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Qui est Vladimir Poutine ?

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L’animosité entre les États-Unis et l’Union des républiques socialistes soviétiques fut telle que, au-delà de la simple guerre mécanique et territoriale, elle ancra chez deux peuples deux visions complétement antinomiques de ce que devrait être le monde. Ces représentations nourrissaient et étaient nourries par la culture et la politique. Le cinéma américain des années 80, à titre d’exemple, dépeignait un monde où la menace liberticide du communisme planait constamment sur de braves chrétiens bienveillants. De l’autre côté du mur, c’est sous l’image peu flatteuse d’un cochon que l’on représentait le capitaliste dont le ventre boursouflé faisait office de métaphore pour leur avarice. Ainsi, lorsque l’URSS s’écroule en 1991, ce n’est pas seulement un mode d’organisation socio-politique qui s’écroule mais également une conception du monde. Au milieu du chaos indescriptible que fut la Russie des années 90, un jeune homme méconnu du grand public s’imposera comme le leader de la mère patrie. Fin stratège, que ce soit en politique intérieure ou en politique extérieure, il a su redonner à la Russie sa gloire perdue. La Russie est aujourd’hui un acteur incontournable de la scène politique internationale et il n’est pas un dossier géopolitique où celle-ci ne fait pas valoir ses intérêts. Mais qui est l’homme derrière les faits ? Comment Vladimir Poutine a-t-il fait pour consolider méticuleusement son pouvoir ?


La jeunesse ordinaire du nouveau tsar

Rien ne prédestinait le jeune Vladimir à devenir « l’Homme le plus puissant de la planète », titre que lui a attribué le magazine Forbes en 2016. Fils d’un ouvrier vétéran de la Seconde Guerre mondiale, le jeune Vladimir Poutine vécut dans un appartement communautaire avec d’autres familles. Il sombre progressivement dans la délinquance et passait le plus clair de son temps dans les ruelles de Leningrad. C’est en faisant du Judo que sa vie commencera à évoluer dans le bon sens. Selon les mots de Vladimir Poutine, le système soviétique attribuait un métier à la fin des études de chaque élève, il fut ainsi envoyé au KGB ; le principal service de renseignement de l’URSS post-stalinienne. Il est chargé en particulier de la lutte de la police politique contre les dissidents et autres « éléments antisoviétiques ». Il assiste de ses propres yeux à l’effondrement de l’URSS. Certes, il savait que le pays avait besoin de changement, mais n’approuve guère les méthodes de Mikhaïl Gorbatchev. Plusieurs branches de l’industrie soviétique sont à l’arrêt et le service social soviétique s’écroule, mais ce que déplore le plus Poutine, c’est le fait que 25 millions de russes se sont retrouvés du jour au lendemain en dehors des frontières de la Russie. Poutine n’a toujours pas accepté cette humiliation.


Les années 90 : l’ascension dans le chaos

Dès 1991, le nouveau président de la jeune fédération de Russie Boris Eltsine crée les nouvelles institutions de la Russie. La privatisation des terres et des moyens de production est en marche, elle fut si brute qu’elle entraina une chute jamais vue du niveau de vie des russes. Un certain nombre d’hommes d’affaires profiteront de l’occasion pour amasser des fortunes ; c’est la naissance des oligarques russes. Le PIB est divisé par deux en l’espace de quelques années et la surmortalité due à cette thérapie de choc se compte en millions de personnes. Porté par le clan de l’oligarque Berëzovski, Vladimir Poutine sera nommé premier ministre par Boris Eltsine puis deviendra président à la suite de l’abdication de celui-ci dans un long discours ou il fait son mea culpa pour sa gestion catastrophique de la crise. Eltsine sombrait dans l’alcoolisme et ses nombreuses apparitions télévisées montraient un homme qui n’a plus toutes ses capacités mentales et qui est inapte à gérer les multiples crises que traversait le pays.


Un nouveau millénaire, une nouvelle Russie

Contrairement à l’attitude rocambolesque d’Eltsine, le nouveau président Vladimir Poutine est très discipliné, trait de caractère qu’il tiendrait du Judo selon ses mots. « Je me couchais vers minuit, une heure ou plus tard une heure trente pour me réveiller à sept heures […] cela me vient sûrement du sport et du service militaire aussi évidemment. Le principe essentiel dans le Judo vient de ce qu’on appelle la voie de la souplesse. Et sans discipline j’aurais beaucoup de mal à travailler », avait déclaré Vladimir Poutine. Le nouveau président doit faire face à la seconde Guerre de Tchétchénie et il triomphera. La vente des biens de l’État au rabais prend fin, la pauvreté recule de deux tiers et le salaire moyen russe passera de 700 à 29 000 roubles. Les chiffres attestent d’une bonne gestion de la crise. Mais n’oublions pas que Poutine a profité de l’envolée du cours des matières premières pour remettre son pays sur les rails.


La Russie, centrale sur la scène internationale.

Désormais présente sur tous les dossiers géopolitique, Poutine déplace ses pions sur l’échiquier géopolitique sur les déserts de Lybie et de Syrie tout comme sur les terres glacées de l’Arctique. Mais c’est au Moyen-Orient que le retour russe est le plus marquant : outre le coup magistral en Syrie, la Russie parle avec tout le monde, que ce soit l’iranien Rohani ou l’israélien Netanyahu. Sa stratégie est simple, il s’agit d’éviter les sujets de discorde et de se concentrer sur les intérêts communs. La Russie renforce également sa présence dans le cercle Arctique du fait de la nouvelle route commerciale que permet le réchauffement climatique mais surtout de ses immenses ressources en hydrocarbures. En 2019, le sommet Russie-Afrique de Sotchi réunissait plus de 40 chefs d’État pour consolider ses relations avec le continent. L’industrie militaire russe intéressait particulièrement certains États.

30 ans après la fin de la guerre froide, la Russie de Vladimir Poutine peut se venter d’être redevenue une puissance sur la scène internationale. Au niveau national, tout a été fait pour consolider la mainmise de Poutine sur le pouvoir. 

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Khalil Lbadaoui
Je m'appelle Khalil, passé par une prépa ECS et aujourd'hui étudiant à NEOMA BS campus de Reims. Passionné de géopolitique, j'ai à coeur de vous donner une approche synthétique des grands enjeux de cette matière et de vous aider à bétonner votre méthode.