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Rapport de correction LV2 Arabe ELVI 2020

Sommaire
Rapport de correction LV2 Arabe ELVI 2020

Sujet LV2 Arabe ELVI 2020

I) Le sujet :

Le sujet se divise en deux parties : Une partie « Traduction » qui comporte deux textes à traduire : un thème et une version. Et une partie « Expression écrite » comportant un texte en arabe suivi de deux questions d’expression écrite. Le thème traite de la nostalgie des Egyptiens pour l’âge d’or de la chanson arabe classique et ses grands noms (Oum Kalthum, Mohamed Abdel Wahab…) ; texte publié dans La Provence le 11/02/2019. La version est un extrait du site Arabi Post du 10 février 2019. Il aborde la question de la polémique suscitée par le roman intitulé Azazil de l’écrivain égyptien Youssef Zaydan. Quant au texte de l’expression écrite, il évoque la place de la femme arabe dans la sphère politique. La première question demande aux candidats : « Comment le texte analyse-t-il la participation de la femme à l’action politique dans le monde arabe ? ». La seconde question est une réflexion sur les entraves empêchant la participation de la femme arabe à la politique de son pays et la manière dont elle peut se libérer de ces entraves.

II) Éléments de barème et attentes du jury :

La note accordée à la traduction (thème et version) est de 40 % et celle de l’expression écrite est de 60 %. En traduction, sont prises en compte la compréhension du texte d’origine, la qualité du texte composé (correction linguistique, fluidité, ton…), la justesse des choix et des stratégies adoptées lors du passage d’une langue à l’autre. En expression écrite, l’attention du jury est portée sur la qualité du contenu, la compréhension fine du texte (pour la première question), la richesse de l’expression, l’argumentation, le respect de la forme quant au plan adopté, les connaissances culturelles du monde arabe des candidats par rapport à la question traitée (sanctions fortes pour les copies comportant un grand nombre de fautes de langue).

 

III) Remarques de correction :

A part quelques rares copies où les exercices proposés n’ont pas été traités en totalité, faute de temps sans doute, une bonne partie des candidats a réussi cette épreuve. Le niveau général a été bon.

  • Traductions :

Que ce soit en thème ou en version les textes ont été bien, voire très bien compris.

Le texte de la version (traduction d’arabe en français) a surtout entrainé des difficultés d’ordre lexicales. En effet, un nombre significatif de candidats a eu du mal à trouver les bons termes pour certains mots comme par exemple : Kâhin (prêtre), Râhib (ermite), Makhtoutates (manuscrits)… etc. Néanmoins beaucoup de candidats ayant compris le texte ont proposé des solutions acceptables basées sur la compréhension du contexte, en usant souvent d’amplifications. Malheureusement, certains candidats ont pris le parti de laisser un vide à la place des mots et/ou des expressions pour la traduction lorsqu’ils n’ont pas trouvé de solution. C’était le plus mauvais choix à adopter. En effet, les « trous » en question ont parfois transformé la production du candidat en une suite de bribes de phrases au lieu de déboucher sur un texte compréhensible. Notons également qu’il est interdit de proposer plusieurs solutions pour traduire un mot ou une expression. Nous rappelons aux candidats que le titre fait partie du texte et qu’il faut, par conséquent, le traduire. Par ailleurs, le texte d’origine comportait plusieurs noms propres (noms de personnages et nom de l’auteur). Il est vrai que les majuscules n’existent pas en arabe, mais elles existent en français. Il fallait donc respecter les majuscules en transcrivant ces noms Hiba, Hibatia, Youssef Zaydan. Parmi les confusions gênantes : Bâba al-Iskandariyya est devenu « la porte d’Alexandrie » au lieu du « Pape d’Alexandrie ». Le Christ a été traduit parfois par « le chrétien ». Quelques rares copies ont évoqué les églises chrétiennes au 5ème siècle avant J.C. ! Quant à l’expression en français, elle a été bonne dans l’ensemble. Cependant nous déplorons le grand nombre de fautes d’orthographe chez certains candidats, ainsi que la légèreté avec laquelle ont été traitées les règles d’accord, et ce à plusieurs niveaux : verbe/sujet ; masculin/féminin ; singulier/pluriel. Le thème : le texte français proposé aux candidats a été très bien compris. Il comportait des termes spécifiques de musique et de chant classique arabes (Mawwâl, Ya leil) et les noms de plusieurs stars de la chanson arabe classique. Pour les deux premiers termes, il fallait les transcrire tels quels : موال يا ليل.

Nous avons été surpris qu’un nombre important de candidats ne sache pas écrire correctement en arabe des noms de chanteurs illustres comme : ام كلتوم, عبد الحليم حافظ.  Parmi les mots et les expressions qui ont posé problème à certains candidats, on relève « cultiver une nostalgie » où le verbe cultiver a été traduit par des termes arabes en rapport avec l’agriculture (زراعة فلاحة) termes qui ne conviennent pas dans ce contexte.

Peu de candidats ont trouvé la bonne traduction pour « costume-cravate ». Certains ont essayé de traduire « costume » en laissant tomber le mot cravate, d’autres ont utilisé des termes comme « Mon chemise », « فستان robe ». Une traduction comme : زي رسمي بربطة عنق convenait mieux. De même l’expression « interpréter une chanson » ne peut en aucun cas être traduit en arabe par : فسر أغنية، ترجم أغنية Il s’agit tout simplement de غنى أغنية أو أدى أغنية. Certaines copies souffraient de l’usage de structures calquées sur le français ; d’autres multipliaient les fautes d’orthographes y compris dans des mots simples : موسيقا أو موسيقى.

  • Expression écrite :

Le texte donné a été très bien compris par un grand nombre de candidats. La plupart des erreurs commises étaient essentiellement d’ordre linguistique. Pour répondre à la première question, la meilleure stratégie consistait à proposer une introduction composée d’une phrase d’accroche qui situe le sujet traité dans son contexte (par exemple en évoquant l’inégalité dont souffre la femme dans le monde, malgré les appels de l’ONU à l’égalité entre les deux sexes, et à accorder à la femme la place qui lui revient dans la vie active) avant de poser la question de la place de la femme arabe dans la sphère politique. Suit un développement en deux parties (basées sur le contenu du texte) : la première évoque les difficultés rencontrées par la femme arabe : la société traditionnelle, les partis politiques, les régimes (qui utilisent la femme à des fins électorales). Après une transition évoquant une légère amélioration et la disparité de la place de la femme en politique d’un pays arabe à un autre, vient la deuxième partie pour détailler cette disparité en s’appuyant sur les exemples fournis par le texte. Nous soulignons ici que certains candidats ont répondu à la question posée de manière directe, sans se donner la peine de présenter un plan (introduction avec problématique ; développement ; conclusion). D’autres ont parlé de l’évolution de la situation de la femme arabe dans le monde politique sans donner le moindre exemple. Or, ces exemples (la Tunisie, l’Egypte, la Mauritanie, Le Koweït, l’Arabie saoudite) et les détails les concernant, représentent la moitié du texte.

Il est donc impossible de ne pas y faire allusion. La deuxième question ne prêtait à aucune confusion : il fallait d’un côté expliquer ce qui empêche la femme arabe d’avoir sa place en politique et de proposer, d’un autre côté, des solutions permettant d’y remédier. La question était relativement simple à traiter et permettait aux candidats de montrer leur connaissance du monde arabe et de faire appel à leur culture personnelle sur un sujet de société. En comparaison avec la réponse à la première question, ici rares sont les candidats qui n’ont pas proposé de plan. Certains n’ont malheureusement traité qu’un seul des deux aspects de cette question. Parfois, la phrase d’accroche était « extraite » du texte donné. D’autres fois, la conclusion se limitait à une phrase qui n’apportait rien ; comme par exemple : « Il y a donc des entraves mais on peut trouver des solutions » ! Pour les deux questions de la partie « Expression », nous rappelons aux candidats qu’il est important de respecter le nombre de mots utilisés et de le mentionner à la fin de chaque partie. Nous ne ferons pas une liste des fautes de langue mais nous mentionnons ici les plus gênantes. La confusion en négation de l’inaccompli « lâ », « lam » et « lan ». Avec « lâ » l’inaccompli garde sa valeur de présent, alors qu’avec « lam » il devient passé et avec « lan » il devient futur. Le sujet avant le verbe s’accorde en genre uniquement (il reste au singulier) et après le verbe, il s’accorde en genre et en nombre :  قررت النساء. Il est important de faire attention à l’orthographe de mots très courants comme : لكن ، لا مساواة، دلك، لطالما ، شيأ فشيأ.

IV) Conseils aux futurs candidats :

En traduction :

  • S’imprégner du texte et essayer d’en rendre surtout le contenu quitte à perdre en route certains petits détails.
  • Les candidats consciencieux qui ont voulu rendre des traductions très précises sont souvent tombés dans le travers de la traduction littérale (mot à mot) avec, à l’arrivée, des productions qui manquent d’unité ou qui n’ont pas beaucoup de sens.
  • Il est important également de fournir un texte avec des phrases entières et non pas des phrases à trous, car nous n’avons plus, dans ce dernier cas, un texte fini mais des bribes de phrases.

En expression écrite :

  • Il faut bien lire les questions posées et répondre à toutes les parties de chaque question.
  • La réponse aussi bien à la première question qu’à la deuxième question doit prendre la forme d’un plan clair (introduction, développement et conclusion).
  • Il faut mentionner le nombre de mots à la fin de chaque réponse.
  • Rappelons que la gestion du temps est primordiale pour la réussite de cette épreuve et que si certains candidats peuvent se permettre de rédiger la globalité de l’épreuve au brouillon avant de passer au propre, cela n’est peut-être pas la meilleure solution au risque de se trouver frustré de ne pouvoir terminer la copie.
  • Du point de vue du soin, il est à noter la qualité très médiocre de certaines copies notamment pour les parties écrites en arabe – qui sont trop souvent difficiles à déchiffrer et obligent le correcteur à deviner plutôt qu’à lire le texte proposé.
  • Un effort doit être consenti de la part des candidats qui se doivent de distinguer un « brouillon » d’une « copie au propre » qui sera à rendre au correcteur.

 

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El Garch Oussama