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4 théories indispensables sur le chômage

Sommaire

Dans cet article, découvrez 4 théories indispensables sur le thème du chômage, un point clé de la deuxième année de classe préparatoire.

 

Théorie du salaire d’efficience, G.Akerlof et J.Yellen, 1986

La théorie du salaire d’efficience de G.Akerlof et J.Yellen est développée dans un article de 1986. Cette théorie reprend une idée déjà développé par Marshall dans les années 80 en expliquant que si on augmente les salaires, la productivité du travail augmente, soit une idée assez circulaire du lien salaire productivité. Il développe une théorie circulaire du lien salaire productivité du travail dans la mesure ou les néo-classiques vont considérer un seul des deux liens, pour eux c’est la productivité marginale qui est prise en compte. Quant à lui il explique que le lien est aussi un lien retour, c’est à dire que le salaire marginal joue aussi sur la productivité marginale. L’idée est très intéressante pour les pays en développement, puisque que pour qu’un pays puisse se développer il faut augmenter les salaires ce qui permet une meilleure alimentation des actifs ce qui augmentent la productivité du travail et favorise la croissance qui est une condition nécessaire du développement. L’hypothèse d’homogénéité du travail est remise en cause et la transparence de la qualité des actifs : certains actifs sont plus productifs que d’autres, mais comment le chef d’entreprise pourrait-il en avoir l’information avant l’embauche.

Les chefs d’entreprises doivent donc mettre en place une stratégie d’embauche pour débusquer les chômeurs les plus productifs, et en même temps ils sont obligés de mettre en place une stratégie ex post, après embauche pour élever leur productivité. C’est le salaire qui va jouer ce rôle on inverse bien la relation, c’est le salaire qui explique la productivité comme l’avait dit en son temps Marshall.

 

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Théorie du chômage frictionnel, G. Stigler, 1962

La théorie du chômage frictionnel ou Job Search Theory a été développé par G. Stigler en 1962. Ce chômage frictionnel est lié au délai nécessaire au passage d’un emploi à un autre. Le chômage frictionnel peut tout à fait être rationnel à condition qu’il ne soit pas trop long, en ce cas, le chômage est utile et efficace au sens de Pareto. En effet, parfois un chômeur à intérêt à refuser un emploi qui sous utiliserai son capital humain, premier défaut et deuxième défaut qui pourrait être occupé par quelqu’un dont les qualifications sont moins élevées. L’idée, en allouant mieux les emplois, c’est à dire la demande de travail à l’offre de travail, le PIB est plus élevé et il est possible de s’approcher de l’optimum de Pareto. Ce chômage frictionnel est Pareto optimal paradoxalement. Ainsi par exemple, on a assisté à l’inflation des diplômes (paradoxe d’Anderson), cette inflation des diplômes s’est traduite par une baisse de la valorisation des diplômes dans les concours administratifs de niveau bac, la majorité des inscrits ayant un bac+3 donc les bacs+3 occupent des emplois niveau bac, les actifs qui ont un niveau bac n’ont pas d’emploi. On s’éloigne donc d’un optimum de Pareto.

 

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Théorie du chômage d’équilibre, M.Friedman, 1960

La théorie du chômage d’équilibre a été développé par M.Friedman puisqu’il définit le chômage d’équilibre comme le chômage qu’il appelle naturel, celui qui stabilise les prix. C’est le chômage qui fait que l’inflation est nulle et Selon Friedman, ce chômage est suffisamment élevé pour décourager les appétits salariaux des actifs, donc la spirale prix/salaire ne s’enclenche pas. Néanmoins Friedman explique qu’en cas de politique monétaire ou budgétaire de relance keynésienne ou keynésianiste, celle-ci relance la croissance, fait baisser le chômage et élève l’inflation tant que les agents sont victimes de l’illusion monétaire. Mais au bout d’un certain temps, les agents économiques vont se rendent compte que ces politiques ont augmenté l’inflation et le répercute dans leurs calculs économiques. Les salariés demandent alors une augmentation de leurs salaires nominaux, les entreprises licencient les embauchés, de ce fait l’économie revient au taux de chômage d’équilibre. On revient à la situation initiale avec une inflation plus élevée.

 

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Théorie de l’effet d’hystérèse, O.Blanchard et L.Summers, 1986

La théorie de l’effet d’hystérèse est développée par O.Blanchard et L.Summers en 1986. Selon eux, la persistance du chômage européen par l’effet d’hystérèse. Pour ces deux auteurs, ce que Friedman interprète comme du chômage structurelle est en fait la conséquence d’un effet hystérie appliqué au chômage de croissance keynésien. C’est en réalité que du chômage de croissance keynésien solidifié, donc tout chômage est un chômage keynésien. Autrement dit involontaire et expliqué par un manque de croissance. L’hystérèse désigne la situation d’inertie d’un phénomène qui ne disparaît pas alors même que sa cause a cessé. Appliqué au chômage par Blanchard et Summers, cet effet d’hystérèse signifie que le chômage dure alors même que ce qui l’a provoqué a disparu : alors même que la croissance économique est de retour. Le niveau du chômage constaté actuellement dépendrait donc du niveau de chômage passé. Lorsqu’un pays connait une période de croissance trop faible et que cette période dure dans le temps, cela provoque une dégradation de l’employabilité des chômeurs. En effet, plus ils sont longtemps au chômage, plus ils ont de probabilité d’y rester alors que la croissance est de retour. Cela nous rappelle la théorie du JOB SEARCH de Stigler, il y a une durée c’est à dire un chômage idéal à ne pas dépasser. En réalité le capital humain n’est pas un stock qui ne serait pas atteint par le temps, comme tout capital il y a un phénomène de déperdition du capital humain qui est lié à un manque de formation continu.

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Damien Copitet
Je suis étudiant à SKEMA BS après deux années de classe préparatoire au lycée Gaston Berger (Lille). Nous nous retrouvons toutes les semaines pour l'actualité en bref