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La pyramide des âges de Cheysson

Sommaire
pyramide de cheysson

Développée en 1883 par le démographe français Louis Cheysson, la pyramide des âges est aujourd’hui considérée comme un outil fondamental afin d’analyser les différentes évolutions démographiques à l’œuvre. L’INED (L’institut national d’études démographiques) la définit comme la « représentation graphique qui permet de visualiser la répartition d’une population par sexe et par âge, à un moment donné ». Cette pyramide est en effet construite en utilisant le sexe et l’âge de la population.

En tant que référence nécessaire dans les sujets qui traitent de la démographie, nous allons dans cet article examiner cette fameuse pyramide des âges, en étudiant à la fois sa méthodologie, ses avantages et limites, mais aussi les différents enjeux que celle-ci implique dans l’étude et l’analyse démographiques.

 

Tout d’abord, en guise de modèle, voici la pyramide des âges en 2023 selon l’Insee :

  • Lecture : au 1ᵉʳ janvier 2023, la France compte 425 000 femmes de 65 ans et 381 000 hommes de 65 ans.

Méthodologie de la Pyramide des Âges 

Ce graphe offre une vision de la distribution de la population par tranches d’âge. Il permet aussi d’étudier les tendances démographiques par rapport au genre. Celle-ci tient notamment son nom de la forme que prend le graphique lorsque la population a simultanément une forte natalité et mortalité : élargie à la base et étroite au sommet. Toutefois, cette forme peut varier selon les taux de mortalité et de natalité.

La pyramide des Âges se construit à l’aide de deux histogrammes (un pour chaque sexe). On trouve donc d’un côté les hommes, puis de l’autre les femmes. De plus, ceux-ci sont répartis par groupe d’âge (par intervalle de cinq ans). En abscisse, on retrouve les groupes d’hommes et de femmes et en ordonné se trouvent les âges. Les plus jeunes se retrouvent à la base du graphe, puis l’âge progresse jusqu’au sommet de la pyramide. Ensuite, et c’est ce qui permet à cette analyse démographique de se distinguer du reste, on applique à cette pyramide les taux de naissance, de mortalité et de migration dans le but d’agrandir ou de réduire la taille de chaque groupe d’âge. Ainsi, en prenant en considération différentes données comme les taux de fécondité, de mortalité ou encore les flux migratoires, cette pyramide permet d’avoir une approche plus globale des différentes évolutions et dynamiques en place. En effet, ces différentes variables peuvent avoir une influence plus ou moins importante sur la structure d’âge de la société étudiée.

 

Avantages de cette approche 

L’approche qu’a décidée de développer le démographe Cheysson offre plusieurs avantages dans l’analyse de la démographie. Dans un premier temps, cette pyramide permet de mieux se rendre compte des interactions entre les différents facteurs démographiques pris en considération. En tenant compte des taux de natalité, de mortalité et de migration, cette approche permet en effet d’offrir une approche plus complète et fiable des changements de population. Cela s’avère notamment utile pour les démographes qui sont ainsi capables d’identifier les causes sous-jacentes des changements et évolutions concernant la structure d’âge. En effet, celles-ci peut tout aussi bien être dues à des tendances naturelles ou bien encore à des facteurs exogènes (dont la migration notamment).

Dans un second temps, la pyramide de Cheysson permet de faire des prospections sur les possibles évolutions futures de la structure d’âge d’une population. Cela est particulièrement important dans certains domaine, comme par exemple celui de la planification politique ou de la tentative de prévision des besoins futurs (services sociaux, santé…).

 

Inconvénients et ses limites

Malgré les avantages qu’elle offre, la Pyramide  de Cheysson a toutefois certains inconvénients. Tout d’abord, puisque cette pyramide utilise comme données de base le taux de natalité, de mortalité et de migration, alors des données ou estimations erronées vont alors fatalement conduire à des résultats faussés et donc des projections erronées sur la structure d’âge future de la population étudiée.

De plus, l’œuvre de Cheysson repose avant tout sur des hypothèses que l’on peut considérer comme simplificatrices. Évidemment, une société est en réalité bien plus complexe et de nombreux facteurs peuvent venir influencer la natalité, la mortalité mais aussi les flux migratoires. Dès lors, on ne peut être intégralement sûre de la fiabilité des informations que l’ont retire de cette pyramide.

Enfin, Cheysson prend plus en considération les aspects à la fois biologique et démographiques. Toutefois, celui-ci délaisse les facteurs socio-économiques ainsi que culturels qui eux aussi peuvent avoir une influence sur les tendances démographiques. En effet, l’éducation, l’accès aux soins de santé ainsi que les préférences familiales sont eux aussi des facteurs qui peuvent avoir une influence cruciale sur les taux de natalité, de mortalité et de migration .

 

Les enjeux de la pyramide des âges

Malgré les limites et failles de la Pyramide développée par Cheysson, celle-ci reste une référence essentielle et un outil très utile afin de comprendre les dynamiques démographiques en place. L’un des enjeux principal étant la planification des politiques publiques, la gestion des ressources, et la projection des besoins futurs. Ainsi, les gouvernements en place sont en mesure d’utiliser les informations fournit par la pyramide des âges. Ils peuvent alors anticiper, dans une certaine mesure, l’ensemble des défis associés à une population grandissante ou vieillissant.

 

Conclusion

Grâce à cette pyramide des âges, nous sommes capable d’observer, un seulement un simple coup d’œil, l’histoire d’un pays sur près d’un siècle. Elle imprime en effet les périodes de crises, de guerre ou bien de baby-boom. Tous ces évènements ont bien souvent une influence majeure sur la démographie d’un pays. En période de transition démographique par exemple (la fécondité baisse et l’espérance de vie s’accroît), la pyramide des âges change de forme et se transforme en cylindre. Elle peut même devenir une toupie dans le cas où la fécondité devient tellement basse qu’elle se retrouve en dessous du seuil de remplacement des générations.

 

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Laura Bertal
Actuellement étudiante en 1ère année à l'ESSEC et après deux années de classe préparatoire au lycée Ampère à Lyon en ECE, j'espère pouvoir contribuer à votre réussite !