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Paragraphe argumentatif #1 : la méthode gagnante en philo

Sommaire

Rester pertinent, donner du poids à son argumentation, interpeller le correcteur, telles sont les ambitions du khâgneux en philosophie. Et pourtant, entre idées foisonnantes et tournures un peu maladroites, il n’est pas toujours évident de poser les bons mots pour être percutant.  Aussi s’agit-il de suivre un certain schéma argumentatif pour proposer à votre correcteur une copie claire, construite et convaincante. Si vous voulez devenir plus performant en philosophie, découvrez dans cet article comment écrire un paragraphe argumentatif (c’est-à-dire une « sous-partie ») dans vos dissertations.

 

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1) Enoncé de la thèse

Il s’agit d’une mise en bouche : annoncez sous la forme d’UNE phrase claire et concise l’orientation de votre paragraphe, son idée directrice, soit ce que l’on pourrait appeler la « thèse » de cette sous-partie. Restez stratégiques : utilisez des mots-clés, notamment les termes du libellé, qui vous serviront de repère et de référence tout-au-long de votre dissertation.  

 

Conseil : même s’il s’agit de capter l’attention du correcteur, mieux vaut s’abstenir de ménager un « suspens » à la Agatha Christie : substituez aux points de suspensions et aux termes abstraits des mots clairs, simples et univoques, de sorte à mettre d’ores et déjà en évidence l’enjeu de cette partie.

 

 

2)Développement

Après avoir lu votre thèse/idée directrice, le correcteur voudra en savoir davantage. Vient alors le moment du développement de votre idée, qui autorise quelques longueurs : justifiez votre démarche, reformulez votre idée, précisez l’enjeu. Vous l’aurez compris : il importe de bien faire comprendre votre idée avant de la démontrer dans l’étape suivante.

 

Conseil 1 :  trouver des synonymes permettra de donner plus de relief à votre réflexion. Effet garanti auprès du correcteur qui appréciera particulièrement cet effort de reformulation !

Conseil 2 : en exposant et en précisant votre réflexion, cette étape est une opportunité de vous faire comprendre par le correcteur. Oubliez donc les termes flous et tarabiscotés qui font faussement savant.

 

 

3)Argument/preuve

Un constat s’impose : en philosophie, avoir une idée ne suffit pas. Au contraire, se contenter d’accumuler les idées sans arguments est la promesse d’une copie creuse et superficielle. C’est pourquoi il importe, une fois exposée, de démontrer votre idée, soit de lui donner du poids, de la consistance, de la profondeur. Cette étape est décisive ! Plusieurs types d’arguments et de preuves s’offrent à vous :

            –la référence philosophique : c’est le moment de mobiliser les connaissances acquises pendant l’année. Soyez exhaustifs : citez l’auteur et l’ouvrage, utilisez des mots précis, prenez le temps de développer un concept, …

            –les références artistiques/littéraires/historiques/… : contrairement à ce que l’on pourrait penser, argumenter dans une copie de philosophie ne se réduit pas à citer un auteur/un ouvrage/un concept philosophiques. Toute référence reste appréciée, qu’elle soit artistique, historique, … N’hésitez donc pas à mobiliser votre culture générale pour donner plus de poids à votre argument !

            –des exemples : il est inutile d’être spécialiste du sujet en question pour trouver des arguments d’autorité : le monde réel et la vie quotidienne regorgent d’éléments concrets et mobilisables en dissertation. Les exemples les plus simples et les plus triviaux sont souvent les plus percutants !

 

Conseil :  Reliez toujours de manière directe et explicite l’argument à votre idée ! Cela permettra d’éviter l’effet « blabla ».

 

 

4)Limites

Pour proposer une vraie progression tout-au-long de votre dissertation, il s’agit de reconnaître certaines limites, certaines insuffisances à votre raisonnement. Si revenir sur ce que l’on vient de démontrer peut paraître frustrant, cela reste nécessaire. Il ne s’agit pas de saper brutalement votre argument précédent ou de réfuter radicalement votre démonstration, mais d’en montrer les limites. Vous l’aurez compris : chaque difficulté, chaque insuffisance, chaque obstacle doivent être exploités pour faire progresser votre dissertation.

Exemples : votre raisonnement était inductif (vous avez formulé une conclusion générale à partir d’une situation particulière) et par-là même manque de rigueur ; vous avez omis un paramètre ; votre raisonnement n’a mené à rien et vous êtes face à une impasse ; …

 

 

 5)Transition

Après avoir reconnu les insuffisances du raisonnement précédent, il s’agit désormais de préciser l’orientation de la partie qui va suivre, de sorte à permettre un enchaînement fluide entre les sous-parties. En bref, vous annoncez ce qui suit : vous pouvez nuancer votre réflexion précédente, modifier un paramètre, approfondir une notion, ou encore explorer une toute autre piste.  

Il n’y a plus qu’à suivre la même méthode pour construire vos paragraphes suivants !

 

 

 

Vous savez désormais comment organiser votre paragraphe argumentatif en dissertation de philosophie. Mais puisque la rigueur de la méthode ne remplacera jamais la richesse des idées, il s’agit désormais d’allier la forme avec un contenu exigeant !

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Marie Mouret