Nous nous retrouvons aujourd’hui pour notre rendez-vous hebdomadaire, marqué cette semaine par la guerre entre V.Bolloré et le groupe Lagardère, un nouveau moratoire des dettes des pays les plus pauvres et la décision de l’OMC quant à l’autorisation de l’UE de surtaxer les produits américains
1) Lagardère-Bolloré, OPA à venir ?
Les tensions augmentent pour Arnaud Lagardère qui voit le groupe Vivendi ( possédé par Vincent Bolloré) et son allié Amber Capital (46% à deux) s’intéresser de plus en plus au groupe Lagardère ( Hachette, Relay H, Europe 1, Paris Match) et notamment à son conseil de surveillance qu’ils souhaitent renverser. Or pour cela une assemblée générale doit se tenir afin de nommer 4 nouveaux de membres. Cependant le groupe Lagardère s’oppose à cette assemblée générale et pour qu’elle ait lieu, il fallait l’autorisation du tribunal de commerce de Paris. Ainsi une décision positive aurait mis en danger Arnaud Lagardère.
Il est important de noter que dans ce duel se rajoute une nouvelle personne et pas des moindres, l’empereur du luxe Bernand Arnault, nouvel allié de A.Lagardère qui ne cesse de monter dans le capital du groupe Lagardère pour faire face à Bolloré et Amber Capital. Alors que le début de semaine a été marqué par la spéculation autour d’une possible assemblée générale, le tribunal de commerce n’a finalement pas été dans le sens de Vivendi et Amber Capital et a refusé la tenue de cette dernière. Ces derniers vont évidemment faire appel. Affaire à suivre…
2) L’OMC vient d’autoriser l’UE à surtaxer les produits américains
Comme nous vous en parlions dans l’actualité des grandes vacances en bref, le conflit entre Airbus et Boeing date de plus de 16 ans et l’OMC y joue un rôle important. De nouveau cette organisation a pris part au duel en autorisant la surtaxe des produits américains à hauteur de 4 milliards de dollars par an pour compenser les milliards de dollars de crédits d’impôts dont Boeing a bénéficié. Certes ce sont des produits comme le ketchup, la patate douce ou les pièces détachées de voiture qui sont surtaxés mais ce sont surtout les avions de Boeing qui vont souffrir de cette décision, une surtaxe de 15% normalement car c’est le taux auquel les avions d’Airbus avaient été surtaxés il y a tout juste un an.
3) Nouveau moratoire de dette pour les pays les plus pauvres
Alors que très rapidement après le début de la pandémie un prolongement de dette des pays les plus pauvres avait été décidé, ce dernier a été prolongé jusqu’en juin 2021 et pourrait même courir jusqu’en octobre 2021. Actuellement ce sont 46 pays qui profitent de cet accord sur les 73 pays éligibles. Ce texte voté au G20 a également d’autres répercussions, il s’aligne sur les pratiques du Club de Paris ( groupe informel de pays créanciers) ce qui signifie que le traitement des créanciers sera équitable, les mêmes montants et la même durée d’allègement s’appliqueront à tous. Désormais même la Chine est soumise à ces règles, pays qui avait l’habitude de négocier de façon bilatéral.
4) Nouvelle bouée de sauvetage pour les entreprises françaises
Une nouvelle fois Bercy essaie de trouver des moyens pour faire face à la pandémie et subvenir aux besoins des entreprises, cette fois ce sont 20 milliards d’euros de prêts participatifs qui vont permettre de renforcer les fonds propres des entreprises. Bruno Le Maire a annoncé que ces prêts seraient destinés uniquement aux entreprises qui ont un vrai « potentiel de rebond » après la crise. Les prêts participatifs vont être distribués par les banques et garantis par l’état. Mais revenons sur cette notion introduite en 1978, un prêt participatif est un objet hybride entre le prêt à long terme et la prise de participation au capital d’une entreprise. L’emprunter rembourse en dernier ce prêt, le prêteur n’a aucun droit de vote cependant le prêteur se rémunère avec un taux d’intérêt et une éventuelle participation aux bénéfices de l’entreprise.
5) Les terribles conséquences économiques du confinement pour les foyers français
Une récente étude de l’INSEE montre que la confinement a dégradé la situation financière d’un ménage sur quatre, notamment celle des plus pauvres et celle des familles avec enfants. Frappant également, seul 2% des familles affichent une amélioration financière durant cette période si particulière. Le plus grave étant que les ménages qui ont vu leur situation se dégrader étaient déjà les ménages les plus pauvres, puisque ce sont 1/3 des 10% les plus pauvres qui affirment avoir perdu en niveau de vie. Cette étude souligne également le très fort impact du confinement chez les plus jeunes puisque 9% des personnes en emploi avant le confinement âgées de 15 à 24 ans l’ont perdu, contre moins de 2 % des 40 à 65 ans.