Si tous les préparationnaires ont bien compris depuis longtemps l’intérêt qu’ils pouvaient trouver à citer dans une copie d’HGGMC des références littéraires venant d’auteurs spécialisés, il est un autre type de références qui est aujourd’hui encore très délaissé par les candidats : les références cinématographiques. En effet, bien développée, elle représente un élément original et souvent pertinent dans une copie, ce qui ne pourra que surprendre le correcteur. En plus d’être un bon moyen de se détendre, regarder des films est donc un investissement rentable de temps. Troisième partie aujourd’hui d’un large passage en revue de films ayant leur place dans une copie de géopo aux concours, en poursuivant avec ceux concernant l’Amérique.
Le dernier empereur de Chine, 1987, Bernardo Bertolucci
Si ce film multi oscarisé devenu un grand est présent dans notre sélection, ce n’est pas pour sa qualité cinématographique indéniable, mais parce qu’il offre un aperçu très intéressant de l’histoire de Chine de la fin du XIXème siècle à la période de domination maoïste. En effet, on suit l’empereur de sa jeunesse à sa vieillesse bien après son abdication. On traverse donc la Chine moyenâgeuse du XXème siècle, encore ancrée dans les traditions et qui prend du retard sur l’occident et ses voisins, la période de domination et d’oppression par la puissance montante japonaise. On voit ensuite en 1949 Mao arriver au pouvoir et l’ancien empereur déchu passe même par un des terribles camps de travail. Ainsi, pour toute personne voulant remettre un peu de perspective historique dans sa copie, ce film est une référence rafraichissante, connue de tous et bienvenue.
Slumdog Millionaire, 2009, Danny Boyle
Second film de cette liste et déjà second chef-d’œuvre oscarisé. Cette fois, il s’agit d’un film nous offrant une plongée en plein dans la réalité de l’Inde aujourd’hui à l’aube du XXIème siècle. On y voit ainsi que bien loin de l’image du pays émergent rayonnant aujourd’hui en tant que nouveau pôle de la mondialisation, l’Inde demeure un pays rongé par les inégalités et par une pauvreté endémique. Non loin des riches quartiers de Mumbaï, des buildings et des riches locaux où est organisé le jeu « Qui veut gagner des millions ? » autour duquel gravite le film, on trouve des slums, les bidonvilles indiens, où les habitants s’entassent dans des bâtiments en tôle insalubres. Le film insiste également sur le fait que l’Inde est encore aujourd’hui rongée par la corruption et les trafics en tout genre, qui touchent de plein fouet le héros par le biais de son frère ou de la jeune femme avec laquelle il entretient une relation tumultueuse.
Eaux troubles, 2012, Fei Youming et Liu Shuo
Ce film documentaire est certainement le plus court de notre liste, puisqu’il dure à peine 52 minutes. Pourtant, je peux vous promettre que vous ne regretterez pas d’avoir investi ce temps à le regarder, tant le point de vue qu’il développe est intéressant. En effet, il est réalisé par deux chinois, qui ne prennent pas de pincettes lorsqu’il leur faut parler de la croissance exponentielle connue par leur pays. Dans ce documentaire, on s’attache à découvrir la région de la cote de la mer de Bohai. Certes de multiples projets économiques fleurissent tels qu’une autoroute, de multiples plateformes pétrolières, des ressources halieutiques riches ou encore de nouvelles usines, pour autant, il est clair que cela se fait au détriment total de l’environnement. Rien que les plateformes pétrolières polluent grandement les eaux les entourant. L’air dans la région n’est guère plus pur. Ce film offre donc une réflexion nouvelle sur la Chine qui doit aujourd’hui relever un nouveau défi, peut-être le plus important de son histoire : celui du développement durable.
Une affaire de famille, 2018, Hirokazu Kore-eda
Achevons notre tour d’Asie par un pays sur lequel nous ne nous étions pas encore arrêtés : le Japon. Lorsque l’on entend le nom de ce pays, on pense souvent immédiatement à une culture rayonnante, développé, à la pointe des avancées technologiques mondiales. Dans ce film récompensé au festival de Cannes, on sera très loin de tous ces stéréotypes. Au programme, une famille très pauvre, s’entassant dans une minuscule habitation où tous peinent à cohabiter tant l’espace et réduit. Si le film connaît son lot de bons sentiments, montrant les liens indéfectibles unissant cette famille, ainsi que l’humanité profonde qui l’habite puisque ses membres sont prêts à recueillir une jeune fille, il dépeint également une situation très peu reluisante. En effet, la fameuse « affaire de famille » qui permet à celle-ci de survivre n’est ni plus ni moins que du vol à l’étalage organisé. Ce film permet donc de montrer une forme souvent oubliée du déclin japonais que certains annoncent aujourd’hui : une crise sociétale qui prend des formes multiples mais se répand comme une trainée de poudre aujourd’hui.