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La liberté d’expression et la culture occidentale face au terrorisme

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Ces dernières années, le territoire français que beaucoup pensaient jusqu’alors sanctuarisé a été victime de plusieurs attaques terroristes islamiques. Une des principales causes de ceux-ci résidait dans l’opposition entre une culture occidentale dans laquelle est prônée une liberté d’expression quasi illimitée et une culture musulmane régit par des règles très strictes. 

 

Les règles de la religion musulmane face aux valeurs et à la culture occidentale

Comme toute religion, l’Islam promeut un certain nombre de règles sensées s’appliquer à ses fidèles qui lui sont propres. Parmi elles, certaines s’opposent directement à des éléments ou valeurs de la culture occidentale. Au nombre de celles-ci, citons l’interdiction de représentation du prophète Mahomet et d’Allah, qui entre en contradiction avec la culture occidentale comme en France où le principe de liberté d’expression prime. De plus, Occident et Islam ont des divergences culturelles sur d’autres thèmes. On peut notamment ici citer la place de la femme et son image dans la société.

 

La montée d’une culture occidentale de plus en plus globale avec la mondialisation entraine son rejet de plus en plus systématique par l’autre partie

Plusieurs écrivains ont mis en avant le fait d’une montée des tensions ou en tout cas de l’opposition entre culture occidentale et musulmane. Ainsi, Huntington dans Le Choc des civilisations publié en 1996 montre comment au sein d’un monde désormais multipolaire du point de vue civilisationnel la culture occidentale (propre à l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Océanie) et la culture islamique (basée sur l’Islam) s’opposent. Avant cela, Benjamin.R. Barber dans son livre Djihad Versus McWorld, montrait comment la montée d’une culture dominante à portée mondiale venue des États-Unis était l’un des facteurs explicatifs de la montée en puissance du terrorisme islamique.

Certaines évolutions mineures dans les sociétés musulmanes ont pu être provoquées par l’arrivée de cette culture mondialisée. On peut notamment citer une reconnaissance (bien que très marginale) de nouveaux droits pour les femmes, qui peuvent depuis 2017 conduire en Arabie Saoudite, pays pourtant très conservateur où jusque-là seuls les hommes avaient ce droit. Pourtant force est de constater que la culture orientale tend à résister aux influences du modèle de vie occidental. Par exemple, pour s’opposer à l’hyper sexualisation de la femme mise en place en occident, certaines entreprises de culture musulmane ont répliqué en produisant en réponse aux célèbres barbies des poupées entièrement voilées et récitant les projets du Coran.

 

Le terrorisme, un effet beaucoup plus grave et destructeur de cette opposition culturelle majeure

Barber l’avait théorisé dans son ouvrage, force est de constater que l’opposition entre les deux cultures a été à l’origine d’actes terroristes ayant touchés de plein fouet le sol français. En effet, le fait que des non-croyants étrangers puissent se permettre de caricaturer les figures sacrées de l’Islam a mis en émoi la communauté musulmane.

Le terrorisme islamique repose sur le principe du Djihad, la guerre sainte, dont le but est d’étendre, par la force si nécessaire, l’influence musulmane bien au-delà de son berceau saoudien d’origine. Finalement, on comprend tous le sens que peut prendre un tel. Projet aujourd’hui alors que la culture musulmane s’oppose à une autre. Nous allons aujourd’hui retracer deux attentats majeurs ayant frappé la France au cours des 5 dernières années en représailles de dessins caricaturaux ou de promotion de ceux-ci.

Les attentats de Charlie Hebdo
L’assassinat de Samuel Paty

Le mercredi 7 Janvier 2015, les frères Kouachi entre dans l’immeuble servant de siège au journal français Charlie Hebdo, qui s’était signalé au cours des années précédentes par de nombreuses caricatures du prophète Mahomet ou d’Allah. Les membres de la rédaction du journal avaient déjà plusieurs fois été menacés pour ces raisons et placés sous surveillance policière. Ils y ouvrent le feu, faisant 8 victimes, parmi lesquelles des dessinateurs, un rédacteur. Dans leur fuite, les deux terroristes feront quatre morts de plus avant d’être abattus deux jours plus tard.

Les deux hommes dirent appartenir à AQPA (Al Qaïda dans la péninsule arabique), ce groupe terroriste finissant par revendiquer officiellement l’attentat.

Cet attentat à particulièrement marqué la psyché des Français, bien qu’il soit par exemple bien moins meurtrier que celui de Nice ou de Paris qui l’ont suivi, car il s’agissait du premier attentat terroriste islamique étant advenu sur le sol français qui contrairement à New-York, ou Londres n’avait pas encore été touché par ce type d’évènements.

Le vendredi 16 octobre 2020, Samuel Paty est décapité à la sortie de son collège par Abdoullakh Anzorof, un réfugié tchétchène en France. En cause, l’utilisation lors d’un cours d’éducation civique et morale une dizaine de jours plus tôt de caricatures provenant justement du journal Charlie Hebdo. Il aurait été averti par le père d’un élève de la classe ayant dénoncé la situation sur les réseaux sociaux. Le tueur radicalisé est tué par des policiers quelques minutes plus tard.

Ce qui marque dans cet attentat, ce n’est plus tant sa singularité que le thème de la liberté d’expression menacée, le parallèle avec Charlie Hebdo étant en plus rendu évident par la situation. Une cérémonie d’hommage national est organisée la semaine suivante, dirigé par le président de la république Emmanuel Macron lui-même.

 

Une opposition entre France et pays musulmans qui prend à présent une tournure bien plus politique

Après ce nouvel acte de barbarie perpétré sur le sol français, la réaction du gouvernement était attendue. Celle-ci s’est effectuée en deux temps. Tout d’abord, le ministre Gérard Darmanin a annoncé un renforcement de la traque des cellules promouvant un Islam radical en France, s’attaquant notamment à la mosquée de Pantin ou encore à l’ONG BarakaCity. Mais c’est surtout les déclarations d’Emmanuel Macron, affirmant que la France ne cèderait pas face au terrorisme et continuerait à produire des caricatures qui a mis le feu aux poudres.

De nombreux pays comme le Pakistan ou le Maroc se sont offusqués d’une telle déclaration jugée irrespectueuse vis-à-vis de l’Islam. Mais c’est surtout entre la France et la Turquie que les tensions se sont le plus cristallisées. Le président turc Erdogan a appelé à un boycott des produits français, se posant en défenseur de l’Islam. Les échanges entre les deux administrations ont pris une telle ampleur que la chancelière allemande Angela Merkel a récemment dû intervenir, prenant le parti du président français. 

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Image de Julien Vacherot
Julien Vacherot
Étudiant à HEC Paris en Stratégie fiscale et juridique internationale et responsable géopolitique, j'ai pour but de vous faire partager ma passion et de vous aider dans cette matière et partout où c'est possible