’affaires des entreprises américains va commencer à baisser, les ajustements vont se faire très vite dans un marché du travail très flexible comme aux Etats-Unis.
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Pour conclure, l’inflation aux Etats-Unis est un problème devenu majeur dont les conséquences sur le pouvoir d’achat des agents économiques se fait fortement ressentir. Pour autant, cette inflation serait surtout une conséquence du premier semestre de l’année 2022 et la baisse de cette dernière pourrait donc arriver dans les prochains mois si les politiques économiques sont ajustées à la situation actuelle.