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Travailler une matière en autonomie, comment éviter de commettre une grosse erreur ?

Sommaire

On a tous connu dans notre prépa un professeur dont les méthodes ne nous correspondaient pas. Quand on en prend conscience, on est rapidement déboussolé, perturbé et face au cruel dilemme, suivant : dois-je m’accrocher coûte que coûte ou abandonner et travailler en autonomie ? S’il n’est pas de mon ressort de répondre à cette question pour vous (partir de son côté peut s’avérer extrêmement dangereux, encore plus quand on parle d’une matière à fort coefficient) je chercherai, sans vous inciter à le faire, à vous donner mes conseils pour s’en sortir au mieux dans ce long périple.

Quelles conditions pour faire ce choix

Gardez à l’esprit que c’est un choix qu’il est bon de faire en dernier recours, quand vous êtes en vraie divergence avec un professeur, typiquement : des polys trop longs, une prise de note confuse due à des cours sans structure et j’en passe… J’avais pour ma part fait ce choix en ESH en deuxième année, où mon professeur, loin d’être incompétent avait une manière de fonctionner qui ne coïncidais pas du tout avec la mienne. J’ai donc pris la décision de travailler cette matière en solo (évidemment en me laissant la possibilité de lui poser des questions à la fin des cours sur des points spécifiques), ce qui finalement a payé sur mes notes de concours. Autre point non négligeable, c’est une décision à prendre en début d’année, selon moi jusqu’aux vacances de toussaint (ou dès la première année s’il y a un professeur que vous conserverez).

Un nouveau paramètre important (mais non nécessaire), le groupe : il est beaucoup plus rassurant – et fréquent– quand vous êtes dans cette situation, de faire ça avec des camarades (pour vous faire réviser, confronter vos points de vue, vous entraider, ou même vous apporter un soutien moral collectif…). Ça ne vous sera que bénéfique. Enfin, il est évident que si vous vous lancez vous devez un bagage de ressource suffisant pour pallier la non-utilisation du cours de votre professeur(e). Pour ma part, j’avais choisi d’abord le bréal en économie, puis j’ai complété avec des références en plus piochées un peu partout (bonnes copies, articles, autres cours…) D’un point de vue strictement personnel, il me semble qu’il est plus adapté de faire ça pour des matières « littéraires » que pour des maths, cela reste toutefois mon opinion et, est par conséquent contestable.

Une fois la décision prise, que fait-on ?

Ça y’est vous vous lancez, votre choix est fait ! et il faut désormais le mener à bien. La première chose impérative à faire est de faire un planning sur l’année de votre avancement. Prenez chaque chapitre et essayez de vous caler par exemple un chapitre par semaine, ou toutes les deux semaines, les possibilités sont multiples, en vous laissant le maximum de temps pour faire vos révisions de concours finales. Avoir fini le programme 4 semaines ou plus avant les concours est un avantage certain. Évidemment, ce planning sera (très) flexible, les semaines, attribuées à un chapitre, ne lâchez pas tous les autres, continuez à réviser les anciens, et au besoin ceux de première année. À titre d’exemple, mes semaines étaient organisées comme grosso-modo suit : lundi – mardi : apprentissage de cours, mercredi révisions (ancien chapitre ou 1A) jeudi – vendredi apprentissage et le week-end surtout des révisions. Le planning, même s’il ne sera pas respecté est essentiel, pour vous donner une vision d’ensemble sur l’année et pour vous rassurer ! J’insisterai juste sur le point suivant, ne faites pas quelque chose d’irréalisable (exemple : avoir fini le programme à noël) au risque de vous miner le moral et de finir désorganisée).

S’exercer

N’hésitez pas, pour ceux qui font ça sur des matières littéraires à également mettre en pratique vos connaissances, en prenant 1h15/30 pour faire des plans détaillés, sur un sujet que vous envoyez ensuite à votre professeur (ou à vos amis) pour qu’il le corrige. C’est un aspect important qu’il ne faut pas négliger, et qui peut payer ! À titre personnel, je faisais ça deux fois par semaine environ. Et j’ai le sentiment que ça a beaucoup participé à me faire progresser en éco.

Attitude en cours

Si vous vous détachez complètement de votre professeur, ne restez pas non plus passifs en cours à attendre essayez d’avancer, et si votre prof est coulant, n’hésitez pas à vous mettre au fond de la salle avec des boulquiès. Cependant, essayez de garder une certaine mesure et d’écouter le cours d’une oreille distraite au cas où, il y ait une question dont la réponse vous intéresse, ou un moment ou le professeur peut communiquer des informations utiles à retenir. L’idéal en cours est de privilégier les tâches qui demandent moins de réflexion, typiquement, le fichage ou la réalisation de plans détaillés. Apprendre en cours est faisable aussi, mais pas pour tout le monde, ce pourquoi vous devez vous tester pour trouver l’activité qui colle le mieux. Aux vacances, il est primordial de tout revoir (1A, 2A etc…). Enfin, si vous faites ça a plusieurs, faites-vous réviser chaque semaine entre vous de manière un peu plus « ludique » posez-vous des questions sur vos cours etc…  En plus de changer la manière d’apprendre, cela vous permettra de confronter vos points de vues avec vos amis, et donc ainsi de préciser votre apprentissage.

Conclusion

C’est donc une décision difficile à prendre (et j’insiste bien, ne choisissez cette option que si vous n’avez aucun autre moyen de suivre le cours). Mais également difficile à tenir sur le plan moral. Néanmoins, si le travail est  aussi bien fait que votre professeur est médiocre, alors vous pouvez espérer avoir de sacrés résultats le jour des concours.

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Etienne Rouxel