I) Le sujet :
Le sujet se divise en deux parties : Une partie « Traduction » qui comporte deux textes à traduire : un thème et une version. Et une partie « Expression écrite » comportant un texte en arabe suivi de deux questions d’expression écrite.
Le thème traite de la vie du chanteur Mohammed Lammouri ; texte publié dans Libération le 10/06/2019. La version est un extrait du site Arabi Post, datant du 30/07/2019. Il aborde les difficultés qu’a connu le raï ainsi que son internationalisation. Quant au texte de l’expression écrite, il traite de la question de l’addiction à internet.
II) Éléments de barème et attentes du jury :
En traduction, sont prises en compte lors de la correction la compréhension du texte d’origine, la qualité du texte d’arrivée (correction linguistique, fluidité, ton…) comme un texte fini, la justesse des choix et des stratégies adoptées lors du passage d’une langue à l’autre.
En expression écrite, l’attention du jury est portée sur la qualité du contenu, la compréhension fine du texte (pour la première question), la correction et la richesse de l’expression, l’argumentation, le respect de la forme quant au plan adopté, et les connaissances culturelles des candidats par rapport à la question traitée et du monde arabe. Les sanctions les plus fortes ont touché les copies comportant un grand nombre de fautes de langue.
III) Remarques de correction :
- Traductions :
Que ce soit en thème ou en version les textes ont été très bien compris. Les difficultés rencontrées par certains candidats étaient, dans l’ensemble, dues au passage de la langue de départ à la langue d’arrivée. Le candidat doit distinguer la langue source de la langue cible pour traduire les expressions de façon correcte. Pour être comprise au mieux, la traduction doit donc s’efforcer d’être plus « cibliste » que « sourcilière ».
En version, la précipitation a amené bon nombre de candidats à traduire l’expression : ‘’العشرية السوداء’’ par “la communauté noire” voire “la tribu noire”. Ils ont malheureusement confondu les deux termes : العشرية (la décennie) et العشيرة (le clan, la tribu). D’autres ont fait un contresens et on traduit l’expression نزع اعتراف دولي qui signifie : décrocher une reconnaissance internationale) par “annuler une reconnaissance internationale”, qui est le contraire du sens recherché. Le contexte aurait dû leur faire remarquer l’incohérence de cette traduction car l’objectif des chanteurs, en se produisant sur la scène de Bercy était bien de décrocher une reconnaissance internationale et non de l’annuler.
Quant à l’expression en français, elle a été plutôt bonne dans l’ensemble, même si nous déplorons encore un grand nombre de fautes d’orthographe chez certains candidats. En thème, le texte ne présentait pas de difficultés majeures. Pourtant des expressions simples ont été mal comprises ou mal traduites. Citons par exemple l’expression “voix indéfinissable” pourtant simple qui a été très souvent traduite par ‘’صوت لا يمكن تحديده’’ qui ne signifie pas la même chose. Par ailleurs, certains candidats ont pris le parti de laisser un vide à la place des mots et/ou des expressions pour la traduction lorsqu’ils n’ont pas trouvé de solution. C’était le plus mauvais choix à adopter. En effet, les « trous » en question ont parfois transformé la production du candidat en une suite de bribes de phrases au lieu de déboucher sur un texte compréhensible. Notons également qu’il est interdit de proposer plusieurs solutions pour traduire un mot ou une expression. Rappelons enfin aux candidats que le titre fait partie du texte et qu’il faut, par conséquent, le traduire.
- Expression écrite :
Le texte proposé a été très bien compris par la grande majorité des candidats. L’épreuve a montré une bonne maîtrise du vocabulaire, des structures de langues, notamment idiomatiques – et des constructions grammaticales. Cependant, pour répondre à la première question, certains candidats ont répondu de manière directe, sans se donner la peine de présenter un plan (introduction avec problématique ; développement ; conclusion). La deuxième question permettait d’analyser dans une première partie les raisons de l’addiction à internet dans le monde arabe et de développer dans une seconde partie les solutions pouvant être apportées. Malheureusement, certains candidats n’ont, là non plus, pas proposé de plan, pourtant simple à élaborer. Par ailleurs, nous rappelons aux candidats qu’il est important de respecter le nombre de mots utilisés et de le mentionner à la fin de chaque expression écrite.
IV) Conseils aux futurs candidats :
En traduction :
- S’imprégner du texte et essayer d’en rendre surtout le contenu quitte à perdre en route certains petits détails.
- Les candidats consciencieux qui ont voulu rendre des traductions très précises sont souvent tombés dans le travers de la traduction littérale (mot à mot) avec, à l’arrivée, des productions qui manquent d’unité ou qui n’ont pas beaucoup de sens.
- Il est important également de fournir un texte avec des phrases entières et non pas des phrases à trous, car nous n’avons plus, dans ce dernier cas, un texte fini mais des bribes de phrases.
En expression écrite :
- Il faut bien lire les questions posées et répondre à toutes les parties de chaque question.
- La réponse aussi bien à la première question qu’à la deuxième question doit prendre la forme d’un plan clair (introduction, développement et conclusion).
- Il faut mentionner le nombre de mots à la fin de chaque réponse.
- Rappelons que la gestion du temps est primordiale pour la réussite de cette épreuve et que si certains candidats peuvent se permettre de rédiger la globalité de l’épreuve au brouillon avant de passer au propre, cela n’est peut-être pas la meilleure solution au risque de se trouver frustré de ne pouvoir terminer la copie.
- Du point de vue du soin, il est à noter la qualité très médiocre de certaines copies notamment pour les parties écrites en arabe – qui sont trop souvent difficiles à déchiffrer et obligent le correcteur à deviner plutôt qu’à lire le texte proposé.
- Un effort doit être consenti de la part des candidats qui se doivent de distinguer un « brouillon » d’une « copie au propre » qui sera à rendre au correcteur.