Nous nous retrouvons aujourd’hui pour faire un point sur l’actualité économique de juillet 2023, marqué ce mois-ci par les chiffres encourageants de la croissance française au deuxième trimestre, le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis et l’accord entre l’Argentine et le FMI pour l’assouplissement des conditions de remboursement de sa dette publique.
La croissance française atteint 0,5% au deuxième trimestre
En France, l’activité a finalement résisté au printemps et le PIB a progressé de 0,5 %. Cette résistance vient d’une cause inattendue : la bonne tenue des exportations. Elles ont gagné 2,6 % au deuxième trimestre, plus de 10 % en rythme annualisé. Sans la contribution du commerce extérieur, le PIB aurait reculé de 0,2 %. Les échanges ont joué un rôle moteur. Le dynamisme des exports est une bonne nouvelle, non seulement parce qu’il tire une production par ailleurs faiblarde, mais aussi parce qu’il permet de limiter le déficit extérieur de la France. Jusqu’à présent, le pays est certes parvenu à financer ce déficit sans difficulté, malgré un creusement à 54 milliards d’euros l’an dernier. Dans le même temps, la consommation des ménages a fléchi de 0,4 %, avec un repli de 2,7 % dans l’alimentaire, qui recule pour le sixième trimestre d’affilée, toujours affecté par une inflation à deux chiffres.
Lire plus : La France est passée de la croissance sans emploi à l’emploi sans croissance
L’Argentine parvient à obtenir un assouplissement des conditions de remboursement de sa dette publique auprès du FMI
L’Argentine et le Fonds monétaire international sont parvenus à un accord de principe sur les modalités du remboursement de la dette argentine de 44 milliards de dollars. Il vise à « consolider l’ordre budgétaire et à renforcer les réserves, en reconnaissant le fort impact de la sécheresse, les dommages causés aux exportations et aux recettes fiscales du pays ». L’Argentine fait face à une inflation dépassant 100 %, souffre d’un manque chronique de devises, en particulier de dollars, renforcé dernièrement par d’importantes sécheresses qui ont réduit ses exportations agricoles, sa principale source de devises.
L’inflation américaine ralentie au mois de juin
En juin aux Etats-Unis, l’inflation est retombée à 3 % en rythme annuel, contre 4 % fin mai et jusqu’à 9 % il y a un an et s’établie désormais au plus bas depuis mars 2021. La cible de 2 % fixée par la Réserve fédérale américaine semble maintenant parfaitement atteignable. Le cap de 3 % d’inflation a été atteint « alors que le chômage reste proche de son plus bas », s’est pour sa part félicité le président Joe Biden dans un communiqué, en soulignant que « les salaires réels pour le travailleur américain moyen sont maintenant plus élevés qu’avant la pandémie, avec les gains les plus élevés pour les plus bas revenus ».
Le taux du livret A maintenu à 3% jusqu’en janvier 2025
Mi-juillet, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé que le taux de rémunération du Livret A est maintenu à 3 % à compter du 1er août 2023 et ce pour une durée de dix-huit mois, jusqu’à janvier 2025. Bercy a donc décidé de suivre les recommandations de la Banque de France tout en dérogeant ainsi à la méthode de calcul classique, « pour des raisons d’intérêt économique national », qui aurait dû porter son taux à 4,1 % en août. Le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux plus modestes, passera de 6,1 % à 6 % mais son plafond, actuellement de 7 700 euros, sera augmenté à 10 000 euros.
Le groupe Casino est attribué à de nouveaux actionnaires
Tout au long du mois de juillet 2023, le monde des affaires français aura été tenu en haleine par la saga Casino, qui aura notamment vu s’opposer le duo constitué du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky associé au pilier de l’establishment français Marc Ladreit de Lacharrière. Face à eux, le trio « 3F » : le fondateur d’Iliad Xavier Niel, le banquier Matthieu Pigasse et le franchisé Franprix Moez-Alexandre Zouari. Tout s’est joué entre le jeudi 13 et le dimanche 16 juillet et c’est le Tchèque qui s’est imposé par KO, l’équipe 3F ayant au final jeté l’éponge et renoncé à soumettre une offre révisée. L’épilogue d’une longue et intense bataille. Le duo gagnant va désormais devoir injecter 1,2 milliard d’euros d’argent frais tout en ramenant la dette à 2,5 milliards d’euros à fin 2023 et à 1,2 milliard à fin 2024. Bonne nouvelle pour les salariés du groupe distribution, le siège social est maintenu à Saint-Etienne et aucune suppression d’emplois n’est prévue dans le plan de sauvegarde.
Lire plus : Daniel Kretinsky, l’homme d’affaires tchèque qui emploie 80 000 personnes en France