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5 auteurs indispensables sur le développement

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Découvrez dans cet article 5 auteurs indispensables à connaître sur le thème du développement, un sujet très présent les dernières années (HEC 2020 : Le capitalisme est-il soutenable ? ; ESCP/SKEMA 2019: Dans quelle mesure la contrainte environnementale peut-elle modifier les conditions de la croissance ?)

 

La voie chinoise. Capitalisme et empire, Michel Aglietta et Guo Bai, 2021

Dans La voie chinoise. Capitalisme et empire (2012), Michel Aglietta et Guo Bai expliquent que le pouvoir chinois n’applique pas un modèle pré-établi. Les auteurs distinguent trois phases dans le développement de la Chine. La première, impulsée par Deng Xiaoping, conduit le pouvoir à libéraliser certaines activités économiques à partir de 1978. La deuxième, considérée par les auteurs comme une réponse aux contradictions du système, débute en 1994 et conduit à l’accélération de la croissance économique et des revenus, et au rattrapage technologique de l’économie chinoise. La troisième débute avec le nouveau pouvoir et s’oriente vers la soutenabilité du développement. Cela passe par le progrès social (et la préservation de la nature. Contrairement aux idées reçues, la Chine ne s’est donc pas ralliée au capitalisme occidental. Elle invente un capitalisme spécifique dans lequel l’État joue un rôle essentiel : le « socialisme de marché ».

 

Le bel avenir de l’Etat-providence, Eloi Laurent, 2014

Eloi Laurent, dans Le bel avenir de l’Etat-providence, 2014 invite tous les citoyens et politiques à dépasser l’arbitrage entre question sociale et question environnementale pour réellement saisir les enjeux environnementaux. C’est en articulant enjeux sociaux et défis environnementaux que pourra naître un progrès dans l’une et l’autre dimension simultanément. Il développe son propos à l’aide d’une approche par une matrice social-écologique. L’introduction de compensations sociales en fonction du niveau de revenu et du lieu d’habitation (zones rurales vs zones urbaines, zones péri-urbaines vs centres urbains) maintient l’efficacité environnementale de la mesure (la compensation ne doit pas être comprise comme une exonération), mais rend plus juste son impact social et facilite donc son acceptabilité politique.

 

L’économie verte contre la crise. 30 propositions pour une France plus soutenable, 2012

Dans l’ouvrage L’économie verte contre la crise. 30 propositions pour une France plus soutenable, les auteurs proposent une taxe aux frontières de l’Union pour compenser les émissions importées de carbone. En effet, si l’UE œuvre pour réduire les émissions de GES mais que les produits importés sont fabriqués avec des normes environnementales moins strictes, la politique climatique européenne devient inefficace. Taxer aux frontières, tant que les normes ne sont pas harmonisées, permettrait d’inciter les producteurs à adopter les normes européennes en dehors de l’Union. Cependant, pour que cette taxation ne soit pas perçue comme une mesure protectionniste et pour qu’elle s’inscrive pleinement dans une optique de soutenabilité, les auteurs estiment que son produit devrait revenir aux nations exportatrices.

 

Le fardeau de l’homme blanc. L’échec des politiques occidentales d’aide au pays pauvre, William Easterly, 2009

On doit à l’économiste William Easterly, d’avoir fortement critiqué l’aide au développement dans plusieurs ouvrages dont Le fardeau de l’homme blanc. L’échec des politiques occidentales d’aide aux pays pauvres (2009). La thèse générale de l’auteur consiste à dire qu’après plus de quarante ans, l’aide au développement n’a pas permis le décollage des pays pauvres, et qu’il conviendrait de cesser de gaspiller l’argent public et de favoriser davantage le marché, seul mode de coordination capable de donner les bonnes incitations. D’autant que les « agences de développement » cherchent à proposer des « solutions miracles », visibles depuis l’occident, sans pour autant connaître le terrain.

 

L’échange inégal, Arghiri Emmanuel, 1969

Arghiri Emmanuel dans L’échange inégal développe une théorie très important : le commerce international fonctionne comme un processus d’exploitation des pays pauvres par les pays riches. Du fait des écarts de productivité, les exportations des pays développés à destination des pays en développement incorporent moins d’heures de travail que les importations en provenance de ces mêmes pays. Cet échange inégal entraîne un transfert de valeur et un surprofit pour les firmes des nations développées au détriment des pays pauvres. Ce surprofit profite aux salariés des pays riches, qui contribuent ainsi à l’exploitation.

 

Le casino climatique de William Nordhaus, Le pari de la décroissance de Serge Latouche et Le bel avenir de la croissance de A. Bergeaud, G. Cette sont des livres également indispensables sur le thème du développement que je n’ai pas pu développer dans cet article.

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Damien Copitet
Je suis étudiant à SKEMA BS après deux années de classe préparatoire au lycée Gaston Berger (Lille). Nous nous retrouvons toutes les semaines pour l'actualité en bref