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Quel bilan pour la politique économique de Joe Biden?

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Suite à l’annonce de son retrait des élections présidentielles américaines de novembre 2024, l’heure est au bilan pour Joe Biden. Bien que peu mis en avant par les Démocrates voire critiqué par les Américains, il semble que le mandat de Biden soit plutôt réussi d’un point de vue économique. C’est en effet ce qu’en témoignent les variables macroéconomiques : la croissance est dynamique, atteignant 2,5% du PIB en 2023, ce qui est supérieur aux chiffres pré-Covid ( 2,3% en 2019), le plein emploi est atteint avec un taux de chômage de seulement 3,8% et l’inflation a été maîtrisée, s’élevant à environ 3% ( contre 9,1% en juin 2022). Dans cet article, nous analyserons les Bidenomics afin de vous donner quelques exemples récents et originaux pour vous démarquer dans vos copies d’ESH !

Un plan reposant sur 4 piliers

Les Bidenomics reposent premièrement sur un investissement public massif. Le gouvernement a en effet injecté plus de 4000 milliards de dollars dans l’économie américaine depuis l’accession à la Maison Blanche de Joe Biden début 2021. Cela s’est fait par l’intermédiaire de plans d’investissements successifs comme l’American Rescue Act, relance budgétaire post-Covid, l’Inflation Reduction Act (très mal nommé car mettant la priorité sur l’industrie nationale et soutenant la transition énergétique, avec un impact nul sur l’inflation), l’Infrastructure Investment and Jobs Act, cherchant à améliorer les infrastructures américaines en déliquescence, ou encore le CHIPS and Science Act, visant au développement d’infrastructures numériques sur le sol américain, comme en témoigne la relocalisation d’une partie de la production de semi-conducteurs du taïwanais TSMC dans l’Arizona. Deuxièmement, le programme comptait renforcer le pouvoir des salariés, en donnant plus de pouvoir aux syndicats, en renforçant l’embauche des femmes et des minorités et en renforçant plus globalement le poids accordé aux employés dans l’entreprise. Troisièmement, une guerre contre les rentes a été déclenchée, ciblant notamment les GAFAM ou Big Pharma ( le cartel des géants pharmaceutiques aux États-Unis) . Quatrièmement, les Bidenomics visaient à terme une réduction des déficits publics et de la dette, grâce à une fiscalité plus progressive et par l’effet des trois autres piliers.

Une rupture dans la politique économique américaine

La première rupture importante qui survient avec les Bidenomics, c’est le retour d’une politique budgétaire de relance massive directement injectée par l’Etat dans l’économie ( et pas par l’intermédiaire d’une réduction d’impôts) pour la première fois depuis la crise de 2008. Avec l’American Rescue Act et l’Infrastructure Investment and Jobs Act (qui n’est pas sans rappeler les grands travaux entrepris lors du New Deal), l’administration Biden a injecté plus de 3000 milliards de dollars dans l’économie en 2021 pour sortir de la crise Covid en soutenant la reprise économique, accélérant la vaccination, prolongeant les allocations chômage, puis dans un second temps avec la volonté de réparer et moderniser les infrastructures ( routes, ponts, transports en commun, accès à l’énergie…). Voici un exemple contemporain de politique budgétaire expansionniste utile en dissertation ( et plus original que le New Deal ou le plan Mauroy). 

Cependant, la rupture principale avec les Bidenomics survient avec le retour d’une politique industrielle dans un PDEM, ce qui contraste avec la dynamique enclenchée depuis les années 1980. Faces aux différentes problématiques engendrées par les crises du Covid et de la guerre en Ukraine (inflation, pénuries, affaiblissement des chaînes de valeur mondiales…), l’urgence d’une réindustrialisation, notamment au sujet de certaines productions cruciales, s’est faite ressentir chez les économies développées. Les États-Unis de Joe Biden l’ont bien compris. Avec l’Inflation Reduction Act et le CHIPS and Science Act, il est maintenant question de rapatrier sur le sol américain certains secteurs industriels jusque-là délaissés et de s’imposer sur des domaines stratégiques comme ceux de la transition énergétique et des nouvelles technologies. De plus, cette politique industrielle a été accompagnée d’un renforcement du protectionnisme pour protéger les entreprises américaines.

Lire plus: Repenser les politiques industrielles : l’approche innovante de Ha-Joon Chang

Quel bilan et quelles limites peut-on ainsi dresser ?

Comme on l’a mentionné en début d’article, en se référant aux variables macroéconomiques, le bilan économique semble bon pour Joe Biden. De plus, il peut être ainsi conforté par l’efficacité de sa relance post-Covid, par la création de 13 millions de nouveaux emplois et par l’effet cliquet de l’investissement public sur le privé, qui a augmenté de 490 milliards.

Toutefois, quelques critiques subsistent. La question de la pertinence d’investissements autant centrés sur l’industrie, qui ne représente que 8% des actifs américains, se pose. Le retour d’une politique industrielle est fortement critiqué par les libéraux parce qu’elle prend surtout la forme de subventions, créant un risque de corruption ou de mauvaise allocation des ressources, qu’elle entraîne un protectionnisme et qu’elle risque de susciter une compétition malsaine entre pays au sujet de la transition énergétique. Enfin, le projet de réduction des inégalités s’est soldé par un échec et les finances publiques se sont fortement détériorées. 

Cependant, il est encore un peu trop tôt pour juger l’efficacité de cette politique industrielle new look, qui a été initiée au bon moment et dont les résultats ne se feront ressentir que dans les années à venir.

Lire plus: Repenser les politiques industrielles : l’approche dynamique de Mariana Mazzucato

Vous savez désormais tout ce qu’il faut savoir sur les Bidenomics pour briller en dissertation d’ESH. N’oubliez pas que les exemples d’actualité sont valorisés, d’autant plus que la thématique de la réindustrialisation, sujet brûlant aujourd’hui, doit être maîtrisée en vue des concours.

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Colin Brohan