Nous nous retrouvons aujourd’hui pour notre rendez-vous hebdomadaire, marqué cette semaine par la poursuite de l’augmentation du prix des produits, un nouveau dispositif pour les « gros rouleurs » et les chiffres de la croissance française au premier trimestre
Une croissance à zéro pour la France au premier trimestre
Les chiffres sont sortis, la croissance française au premier trimestre 2022 a inexorablement tendu vers zéro. La guerre en Ukraine a cassé la dynamique de la reprise économique, puisqu’après une croissance de 7 % l’an dernier, l’INSEE a publié un chiffre de 0,2% pour le premier trimestre. L’inflation pèse également sur le moral des Français, qui craignent une perte de pouvoir d’achat et ajustent leurs dépenses. La seule bonne surprise vient du commerce extérieur. Bien que touchées par le ralentissement mondial, les exportations françaises ont progressé plus vite que les importations en hausse de 1,5 % contre 1,1 %.
Nouveau dispositif pour les « gros rouleurs »
Bruno Le Maire a annoncé qu’un nouveau dispositif pour atténuer l’impact de la hausse du carburant allait être mis en place. A destination des « personnes qui n’ont pas d’autres choix que de prendre leur véhicule pour aller travailler ou qui sont de gros rouleurs », ce dispositif devrait être une alternative à la ristourne de 18 centimes disponibles pour tous, qui va être supprimé par l’exécutif étant donné que cette mesure profite à tous, y compris aux ménages aisés. C’est grâce à la campagne de déclaration de revenus, qui a démarré le 7 avril, qu’il va être possible d’identifier les Français qui roulent beaucoup et sont affectés par la hausse des prix à la pompe.
Bruxelles va proposer de nouvelles règles budgétaires avant l’été
Le pacte de stabilité est sous le feu des projecteurs depuis la pandémie de Covid-19 tant ses règles paraissent désormais obsolètes et surtout non-respectés. L’exercice de réflexion sur la gouvernance économique se poursuit toutefois à la Commission européenne. Au mois de mai, Bruxelles publiera ses nouvelles prévisions de croissance et ses projets de recommandations spécifiques aux Etats membres sur leur trajectoire de déficit et de dette. Selon les dernières informations, le commissaire à l’Economie, Paolo Gentiloni, compte mettre sur la table ses propositions sur la rénovation du pacte de stabilité avant la pause estivale. Il est maintenant quasiment certain que le texte suggérera de supprimer la règle dite du 1/20e, selon laquelle un Etat membre dont la dette dépasse le plafond de 60 % du PIB doit en principe réduire l’écart entre son stock total et ce seuil de 60 % de 1/20e chaque année, en moyenne sur trois ans.
La banque mondiale prévoit que les prix des produits vont rester élevés jusqu’à fin 2024
La banque mondiale annonce que la guerre en Ukraine provoque actuellement un choc majeur dont l’impact pourrait demeurer dans le temps. En effet « la guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde ». De plus, la Russie et l’Ukraine étant deux grands producteurs d’énergie et de matières premières l’instabilité qui règne a provoqué la hausse des prix de l’énergie la plus importante depuis la crise pétrolière de 1973. Pour les seuls prix de l’énergie, la Banque mondiale table sur une hausse de plus de 50 % cette année, avant une baisse en 2023 et 2024.
Le secteur privé en pleine croissance
La croissance de l’activité du secteur privé est au plus haut depuis quatre ans en avril. « La bonne tenue de l’économie française en avril peut paraître surprenante au vu de l’inflation galopante, de l’escalade des tensions géopolitiques et des difficultés d’approvisionnement », admet Joe Hayes, senior économiste chez IHS Markit. Mais selon lui, le secteur privé français continue notamment à bénéficier de la reprise consécutive à la pandémie. Malheureusement la situation est tout autre dans le secteur manufacturier. « Les pénuries de matières premières et de composants ont de nouveau limité les capacités de production des fabricants français dont l’activité n’a que faiblement progressé au cours du mois ». Sans oublier les délais de livraison qui s’allongent du fait, de la faiblesse des stocks des fournisseurs, mais également des difficultés de transport liées à la guerre en Ukraine et aux mesures de confinement strictes en Chine.