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Sénèque : comment gagner du temps ?

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Sénèque : comment gagner du temps ?

Sénèque, né vers l’an 4 av. J.-C. à Corduba et mort le 12 avril 65 ap. J.-C. à Rome, est un homme d’État romain, un philosophe et un dramaturge.

Conseiller à la cour impériale sous Caligula puis Claude, il est exilé en 41 en Corse. Il y écrit ses premiers traités philosophiques avant d’être rappelé comme tuteur du jeune Néron. Lorsque ce dernier accède au pouvoir, il en devient le conseiller puis l’un des personnages les plus influents de l’Empire.

Ses traités philosophiques exposent ses conceptions philosophiques stoïciennes. Ses tragédies constituent l’un des meilleurs exemples du théâtre tragique latin avec des œuvres qui nourriront le théâtre classique français du XVIIe siècle comme Œdipe, Phèdre ou Médée.

 

Lettres à Lucilius

Les Lettres touchent à une foule de sujets, de la vie quotidienne aux préoccupations métaphysiques. Cet œuvre tend à expliciter et mettre en valeur les enseignements du stoïcisme adopté par Sénèque. De plus, elle fournit maintes indications sur le mode de vie des Romains de l’époque (Iᵉʳ siècle). Cette œuvre constitue une série de 124 lettres écrites par Sénèque à son ami Lucilius.

 

Le Stoïcisme

Sénèque met en avant des concepts clés du stoïcisme, comme la vertu, la raison et la nature. Il souligne l’importance de vivre en harmonie avec la nature et d’utiliser la raison pour guider ses actions.

Sénèque enseigne l’importance de l’ataraxie, c’est-à-dire l’absence de troubles émotionnels. Il propose des méthodes pour atteindre la paix intérieure malgré les épreuves de la vie. Entre autres, il recommande de trouver le contentement en soi-même plutôt que dans des sources extérieures, en développant une attitude de gratitude et de modération.

 

La mort selon Sénèque

Il encourage Lucilius à accepter la mortalité comme une partie naturelle de la vie. La réflexion sur la mort est vue comme un moyen de se libérer des peurs irrationnelles et vivre plus pleinement.

Montaigne s’inspira de ces lettres pour rédiger ses Essais. Il écrit par exemple, « Que philosopher, c’est apprendre à mourir ». Cette phrase est directement issue de la pensée stoïcienne.

 

De la brièveté de la vie

Dans cette œuvre, adressée à Paulinus, son beau-père, Sénèque expose comment atteindre le bonheur en consacrant son temps à la sagesse plutôt qu’à des activités futiles et inutiles.

 

Comment gaspillons-nous notre temps ?

Sénèque commence par poser la thèse centrale de son traité : “la vie n’est pas trop courte, c’est nous qui la perdons“. Il explique que la vie est assez longue et largement suffisante pour accomplir les plus grandes entreprises, à condition de bien l’utiliser.

Ensuite, Sénèque décrit comment les gens gaspillent leur temps. Il critique ceux qui poursuivent des plaisirs éphémères comme la gloire militaire ou la beauté, au lieu de se consacrer à leur propre développement intérieur.

Il plaint également ceux qui sont accablés par la richesse ou sont esclaves de leur vie professionnelle. Sénèque souligne la valeur inestimable du temps, regrettant que celui-ci soit souvent négligé : “On ne trouve personne qui veuille partager son argent, mais chacun distribue sa vie à tout venant“. Il insiste sur le fait que le temps perdu ne peut jamais être récupéré.

Sénèque critique divers comportements qui font perdre du temps : la douleur vaine, la joie stupide, le désir avide et la conversation flatteuse. Il explique que ces activités réduisent notre existence à néant.

Selon lui, cette insouciance est due au fait que les gens vivent comme s’ils étaient immortels, ignorant la fragilité de l’existence jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Pour soutenir sa thèse, Sénèque utilise des exemples historiques de personnages célèbres de l’Antiquité, tels qu’Auguste et Cicéron.

 

Lire plus : Cicéron : le gouvernement idéal

 

Les occupés et les sages

Il décrit ensuite longuement les “occupés” et la manière dont ils perdent leur vie. Les “occupés” incluent les débauchés, les avares, les colériques, les mondains, ainsi que les élèves et professeurs qui se consacrent à des études inutiles et les hommes d’affaires esclaves de leur travail. Sénèque les compare à des marins ballottés par une tempête, tournant en rond sans avancer.

À l’inverse, celui qui consacre son temps à son propre usage et organise chaque journée comme une vie entière, ne craint ni ne désire le lendemain. Sénèque critique particulièrement l’ajournement, qui vole le présent en promettant l’avenir.

Il explique ensuite que la vie des hommes occupés est courte, car elle manque de loisir. Les véritables hommes de loisir sont ceux qui se consacrent à la sagesse, car ils protègent bien leur temps et étudient les philosophes anciens.

Les occupés fuient une chose pour une autre et ne peuvent s’arrêter à un seul désir. Ils perdent le jour dans l’attente de la nuit, la nuit dans la crainte du jour. Le sage, lui, est serein et n’a pas crainte de l’avenir.

Pour conclure, Sénèque exhorte Paulinus à suivre ses préceptes et ne pas attendre la retraite pour profiter de la vie.

 

De la colère

Sénèque analyse ici la nature de la colère et propose des méthodes pour la contrôler et l’éliminer. Sénèque dédie cette œuvre à son frère aîné Gallion. Ce dialogue comporte trois livres et offre une vision stoïcienne.

 

Livre I : qu’est-ce que la colère ?

Sénèque présente la colère comme la pire des passions, une véritable “brève folie”. Il propose ensuite différentes définitions de la colère, notamment celle d’Aristote, la décrivant comme un “désir de vengeance“. De plus, Sénèque affirme que les animaux ne peuvent ressentir ni colère ni d’autres émotions.

Sénèque critique un péripatéticien, Théophraste. En effet, ce dernier considère la colère comme naturelle et utile si elle était maîtrisée. Néanmoins, Sénèque assure que la colère n’est ni naturelle ni utile et qu’elle doit être complètement extirpée de l’âme.

 

Livre II : les stades de la colère

Sénèque distingue trois stades de la colère : le choc initial de se sentir blessé, l’approbation de la vengeance par l’âme et la perte de contrôle. La colère, étant en partie volontaire, elle peut être supprimée par la volonté.

Sénèque propose ensuite une thérapie préventive de la colère, abordant d’abord l’éducation des enfants, puis la prévention chez les adultes.

 

Livre III : comment remédier à la colère ?

Ici, Sénèque se concentre sur les méthodes pour remédier à la colère une fois qu’elle est présente. Cette thérapie implique une discipline mentale rigoureuse. Sénèque utilise de nombreux exemples historiques pour illustrer ses points, citant des figures positives comme Auguste et des figures négatives comme Caligula. La dernière partie du livre traite de la manière de gérer la colère chez les autres.

 

De la vie heureuse

Sénèque dédie cette œuvre, qui est un dialogue philosophique, à son frère aîné, Gallion. Sénèque explore le concept du bonheur, affirmant que celui-ci ne réside pas dans les biens matériels, mais dans une vie en accord avec la vertu et la raison, conformément aux préceptes stoïciens.

 

La Quête du Bonheur

Selon Sénèque, tous les hommes désirent vivre heureux, mais beaucoup s’égarent par manque de clairvoyance. Il avertit de ne pas se fier aux masses pour atteindre le bonheur, quel que soit leur statut social. Il faut être capable de ne pas se soucier des événements qui ne dépendent pas de nous, mais maîtriser ce sur quoi nous pouvons agir.

Le bonheur est une âme qui méprise les événements extérieurs et trouve la joie dans la vertu, menant ainsi à la liberté de l’âme. Le bonheur se fonde sur la vertu. La vertu nous conseille de ne pas considérer comme bien ou mal ce qui ne découle ni de la vertu ni du vice, et d’être inébranlable face aux malheurs ou aux bonheurs.

 

Lire plus : comment être heureux selon Aristote 

 

Critique de l’épicurisme

Sénèque critique l’épicurisme, qui associe le bonheur au plaisir. Il affirme que les plaisirs de la chair sont éphémères et instables, contrairement à l’esprit et à la raison.

Il souligne que vertu et plaisir peuvent être contradictoires, donc il faut se servir du plaisir sans en devenir esclave. Le plaisir ne peut être l’accomplissement ultime de l’acte.

 

Lire plus : Sextus Empiricus : nous ne savons rien

 

Je vous donne ci-dessous plusieurs sources que je consultais en prépa pour me cultiver en philosophie :

Les Bons Profs (chaîne YouTube)

Digischool (site Internet / chaîne YouTube)

Cyrus North (chaîne YouTube)

Le Précepteur (chaîne YouTube)

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Stéphane Westermann
Après deux années de prépa ECG au Lycée Georges de la Tour à Metz, j'ai pu intégrer Neoma avec pour objectif d'assister les étudiants dans l'excellence de leur Culture Générale et de leur langue allemande !