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(Dé)construisons les préjugés de la classe prépa ECG

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Sur Parcoursup, nombreux sont les étudiants qui hésitent à se lancer dans le grand bain de la classe préparatoire et pourtant, cette formation offre des opportunités inégalées. La prépa ECG, bien que redoutée est la filière de l’ascension sociale par excellence. Avec Alain Joyeux, président de l’APHEC nous déconstruisons les préjugés de la CPGE !

Bonjour Alain, pouvez-vous vous présenter ?

Alors je suis professeur de Géopolitique en CPGE au Lycée Joffre à Montpellier. Par ailleurs, je préside l’APHEC, l’Association des professeurs de Classes Préparatoires aux Écoles de management qui regroupe 1500 professeurs de toutes les disciplines et dans toute la France. De ce fait, je suis en contact constant avec les Grandes Écoles de Management.

 

Les CPGE sont-elles hyper sélectives et élitistes ? 

Non. Il y a des CPGE pour tous les types de profils, certaines plus sélectives que d’autres. Pour ce qui est de l’élitisme, 95% des étudiants qui entrent en CPGE obtiennent un master 2 au bout de 5 ans une fois en Grande École de Management, donc c’est la réussite assurée !

 

Lire plus : Peut-on regretter d’avoir fait prépa ?

 

Les cours de prépa sont très théoriques ? 

Il y a des cours théoriques mais aussi d’autres plus pratiques comme les cours de langues, ou lorsque l’on traite de problématiques actuelles en géopolitique ou encore en ESH.

 

Qu’apprend-t-on en prépa ? 

On apprend à travailler efficacement, à être performant et d’une manière générale, à croiser les approches de disciplines différentes pour traiter des problèmes complexes que l’étudiant aura à résoudre dans sa vie personnelle et professionnelle. L’objectif est d’apprendre à comprendre le monde et devenir un acteur critique du monde contemporain capable de manager.

 

Les notes chutent-elles de manière importante ? 

Les notes sont effectivement plus basses qu’en terminale pour une raison simple : en terminale on prépare un examen alors qu’en CPGE on prépare un concours, il ne faut pas seulement avoir la moyenne mais être le meilleur. Ce n’est pas grave d’avoir des mauvaises notes, ce qui compte c’est être performant à la fin, au concours, pour intégrer l’école de son choix.

 

 Lire plus : Comment se motiver en prépa ?

 

La prépa, c’est du chacun pour soi ?

Pas du tout. Seul on va plus vite mais à plusieurs on va plus loin. Nous avons remarqué que les promotions les plus soudées sont aussi celles qui ont les meilleurs résultats au concours. Les professeurs encouragent les travaux de groupes, le travail collaboratif et l’entraide.

 

En prépa, les étudiants n’ont plus de vie sociale ? 

Faux, c’est un cliché. Nous considérons que pour bien réussir en classe préparatoire il faut avoir un mode de vie équilibré, certes en travaillant beaucoup, mais tout en gardant une vie sociale, des loisirs, une activité sportive.

 

En prépa, on travaille forcément tard le soir ?

Tout dépend des rythmes de chacun, certains sont plus performants le soir, d’autres préfèrent dormir tôt et travailler tôt le matin… l’important est d’avoir l’organisation qui nous correspond. Il ne faut pas croire qu’en prépa la réussite est totalement corrélée à la quantité de travail : elle est plutôt corrélée à l’efficacité de la méthode de travail.

 

Des DS et khôlles chaque semaine ? 

Oui, un devoir surveillé chaque semaine dans chaque matière à tour de rôle. L’objectif n’est pas de piéger les étudiants mais de les faire travailler le mieux possible pour être performants aux concours. En première année, les khôlles (ou interrogations orales) sont souvent un bon moyen de réexpliquer du contenu de cours, individuellement à un étudiant, ou approfondir ses connaissances.

 

Venir d’une petite prépa = intégrer une petite école ?

Là encore c’est une idée reçue. Pour bien réussir en prépa il faut être équilibré, c’est-à-dire être dans un milieu où vous pourrez avoir du soutien familial, amical. Simplement, dans une petite prépa vous aurez peut-être 2 ou 3 étudiants capables d’avoir HEC, mais s’ils sont capables ils l’auront ; alors que dans une très grande prépa parisienne, il y en aura peut-être 30. Ce qu’il faut garder en tête c’est qu’à partir du moment où vous êtes capable d’avoir HEC que vous soyez dans une ville moyenne de province ou dans la capitale, vos chances sont les mêmes.

 

La prépa permet un débouché pour chaque étudiant ? 

Oui, comme je le disais au début, 95% des étudiants qui entrent en CPGE obtiennent un master 2 au bout de 5 ans une fois en Grande École de Management, donc la réussite est assurée pour tous. Et quand bien même un étudiant de prépa déciderait de quitter la CPGE en fin de première année, ou de ne pas passer aller en École de Management en 2ème année, il bénéficiera une reconnaissance de parcours par l’université : un étudiant qui aura fait 1 an de prépa pourra intégrer une L2 en droit ou en sciences sociales par exemple, par le jeu des équivalences. Aller en classe préparatoire c’est donc 0 risque

: on a l’assurance d’entrer dans école car il y a autant de places en école que d’étudiant en classe préparatoire et les étudiants ont la possibilité de se réorienter… C’est une des rares filières où il n’y a pas d’échec possible.

 

La prépa résumée en 5 mots ?

Ambition, stimulation, convivialité (réseaux et amitiés qui durent toute une vie), réussite et enrichissement. Chaque étudiant vit sa prépa en fonction de sa propre personnalité mais la majorité en garde un excellent souvenir.

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Dorian Zerroudi
Co-fondateur d'elevenact (Mister Prépa, Planète Grandes Ecoles...), j'ai à coeur d'accompagner un maximum d'étudiants vers la réussite !