L’allemand Max Weber publie en 1950 son ouvrage L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme de Weber dans lequel il explique comment certaines représentations du monde forgées par la croyance religieuse conduisent l’individu à modifier sa conduite dans l’ensemble de ses activités, parmi lesquelles la vie économique. Notamment, la notion d’ethos lui permet de définir le lien entre l’énoncé de principes moraux (l’éthique) et leur influence sur les conduites de vie des groupes sociaux (les puritains) ayant intériorisé cet ordre normatif.
Le désenchantement du monde
Weber caractérise l’Occident par un processus général de rationalisation, de démagification qui conduit au fameux « désenchantement du monde » et mène à l’élimination progressive des ressorts magiques. Ainsi, l’explication des phénomènes naturels et/ou sociaux sont désormais considérés comme prévisibles, notamment par la diffusion de l’esprit scientifique.
Le capitalisme n’est pour lui que la transposition dans la sphère économique de ce processus historique de rationalisation. L’homme aux impulsions irrationnelles laisse place à l’homo economicus qui calcule et anticipe.
Le rôle de la sociologie
La sociologie a pour tâche d’expliquer l’action sociale qui comprend tout acte passé, présent ou futur orienté vers autrui. La société est composée d’une multitude d’actions individuelles liées les unes aux autres puisqu’orientées les unes par rapport aux autres. L’action sociale requiert donc que l’agent accorde un sens à son action.
Les différents types d’actions sociales
Weber relève quatre types d’actions sociales :
- L’action affective est motivée par les sentiments (peur, joie, amour, tant que causées par la présence d’autrui)
- L’action traditionnelle est guidée par la routine et la force des habitudes (l’obéissance au père de famille par exemple)
- L’action rationnelle en valeur conduit l’individu à agir conformément à un ensemble de principes qu’il s’est imposé (le soldat qui se suicide après une défaite)
- L’action rationnelle en finalité consiste à adopter un comportement après évaluation des moyens et des fins et avoir envisagé les conséquences éventuelles (l’ingénieur qui construit un pont)
La rigueur scientifique du sociologue
Le sociologue doit pour Weber reconstruire a posteriori les logiques de l’action et s’appuyer sur la rigueur scientifique pour y parvenir. En effet, Weber reproche à certains intellectuels d’utiliser leur chaire pour diffuser des idées politiques, ce qui est un frein à l’analyse scientifique.
Pour faire de la sociologie une discipline rigoureuse, il crée alors des outils tels que l’idéal type, un outil conceptuel intermédiaire qui systématise et simplifie la réalité pour permettre des comparaisons avec des phénomènes historiques réels.
Cependant, il préconise « neutralité axiologique » : abandonner le jugement de valeurs au profit du rapport aux valeurs en interrogeant les motivations qui conduisent l’individu à adopter tel ou tel comportement, particulièrement dans les sociétés modernes caractérisées par le polythéisme des valeurs.
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