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Top 8 des notions de sociologie à connaître

Sommaire

De nombreux rapports de jury regrettent le manque de d’usage de la sociologie dans les copies de concours. Ainsi, quand le sujet s’y prête, maîtriser des notions de sociologie te permet d’aller plus loin et de te différencier. C’est pourquoi Mister Prépa te propose un top 8 des notions de sociologie à connaître !

 

Lire plus : Quelques références utiles ou originales en sociologie

 

Notion n°1 : L’habitus

On doit cette notion de sociologie à Pierre Bourdieu. L’habitus est un ensemble de dispositions durables et transposables que les individus acquièrent par leur socialisation. Ces dispositions influencent leur manière de percevoir, penser et agir. L’habitus résulte de l’intériorisation des conditions sociales d’existence, et il se manifeste dans les goûts, les comportements, et les pratiques quotidiennes des individus.

Par exemple, une étude du Ministère de la Culture en 2018 montre que 80% des individus issus de milieux favorisés ont visité un musée au cours de l’année écoulée, contre seulement 35% des individus issus de milieux défavorisés. Ces différences s’expliquent par l’habitus culturel transmis dans la famille, qui influence les pratiques culturelles des individus.

 

Notion n°2 : Le fait social

Dans Les Règles de la méthode sociologique, Durkheim définit le fait social comme étant : « des manières d’agir, de penser et de sentir, extérieures à l’individu qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s’imposent à lui. […] Est fait social toute manière de faire, figée ou non, susceptible d’exercer une contrainte extérieure ; ou bien encore, qui est générale dans l’étendue d’une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles ».

Par exemple, Durkheim montre que le suicide est un fait social dans son œuvre Le Suicide.

 

Notion n°3 : L’anomie

Durkheim a introduit la notion d’anomie dans Le Suicide. L’anomie désigne une situation où les normes sociales qui régulent le comportement des individus sont affaiblies ou inexistantes, ce qui conduit à une désorientation et un manque de repères pour les individus, souvent en période de crise ou de changement social rapide.

Ainsi, pour Durkheim, l’anomie favorise le suicide. Par exemple, suite à la crise de la dette grecque, le taux de chômage explose dans ce pays. Il atteint 27% en 2013. Dès lors, les individus sans emplois, désorientés et en manque de régulation sociale, se suicident par anomie. Le taux de suicide en Grèce est multiplié par 2 entre 2010 et 2013.

 

Notion n°4 : La désaffiliation et la disqualification sociale

C’est Robert Castel qui développe le concept de désaffiliation. Il distingue 2 axes :

  • Axe d’intégration/non-intégration par le travail.
  • Axe d’insertion/non-insertion dans une sociabilité socio-familiale.

La désaffiliation est la situation d’un individu qui n’est pas inscrit dans des liens sociaux primaires (notamment familiaux) et qui n’est pas intégré dans un collectif de travail.

La disqualification sociale, quant à elle, est un concept développé par S. Paugam (La disqualification sociale). Elle désigne un changement de regard de la société sur l’individu exclu. La société pose un « stigmate » sur l’individu exclu, i.e. elle considère qu’ils ne « servent à rien ».

 

Lire plus : La sociologie du travail chez Castel

 

Notion n°5 : Classes sociales et strates sociales

En sociologie, l’approche en termes de classes sociales (ou approche discontinuiste de la société) est issue de la théorie développée par Karl Marx. En effet, selon lui, on retrouve dans toutes les sociétés un système de classes, i.e. des rapports entre groupes sociaux dont l’un est dominant et l’autre est dominé.

Dans la société capitaliste (toujours selon Marx), les classes sociales se distinguent par la propriété des moyens de production. La « bourgeoisie » est une classe de possédants : ils sont propriétaires de l’outil de production et dominent. Le « prolétariat », quant à lui, est une classe de travailleurs : ils ne détiennent que leur propre force de travail et sont dominés.

 

L’approche en termes de strates sociales (ou approche continuiste de la société) est issue des travaux de Max Weber. Selon lui, l’approche de Marx est trop caricaturale. Sa propre théorie est multidimensionnelle. Les classes ne constituent qu’une dimension de la stratification sociale. Pour lui, il existe trois types de hiérarchies :

  • Ordre économique: hiérarchie des possessions et de l’utilisation des biens et services.
  • Ordre politique: hiérarchie qui repose sur le degré de pouvoir politique.
  • Ordre social: hiérarchie des statuts sociaux.

Cette approche en strates sociales est dite continuiste dans le sens où il n’y a pas de caractère cumulatif des inégalités. Autrement dit, on peut être en bas de la hiérarchie dans un ordre mais en haut dans un autre. Par exemple, un footballeur professionnel est en haut de l’ordre économique et social, mais en bas de l’ordre politique. Ainsi, la mobilité sociale est envisageable dans l’approche wébérienne.

 

 

Notion n°6 : La mobilité sociale

La mobilité sociale désigne le passage d’un individu ou d’un groupe d’une classe sociale à une autre. Elle peut être ascendante (promotion sociale) ou descendante (déclassement), et dépend de facteurs tels que l’éducation, le réseau social, et les politiques économiques.

En France, une étude de l’INSEE de 2020 montre que 70% des enfants de cadres deviennent eux-mêmes cadres ou professions intermédiaires, alors que 55% des enfants d’ouvriers restent dans des professions peu qualifiées. Ces chiffres montrent une faible mobilité sociale ascendante, où la position sociale des parents influence fortement celle de leurs enfants.

 

Notion n°7 : La bureaucratie

Selon Max Weber (Economie et société), la civilisation moderne implique civilisation moderne implique une rationalisation des modes de gestion de la vie en société et de l’activité économique en général, et des organisations en particulier.

La bureaucratie est une forme d’organisation rationalisée qui émerge dans les sociétés modernes pour gérer la complexité croissante des administrations publiques et privées.

Une organisation bureaucratique a plusieurs caractéristiques, parmi lesquelles :

  • Règles et normes: Les activités sont régies par des règles explicites et des procédures standardisées, ce qui assure la prévisibilité et la constance des actions.
  • Hiérarchie des fonctions: Une structure hiérarchique avec des niveaux de pouvoir clairement définis permet de garantir une responsabilité et une autorité claires.
  • Le recrutement se fait sur la base des compétences (diplômes et/ou expériences). Chaque emploi a également une sphère de compétences bien définie.

 

Par exemple, on peut considérer que la bureaucratie d’Etat (en France, la fonction publique) et l’entreprise taylorienne sont deux organisations bureaucratiques.

 

Notion n°8 : La solidarité mécanique et la solidarité organique

On doit la distinction entre solidarité mécanique et organique à Durkheim (De la division du travail social).

La solidarité mécanique repose sur l’appartenance à une communauté homogène (ressemblance). Elle caractérise les sociétés primitives, marquées par la proximité des consciences individuelles avec la conscience collective.

La solidarité organique, quant à elle, repose sur la complémentarité des fonctions professionnelles des individus. Ainsi, la division sociale du travail a contribué au développement de cette forme de solidarité. La solidarité organique caractérise les sociétés modernes, où l’individualisme croissant tend à faire disparaître la conscience collective.

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Malek Aït-Mokhtar